Kevin Geniets et Alex Kirsch, les deux coureurs luxembourgeois au départ, sont tous les deux enthousiastes.
On peut, sans risquer de beaucoup se tromper, affirmer que les deux Luxembourgeois engagés dans cette Vuelta seront assez visibles tout au long des trois semaines de course. Bien sûr, en haute montagne, il ne faudra pas s’attendre à les voir engager un bras de fer avec les Jumbo-Visma de Primoz Roglic et les Ineos de Bernal-Carapaz, mais le Tour d’Espagne ne va pas se résumer aux seules étapes dédiées au classement général et donc aux purs escaladeurs.
Non retenu sur le dernier Tour de France, Alex Kirsch a bien fait de prendre son mal en patience, car le trentenaire luxembourgeois, qui vient donc de prolonger son contrat de deux années supplémentaires, va occuper un rôle sacrément important. Dans une équipe dédiée au punch du prodige américain Quinn Simmons, récent lauréat du Tour de Wallonie, où justement Alex Kirsch l’avait souvent escorté, mais surtout décidée à favoriser un bon classement général de Giulio Ciccone, 26 ans, il y a de quoi faire.
L’Italien révélé par ses deux succès d’étape dans le Giro (2016, puis 2019, édition où il fut meilleur grimpeur) et encore ses deux jours passés en jaune sur le Tour 2019, arrive manifestement à maturité après une saison 2020 où on retiendra surtout sa cinquième place dans le Tour de Lombardie.
Pour le capitaine de route luxembourgeois de l’équipe américaine, ça fera donc beaucoup de travail. «Ce sera super intéressant pour moi, car c’est la première fois que je vais participer à un grand tour en tant que capitaine de route. C’est un rôle que je souhaite prendre dans le futur et ce Tour d’Espagne sera un vrai premier test. On va jouer le général avec (Giulio) Ciccone et c’est plutôt rare pour Trek. On a également deux ou trois jeunes coureurs que je vais devoir diriger un peu. Et puis, c’est un tour connu pour faire la part belle aux échappés. Si un jour, je peux tenter ma chance, bien sûr que je vais la saisir», rappelait-il voici quelques jours dans nos colonnes.
Attention aux fortes chaleurs !
Il serait fort juste qu’un jour ou l’autre il puisse en effet tenter sa chance, histoire pourquoi pas de forcer son destin. C’est d’ailleurs ce que gardera en tête l’autre Luxembourgeois engagé dans la Vuelta, Kevin Geniets. «Ce sera 21 possibilités de se montrer», résume-t-il à son tour. Son équipe, Groupama-FDJ, aura surtout en tête de permettre à son sprinteur maison, Arnaud Démare, d’étendre son champ de compétences sur le territoire espagnol, ce qui lui permettrait d’oublier la déception du Tour de France.
Pour le reste, c’est du bonus et Kevin Geniets, dont la progression est constante, ne s’interdit rien. À l’aise sur presque tous les types de terrain, il exploitera la moindre occasion, comme récemment au Tour de Burgos, où à l’issue de la deuxième étape, il se fit reprendre à seulement 400 mètres de la ligne.
«J’aurai mes libertés comme d’autres coureurs de l’équipe, car on n’a personne pour le classement général, donc ça m’ouvre des portes», remarque l’intéressé, pressé de se lancer dans son premier grand tour.
Kevin Geniets et Alex Kirsch ne voient qu’un bémol, la chaleur écrasante annoncée en ce début de Vuelta, ce qui, soit dit en passant, est assez habituel pour un mois d’août en Espagne.
«Pour moi, le problème ne sera pas tant les montées que la chaleur. On va débuter à Burgos, c’est du 36-37 degrés, et on va aller encore plus au sud vers Alicante, Malaga. Il va faire très chaud !», remarque ainsi le capitaine de route de l’équipe Trek-Segafredo.
Denis Bastien