Lorentzweiler reçoit demain le Steaua Bucarest (Challenge Cup 1er tour aller). Trois semaines après avoir repris les rênes de l’équipe en lieu et place de Laurent Van Elslande, Serge Karier fait le point.
Alors que le 1er tour de Challenge Cup se présente, ce jeudi à domicile contre le Steaua Bucarest, Lorentzweiler traverse une mauvaise passe en championnat qui a d’ailleurs conduit à votre arrivée sur le banc au poste d’entraîneur en lieu et place de Laurent Van Elslande juste avant la réception d’Esch (3-1). Quelle est la situation ?
Serge Karier : On revient de loin… Comme vous l’avez dit, le comité a décidé de remplacer Laurent. Je tiens tout de suite à préciser que je n’étais ni dans le secret des dieux ni au premier rang le doigt levé pour prendre sa place… D’ailleurs, je ne reprends jamais une équipe en cours de saison. Laurent est un ami. C’est un super type, mais tu ne gères pas de la même manière une équipe qui joue le maintien et une autre au sein de laquelle tu as des éléments d’expérience et qui vise le haut de tableau. Après, dans le mauvais début de saison de l’équipe, l’entraîneur n’est pas le seul responsable. Les joueurs ont bien évidemment la leur…
C’est à vous que le club a donc confié les rênes de l’équipe. Quels changements avez-vous effectués ?
Le premier ? Depuis deux semaines, et jusqu’à Noël, on s’entraînera six fois par semaine. Ensuite, on redescendra à trois plus une séance spécifique analyse vidéo. Mais là, on avait du retard à rattraper.
Avec Laurent Van Elslande, l’équipe effectuait aussi trois séances hebdomadaires…
Oui, mais Laurent est trop gentil. Quand tu es entraîneur, tu te dois d’avoir une certaine distance avec les joueurs. Quand sonne l’heure de l’entraînement, on ne peut pas se permettre de perdre une demi-heure à discuter. Tu ne peux pas t’entraîner 1 h 30 et espérer progresser. Physiquement, il commençait à y avoir de grosses lacunes. À Strassen (NDLR : défaite 3-0), on a vu qu’il y avait des progrès. Je remarque que Lorentzweiler a inscrit 72 points face au champion, aucune autre équipe n’était parvenue à en mettre autant depuis le début de saison. Certes, on s’est incliné mais il faut avoir conscience que cette année, Strassen, c’est vraiment du très, très lourd. Et je ne peux que féliciter ce club. C’est le fruit d’un travail de longue haleine. C’est mérité.
Le Steaua, c’est encore plus fort que Strassen…
Avez-vous eu l’occasion de discuter depuis avec Laurent Van Elslande de son éviction de l’équipe première ?
Comme je le disais, Laurent est un super type qui donnerait sa chemise si besoin… Il est toujours au club et se trouve en charge de l’équipe messieurs 2. Je pense que ce serait bien qu’il reprenne la formation des jeunes. Il en a vraiment toutes les compétences.
Dans quel esprit abordez-vous donc ce rendez-vous européen ?
Déjà, je tiens à dire que j’apprécie l’engagement de l’ensemble du club pour cet évènement. Par exemple, ce soir (hier), l’équipe loisir a décidé d’annuler sa séance pour nous permettre de bénéficier de la salle et de nous entraîner sur le terrain principal. J’ai rarement vu ça dans un club.
À la suite du départ de Philippe Glesener pour les Pays-Bas, vous avez entamé la saison en tant que libéro. Allez-vous cumuler vos fonctions d’entraîneur et de joueur ?
Non. Je n’ai plus l’âge pour ça. Et puis, pour l’avoir déjà fait par le passé, il faut bien reconnaître que ce n’est pas l’idéal. Soit tu es joueur, soit tu es entraîneur. Mais tu ne peux pas faire les deux. Colin Hilbert me remplace en tant que libéro. Ce n’est pas son poste de prédilection, il s’entraîne d’ailleurs à celui de réceptionneur-attaquant, mais il m’a dit qu’il dépannerait à ce poste jusqu’à la fin de saison. Après, il faudra trouver un vrai libéro.
Que vous inspire cette formation du Steaua Bucarest ?
(Il rit) Ben disons que le Steaua, c’est encore plus fort que Strassen… En fait, un joueur avec qui j’ai gagné la Coupe de Luxembourg 2011 avec Walferdange alors qu’on était encore en D1 s’y trouve. Il s’agit de Nicu Ghinea. Je suis d’ailleurs passé par lui pour avoir différentes informations. Après, même si je ne maîtrise pas parfaitement le roumain, mais d’après une interview de leur entraîneur (NDLR : Silviu Oancea), je crois qu’ils ne comptent pas nous prendre à la légère. À la limite, j’aurais préféré que ce soit le contraire. Un peu comme en 2013 où, avec l’équipe dames de Walferdange, on avait éliminé Famagouste. Les Chypriotes étaient tellement certains de ne faire qu’une bouchée de nous qu’au lieu de s’entraîner, ils étaient partis boire des cocktails à une réception donnée à leur ambassade…
En cette période d’augmentation des cas positifs de covid, ne craignez-vous pas une affluence à la baisse jeudi soir ?
Déjà, je tiens à souligner la prise de risque du club. Accepter de jouer la Coupe d’Europe malgré les risques inhérents au virus, d’autres ne l’auraient pas fait. Si lundi soir, le gouvernement avait annoncé le retour du huis clos, je peux vous assurer que je ne sais pas comment le club aurait pu compenser les pertes à gagner… Cela étant, pour l’accueil du public, et pour éviter qu’il ne passe trop de temps à l’extérieur par ce froid, on a mis en place quatre entrées distinctes. Et ce, pour permettre l’accès rapide à la salle. Le club met vraiment tout en œuvre pour que l’on assiste à une très belle soirée de volley-ball.
Combien de spectateurs espérez-vous ?
La capacité maximale de la salle est de 650 places. Là, je dirais que si nous en sommes à 350-400, ce sera bien. Ce sera suffisant pour mettre le feu.
Recueilli par Charles Michel