NOVOTEL LIGUE (FINALE) Tim Laevaert (Strassen) revient sur la première manche de la finale remportée contre Lorentzweiler (3-0) et l’influence de Mateja Gajin, le meilleur joueur du championnat à ses yeux.
Vous attendiez-vous à vivre une première manche aussi facile, samedi en finale contre Lorentzweiler ?
Tim Laevaert : Une finale, tu la prépares, tu fais en sorte d’arriver dans les meilleures conditions. Tu es là pour la gagner. Maintenant, pour être honnête, je ne m’attendais pas à ce que ce soit si facile. Mais je n’irai pas jusqu’à dire que Lorentzweiler est passé à côté de son match, mais que c’est peut-être notre jeu qui les a empêchés de jouer le leur.
Est-ce une manière de maintenir le groupe sous pression ?
Effectivement, on peut voir ça comme ça. Après, avec une pointe d’arrogance, on pourrait dire que retrouver Strassen en finale, ce n’est jamais une sinécure. Bon, sauf ces dernières années (il rit). Plus sérieusement, on sait qu’il nous reste un match à gagner et que samedi, ce sera à Lorentzweiler de montrer ce qu’ils sont capables de faire.
J’avais tellement perdu en détente sèche que je ne pouvais pas smasher
L’absence de Ben Tara, renvoyé par Lorentzweiler, juste avant cette finale peut-elle expliquer cette défaillance ?
Il y a peut-être eu une répercussion sur leur jeu, mais qu’il soit là ou non, tu dois avoir une certaine qualité à la réception…
Lors de cette première manche, Mateja Gajin s’est montré à son avantage, tout comme en demi-finales contre Esch…
Ces deux dernières saisons, Milosevic était archi-présent. Cette fois, Mateja est actuellement notre meilleur joueur. Voire le meilleur joueur du championnat. À la passe, quand il ne sait pas trop quoi faire, Gilles (Braas) se repose sur lui. Un peu comme à l’époque de Kamil (Rychlicki) en équipe nationale.
On a l’impression qu’il est en train de franchir un cap, on se trompe ?
Si l’on considère qu’il a le même âge que Kamil, on peut dire qu’il peut encore grandir… Mais sa mentalité évolue. Il travaille plus, se bagarre plus à l’entraînement et, forcément, ça se voit en match. Et, c’est vrai, il fait une bonne saison. Vraiment, il a le potentiel pour être un très bon joueur, mais attention à ce qu’il ne retombe pas dans ses travers…
On le dit un peu nonchalant…
Par le passé, il avait du mal à s’entraîner. Sans raison valable, il traînait un peu les pieds. Fonctionnait beaucoup à l’envie. Mais ça va mieux de ce côté-là. Et puis, s’il veut un jour réellement tenter sa chance à l’étranger, il n’a pas le choix.
Après cette finale, vous partirez avec la sélection nationale pour disputer la Silver League…
Oui et ça ne va pas être simple… Beaucoup de cadres ne sont plus là, l’équipe a donc fortement rajeuni. Et malheureusement, je constate que certains d’entre eux ont bien du mal à venir s’entraîner… Est-ce une question de génération, je ne sais pas, mais ça m’inquiète. Autre chose inquiétante, si la finale se joue aux trois manches, on partira le 19 pour l’Autriche sans véritable préparation.
Quant à vous, vous revenez de loin après votre blessure à l’épaule qui vous a contraint, un temps, à jouer libéro. Comment avez-vous vécu cette période ?
Ça faisait un an et demi que je n’avais plus sauté. Enfin, j’avais tellement mal à l’épaule que ça ne servait à rien que je saute puisque je ne pouvais plus smasher. Sauf si sous corticoïdes, comme ce fut le cas durant les JPPE au Monténégro. Mais voilà, ce n’est pas une solution. Alors, j’ai fait tous les examens possibles et imaginables, mais ils n’ont rien révélé de particulier. Début de saison 2019/2020, je me fais une entorse au pied. Et puis, en janvier 2020, lors de la reprise après la trêve hivernale, la douleur à l’épaule se réveille. S’est ensuivi le confinement où là, je n’ai plus rien fait…
C’est-à-dire ?
Je ne faisais rien. En temps normal, je suis le premier à aller en salle de musculation, mais là, comme tout était fermé, je n’allais quand même pas faire de la gymnastique devant YouTube… En revanche, à partir de juin, j’ai commencé à faire du vélo de route. Jusque fin août, je crois que j’ai roulé 3 500 km. Cette saison, embêté avec mon épaule, j’avais prévu de jouer comme deuxième libéro puisque « Oli » (De Castro) souhaitait lever un peu le pied. Avec l’absence de Deividas (Reibikis), opéré de la main droite, il fallait quelqu’un au poste 4. Donc, je m’y suis collé.
Quelles ont été vos sensations ?
C’est simple, j’avais tellement perdu en détente sèche que je ne pouvais pas smasher (il rit). Et donc pas de douleur à l’épaule. Contre Esch, en demi-finale, ça va beaucoup mieux. Et, surtout, je n’ai plus du tout mal. Du coup, je me tâte en vue de la saison prochaine : est-ce que je continue comme attaquant/réceptionneur ou je passe libéro ?
Entretien avec Charles Michel