L’élimination surprise de Novak Djokovic à Wimbledon a élargi le champs des possibles pour ses rivaux Roger Federer et Andy Murray qui ont l’opportunité de mettre fin à plusieurs années de disette en Grand Chelem, à l’heure de repartir à l’assaut lors du «Manic Monday» où quatre Français seront en lice.
Le lundi de la seconde semaine fait traditionnellement souffler un vent de folie dans le «temple du tennis» où l’intégralité des huitièmes de finales de simple, messieurs et dames, est disputée en une journée. Les organisateurs espèrent en avoir fini avec la pluie qui a terni la première semaine en provoquant un tel retard sur la programmation que le «Middle Sunday», traditionnellement réservé à l’entretien des pelouses, a été réquisitionné.
Si la N.1 mondiale s’est promenée (6-3, 6-0) contre l’Allemande Annika Beck, sous le soleil (enfin!), Murray et Federer étaient déjà au repos. Les chouchous du public londonien ont négocié sans accroc leurs trois premiers matches abordables tout en bénéficiant d’une programmation avantageuse qui n’a pas été sans provoquer un débat sur l’équité sportive. Tous deux ont pu profiter du Centre court et de son toit, quand d’autres étaient sans arrêt interrompus par le mauvais temps. Sur le court N.1, le troisième tour entre Djokovic et Sam Querrey a ainsi duré deux jours et a été gâché par quatre interruptions samedi.
Défait contre toute attente par cet ex-grand espoir du tennis américain (qui n’a jamais vraiment confirmé), le N.1 mondial a vu s’envoler son rêve de Grand Chelem sur une année, lui qui avait fait la moitié du chemin en remportant l’Open d’Australie et Roland-Garros. Il avait surtout gagné entre 2015 et 2016 les quatre plus grands tournois à la suite, une première depuis 47 ans et restait sur une série de 30 victoires d’affilée dans les «Majors».
4 Français en 8e, «première» depuis 1929
Djokovic est «battable» avait estimé la veille Federer qui aurait pu croiser le Serbe en demi-finale. Le Suisse ne se plaindra toutefois pas de son absence lors de la seconde semaine londonienne, une première depuis 2008. Car Djokovic l’a battu lors de leurs quatre derniers duels du Grand Chelem, dont les finales de Wimbledon 2014 et 2015.
Pour Murray, qui n’aurait pas croisé le N.1 mondial avant la finale, c’est aussi une aubaine. L’Ecossais a perdu 13 de leurs 15 précédentes confrontations dont les cinq en Grand Chelem. Le lauréat de l’édition 2013 a été placé dans la moitié de tableau la moins difficile. Lundi, il croisera le volcanique australien Nick Kyrgios, qu’il a toujours battu (4-0).
En quart de finale, ce serait Richard Gasquet ou Jo-Wilfried Tsonga, qui se retrouvent neuf ans après leur premier affrontement londonien (remporté par Gasquet en 8e). Il y aura au total quatre Français en lice lundi, du jamais vu depuis… 1929! Lucas Pouille affrontera l’Australien Bernard Tomic dans la partie de tableau de Murray et Nicolas Mahut sera opposé à Querrey dans celle de Federer.
Un boulevard pour Serena ?
Le Suisse, septuple vainqueur du tournoi, affrontera l’Américain Steve Johnson en 8e, avant de potentiellement croiser le Japonais Kei Nishikori ou le Croate Marin Cilic, vainqueur de l’US Open 2014. L’ombre de l’outsider canadien Milos Raonic, demi-finaliste en 2014 et conseillé depuis peu par John McEnroe, plane sur les demi-finales.
Federer, dont la saison a été gâchée par les blessures (genou, dos) pourra-t-il tenir la cadence et gagner un 18e titre majeur, le premier depuis Wimbledon 2012 ? Chez les dames, Serena Williams a elle aussi une belle occasion. Ni la Bélarusse Victoria Azarenka (forfait) ni la lauréate de Roland-Garros Garbine Muguruza, ni Petra Kvitova, double lauréate du tournoi en 2011 et 2014 (éliminées toutes deux au 2e tour) ne sont là pour l’empêcher de soulever un 22e trophée majeur et égaler l’Allemande Steffi Graf.
Il reste néanmoins une autre Allemande, Angelique Kerber, qui l’avait battue en finale de l’Open d’Australie, pour faire échouer ses plans. Si les retrouvailles ont lieu, ce ne sera pas avant la finale.
Le Quotidien/AFP