RALLYE DES CANARIES Le pilote luxembourgeois a hâte de découvrir les routes de l’épreuve, pour la première fois ouvertes aux WRC.

C’est le genre de défi qui excite Grégoire Munster : «C’est un parcours très racing, très circuit. On roule sur du très gros grip. Avec des routes qui font globalement trois ou quatre largeurs de voiture. Ça tourne. Il y a d’autres portions plus techniques, plus étroites. Mais c’est assez large. Il y a vraiment moyen d’exploiter la voiture à son maximum !»

Le moins que l’on puisse dire, c’est que le pilote M-Sport Ford est enthousiaste avant de retrouver l’asphalte des routes des Canaries : «C’est la première fois qu’ils ont un rallye en WRC. Je l’avais déjà fait en 2020 en championnat d’Europe. Mais ils ont fait de leur mieux pour changer le tracé. Je pense qu’il doit rester à peu près 2 % du tracé de l’époque. Donc, on va tous partir sur un pied d’égalité. On va avoir une hauteur de caisse au ras du sol. On a les nouveaux pneus, pas l’hybride. C’est un peu nouveau pour tout le monde.»

Afin de préparer au mieux cette épreuve, qui se déroule sur de la route de montagne tortueuse, il a eu droit à une journée de test, effectuée en Espagne. Histoire de s’habituer à un profil «qu’on ne retrouve pas tout près du Luxembourg». Une journée qui lui laisse un goût de trop peu : «Ça s’est plutôt bien passé, mais j’aurais aimé pouvoir tester plus longtemps. C’est la première fois qu’on utilise le pneu dur. J’avais encore pas mal de petites idées, mais on était limité dans le temps.»  

Et il s’attend à un rallye où, contrairement au Kenya, course la plus cassante et imprévisible du calendrier, il y a un mois, c’est le pilotage qui fera la différence. Et la prise de notes : «C’est un pilotage assez particulier. Très fin. Il faut de la précision dans les notes. C’est un challenge. Mais c’est aussi cette variété qui est sympa dans notre championnat.»

Il a donc pris un soin particulier au niveau de cette prise de notes : «Lors des reconnaissances, effectuées avec une voiture de série et à allure réglementaire, on a droit à deux passages. Sur le premier, le pilote dicte ses notes au copilote et, au deuxième, à allure plus rapide, le copilote les récite et s’il faut les modifier, on le fait. Pour chaque virage que je passe, je décris l’angle du virage, l’angle du volant, la vitesse à laquelle je vais passer.» Et de résumer : «Si des gens se font piéger, c’est que les notes n’étaient pas bonnes.»

Il y a un mois, il avait vécu un rallye du Kenya où il était passé par toutes les émotions : «On était assez mal parti avec le bras cassé, puis une surchauffe moteur. On a cassé la boîte de vitesses et on a encore eu des soucis sur la route. Le simple fait de rallier l’arrivée, c’était déjà quelque chose d’important. Et au final, on fait un top cinq. C’était tellement difficile pour la mécanique et les équipages», résume le pilote, qui a d’ailleurs vécu là-bas son deuxième scratch après celui du Monte-Carlo. Aux Canaries, la donne sera clairement différente : «Hormis une erreur de pilotage ou un moteur qui n’en peut plus, il ne devrait pas y avoir trop de casse mécanique.»

Le Luxembourgeois se montre réaliste : «On ne sait pas trop où se situe la voiture. C’est typiquement le genre de parcours sur lequel la perf de la voiture entre beaucoup en compte. On pourra en savoir plus après le shakedown.» Mais il n’en reste pas moins ambitieux : «On vise le top 5 sur chaque course et ensuite on regarde ce qu’on peut faire.» Ce jeudi, il a pris la neuvième place à l’issue du shakedown, remporté par le Finlandais Kalle Rovanperä.