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[Volley] Rychlicki en Italie : « Ici c’est le chaos »


Kamil Rychlicki vit des moments compliqués en Italie dans la meilleure équipe mondiale de volley. Il ne peut même plus s’entraîner. (Photo archives Le Quotidien/Luis Mangorrinha)

Kamil Rychlicki est au chômage technique. Depuis jeudi, le volleyeur luxembourgeois n’a même plus le droit de s’entraîner. Une situation qu’il était loin d’imaginer aussi grave.

Voilà désormais deux ans que Kamil Rychlicki a rejoint l’Italie. Après Ravenne, il porte depuis cette saison les couleurs du Lube Civitanova, tout simplement la meilleure équipe du monde, vainqueure de la Ligue des champions et même du championnat du monde des clubs.

Cette saison, tout se passe bien sur le plan sportif pour le joueur luxembourgeois, qui vient notamment de se qualifier pour les demi-finales de la Ligue des champions, à la suite du forfait de dernière minute de l’équipe belge de Roulers, qui n’a pas souhaité prendre le risque de se rendre en Italie, pays européen le plus touché par la pandémie de coronavirus : «Je peux comprendre la décision du club belge, même si, d’après moi, c’est la Confédération européenne de volley qui aurait dû prendre position plus rapidement», lance-t-il.

Seulement, cette victoire par forfait risque bien d’être le dernier match pour Kamil Rychlicki et ses coéquipiers avant longtemps : «Jusqu’à il y a quelques jours, on savait que la ligue italienne était en pause, mais la Ligue des champions devait normalement continuer. Maintenant, ce n’est plus le cas. Elle est également suspendue», reconnaît-il.

Voilà donc le Lube Civitanova privé de match pour une période indéterminée. Au moins, il reste l’entraînement pour garder la forme, peut-on se dire. Du coup, hier matin, le joueur grand-ducal était avec ses collègues pour taper dans le ballon… pour la dernière fois avant on ne sait quand. En effet, même l’entraînement est désormais interdit : «On vient de nous informer. Tout le monde doit rester à la maison, en Italie. Ici, c’est un véritable chaos!», confie-t-il encore.

Pas le droit de sortir sans laisser-passer

Une situation qu’il n’imaginait pas aussi grave il y a une dizaine de jours : «On pensait qu’on pourrait continuer à jouer, même sans public. Mais tout a changé très vite. Depuis la déclaration de Giuseppe Conte (NDLR : le Premier ministre italien), ça a pris d’énormes proportions.»

Et même si Civitanova est situé dans l’est du pays et que, selon les propres dires de Kamil Rychlicki : «On n’a pas senti la panique et pas connu de problèmes», le joueur luxembourgeois ne va pas échapper aux nouvelles restrictions, notamment en termes de déplacements : «Comme tous les coéquipiers, on s’est dit qu’on allait au moins continuer à s’entraîner mais ça, on n’a plus le droit. Sinon, tu peux te maintenir en forme et aller courir dehors mais ça non plus, tu n’y es pas autorisé. Si tu sors et que tu n’as pas un laisser-passer, tu risques une amende de 100 euros. Tu peux seulement sortir pour aller faire tes courses ou te rendre à la pharmacie…»

«Je commence à croire que ce sera dur de reprendre»

Sans compétition, sans entraînement, la situation est compliquée pour le volleyeur, coincé en Italie : «Parfois je me dis que j’aimerais bien rentrer au Luxembourg, mais ce n’est pas possible. J’ai des coéquipiers qui voudraient aussi rentrer mais tout ce qu’on peut faire, c’est rester. Et voir comment la situation évolue.»

Même si son vœu le plus cher est de jouer à nouveau, Kamil Rychlicki sait que son souhait risque d’être compliqué à exaucer : «Honnêtement, quand on voit ce qui se passe dans le monde entier, je commence à croire que ce sera dur de reprendre. Mais j’espère qu’on va trouver une solution.»

Hier matin, il avait reçu son plan d’entraînement pour toute la semaine. Mais en l’espace de quelques heures, tout a changé dans ce qui est : «Une expérience extraordinaire», dans tous les sens du terme. Contraint de prendre son mal en patience, Kamil Rychlicki se veut malgré tout positif : «La peur n’est jamais bonne conseillère. La vie continue !»
Romain Haas