L’Italien Fabio Aru a réussi un coup de force mémorable pour s’assurer d’un premier sacre dans le Tour d’Espagne samedi à la veille de l’arrivée à Madrid, en renversant Tom Dumoulin lors de la 20e et avant-dernière étape, remportée par l’Espagnol Ruben Plaza.
Parfaitement épaulé par son équipe Astana, Aru a porté l’estocade à une quarantaine de kilomètres de l’arrivée à Cercedilla, dans la Sierra de Madrid: le Sarde et son équipe ont accéléré dans l’avant-dernière ascension (1re catégorie) et distancé le Néerlandais Dumoulin, qui a fini à près de quatre minutes d’Aru et lui a cédé son maillot rouge.
Sauf accident, Fabio Aru (25 ans) devrait donc remporter dimanche dans les rues de Madrid son premier Grand Tour après avoir réussi deux podiums successifs sur le Tour d’Italie en 2014 (3e) et 2015 (2e). C’est une belle revanche pour l’équipe Astana, ébranlée en début de Vuelta par l’exclusion de son leader Vincenzo Nibali, coupable de s’être agrippé à sa voiture pour tenter de revenir dans le peloton.
« Cette victoire (à venir) est pour mon équipe, pas seulement pour moi », a commenté Aru au micro d’Eurosport. « Pendant toute la Vuelta, ils ont travaillé très dur. Nous avons débuté cette Vuelta avec des difficultés mais nous avons travaillé pour rester unis. » Le triomphe d’Aru est à la hauteur de l’effondrement de Dumoulin, maillot rouge depuis le contre-la-montre de mercredi à Burgos et qui semblait si difficile à décrocher pour les purs grimpeurs.
Le Néerlandais, qui comptait six secondes d’avance sur Aru samedi matin et semblait avoir le titre à portée, s’est complètement écroulé dans cette étape, chutant du podium et sortant même du top 5 final (désormais 6e à 3 min 46 sec). L’Espagnol Joaquim Rodriguez (Katusha) en a profité pour s’emparer de la 2e place du général, devant le Polonais Rafal Majka (Tinkoff, 3e) et les Colombiens Nairo Quintana (Movistar, 4e) et Johan Esteban Chaves (Orica-GreenEdge, 5e).
« Demain (dimanche), je serai fier, mais pour le moment, la déception l’emporte », a commenté Dumoulin, vainqueur de deux étapes dans cette Vuelta. « Je me sentais vide, je n’avais pas de jambes, mais il fallait faire avec », a ajouté le rouleur néerlandais.
La prise de pouvoir d’Aru aura presque éclipsé l’épatant numéro de soliste réussi par Ruben Plaza Molina (Lampre): l’Espagnol s’est extrait d’un groupe d’une trentaine d’échappés pour remporter l’étape après 113 km passés en solitaire ! Déjà victorieux d’une étape sur le Tour de France 2015, Plaza a donné à cette folle journée un goût d’éternité en réhabilitant les longues chevauchées d’antan.
Dimanche, le peloton de la Vuelta pourra enfin faire relâche au terme de l’ultime étape, courue sur 98,8 km entre Alcala de Henares et Madrid, avec un probable sprint sur le Paseo de la Castellana, en plein coeur de la capitale espagnole, et le sacre attendu de Fabio Aru.
AFP / S.A.