Les demi-finales et la finale de l’Euro se déroulent ce week-end, durant lequel se joue également la troisième journée de Novotel Ligue.
Serge Karier l’a un peu mauvaise. L’entraîneur des équipes masculine et féminine de Walferdange n’aurait rien pu suivre de l’Euro si son fils n’avait pas dégoté un site de streaming sur internet. L’image est comme elle est. Ça se brouille, ça saccade, mais c’est au moins ça. «C’est vraiment un super spectacle, mais la couverture médiatique est calamiteuse. Si les volleyeurs eux-mêmes n’arrivent pas à suivre l’Euro, comment voulez-vous que le grand public s’y intéresse?», questionne-t-il.
En France, la compétition est diffusée sur la chaîne payante Beinsport, une chaîne beaucoup moins accessible au Luxembourg, même si certains bouquets satellites la proposent dans leur pack.
Kamil Rychlicki, attraction de la Novotel Ligue, a trouvé la parade. Le réceptionneur/attaquant de Strassen, d’origine polonaise, mais naturalisé luxembourgeois, a conservé un abonnement à la chaîne Polsat Sport qui fonctionne avec un décodeur. «Le volley est très populaire en Pologne, il y en a tout le temps à la télé. J’ai de la chance.»
Manque de bol, la Pologne, favorite, s’est fait sortir en quart de finale par la Slovénie, mercredi soir, à la surprise générale (2-3). «Je suis naturellement très déçu, mais la Pologne veut surtout décrocher sa qualification pour les JO. Et elle aura encore une autre occasion l’an prochain. Il lui a manqué un joueur pour marquer les points aux moments clés, face à une équipe de Slovénie qui n’avait rien à perdre.»
Quelques reportages sur Facebook
La Rai, chaîne italienne qu’on capte au Luxembourg, diffuse aussi les images de l’Euro.
Le passeur de Diekirch, Nazarii Gorbatiouk, a quant à lui choisi de le suivre sur internet via le site russe volleybolist.ru. «Je suis pour l’Italie depuis le début de la compétition», affirme le Français, dont les racines sont ukrainiennes.
«On trouve quelques reportages sur Facebook, c’est quand même un progrès, note Karier, qui a donc pu s’intéresser au quart de finale entre la France et la Serbie mercredi soir (3-1). Ce qui est intéressant, c’est de constater que même à ce niveau-là, on retrouve les mêmes symptômes que dans notre championnat. Quand mon équipe se prend une série de 5, 6 points, je gueule. Mais la France a connu un gros passage à vide dans le 3 e set. Suivre le coaching, c’est vraiment intéressant. J’aurais aimé suivre la compétition de beaucoup plus près. Mais je n’ai pas la patience de m’amuser trois quarts d’heure sur internet pour trouver un site qui diffuse les images.»
Pourtant, même au Luxembourg, il y aurait de l’engouement. La preuve : un bus a été affrété la semaine dernière pour aller suivre des matches de l’Euro féminin, à Rotterdam, qui s’est déroulé en préambule de l’Euro masculin. Une cinquantaine de personnes, joueurs, entraîneurs, membres de la fédération ou simples amateurs, ont ainsi assisté aux demi-finales Pays-Bas – Turquie et Russie – Serbie, puis à la finale remportée par les Russes au détriment des Néerlandaises (0-3).
En tout cas, même si son équipe de cœur n’est plus en course, Rychlicki, tombé en adoration devant «les actions magnifiques que la France est capable de réaliser» , compte suivre les demi-finales de l’Euro, ou un petit bout au moins, et la finale ce dimanche. Un petit bout, car on joue quand même ce week-end au Grand-Duché et qu’il y a un choc Strassen – Walferdange à préparer à l’heure où la France affrontera la Bulgarie, ce samedi (19 h 45). Karier, lui, se réserve pour le France – Italie, qu’il pronostique en finale. À condition de trouver le bon site de streaming.
Raphaël Ferber