Kamil Rychlicki s’apprête à débuter une quatrième saison dans la Botte. Cette fois, sous le maillot de Pérouse et aux côtés du meilleur joueur du monde, Wilfredo Léon.
Quatre mois après avoir quitté Lube pour Pérouse, vous n’avez pas mis longtemps à retrouver le chemin de Civitanova que…
Oui, on y est allé hier (mardi) pour y jouer un dernier match amical avant la 1re journée de championnat et la réception de Cisterna.
Le 5 juin dernier, dans La Gazette dello sport, Beppe Cormio, manager de Lube, déclarait au sujet de votre départ pour Pérouse : « Kamil a changé d’avis et est revenu sur sa promesse de jouer aussi en réception. » Avez-vous eu l’occasion d’en parler, mardi soir, avec lui ?
Oh, vous savez, c’est un sujet dont on a déjà assez parlé. Hier (mardi), je l’ai croisé et lui ai dit bonjour. C’est tout. Pour ce qui est de sa déclaration, comment dit-on déjà en anglais ? Ah oui, « bullshit ». Par ces déclarations, il ne cherche qu’une seule chose : protéger son image et sauver la face.
Revenons sur cette opposition face à Civitanova qui s’est soldée par une défaite (1-3) et lors de laquelle vous avez inscrit 14 points (59% de réussite) de Pérouse derrière Léon (16 pts, 56%). Y a-t-il des enseignements à en tirer ?
Disons que Pérouse est une équipe, du moins c’est mon avis, plus offensive que défensive. Et qu’il y a des choses à régler au niveau de la réception. Cela étant, il est encore trop tôt pour tirer de véritables enseignements. Après, sur un plan purement personnel, je suis assez satisfait. Mais il nous faut encore du temps pour trouver et parfaire les automatismes.
Comment s’est déroulée la préparation ?
Entre les Jeux olympiques et les Championnats d’Europe, il nous manquait des joueurs. Au début, on était six. Cela nous a permis de faire du travail spécifique. Cela m’a plutôt plu. Après, ce n’est pas l’idéal pour se trouver sur le terrain. Par exemple, Léon, cela ne fait qu’une semaine qu’on s’entraîne ensemble. Mais bon, beaucoup d’équipes étaient dans le même cas que nous.
Qu’est-ce que cela vous inspire d’évoluer aux côtés de celui qui est considéré comme le meilleur joueur du monde ?
C’est une chance de pouvoir jouer avec ce genre de joueur. Il est exceptionnel. Même sur les balles hautes, à la suite de mauvaises réceptions, il est ensuite capable de prendre le tir et de faire le point face à un bloc de trois adversaires… Ce qu’il arrive à faire, c’est incroyable.
Considérez-vous être du même rang ?
D’un côté, on peut se dire que je reste sur un titre de champion d’Italie et qu’aujourd’hui, je joue avec Léon. Mais me comparer à lui, ce serait un peu naïf. Il a gagné quatre Ligue des champions ! Et contre la Serbie, il a réalisé 13 aces, établissant ainsi un nouveau record. Après, mon but n’est pas de me comparer à Léon, mais d’exploiter au mieux mon potentiel et, je l’espère, gagner beaucoup de titres. Et seul le temps dira si j’y suis ou non parvenu.
Léon est votre compatriote…
Oui. D’ailleurs, avec Wilfredo, on parle polonais.
Je ne vais pas dire aujourd’hui que je ne jouerai plus pour le Luxembourg, mais…
Pérouse a recruté deux autres joueurs cet été, Matthew Anderson et l’Italien Simone Giannelli, désigné MVP du dernier championnat d’Europe. Quelles sont les ambitions du club ?
Cette équipe est construite pour gagner des titres. Quand tu as le meilleur joueur du monde dans ton équipe, tu ne peux qu’être ambitieux. Alors, ce n’est pas trahir un secret que de dire qu’on vise le titre.
En phase de poules de la Ligue des champions, vous tombez dans le groupe E avec Trentin, Istanbul et Cannes. Avec quels espoirs aborderez-vous la compétition ?
Au vu des équipes face auxquelles on aurait pu tomber, disons qu’on a un bon groupe. L’objectif ne se limitera pas à se qualifier pour les quarts de finale. Mais bien d’atteindre au moins la finale.
Cette équipe de Pérouse compte pas moins de huit nationalités, neuf en comptant Nikola Grbic, l’entraîneur. En quelle langue communiquez-vous sur le terrain ?
En italien. Le club insiste pour que sur le terrain, tout le monde parle italien. Et si certains joueurs ne maîtrisent pas la langue, des cours sont organisés.
Cela fait plus de deux ans que vous n’avez pas joué avec la sélection. Vous reverra-t-on un jour sous le maillot du Luxembourg ?
Je dois bientôt avoir une discussion avec le président de la fédération (NDLR : Norma Zambon). Bon, pas le genre de discussion qui débouchera sur une grande décision…
Le 20 mai dernier, ici même dans ces colonnes, un de vos proches sous couvert d’anonymat déclarait que vous ne jouerez plus pour le Luxembourg…
Bon… La situation est assez simple : je ne vais pas dire aujourd’hui que je ne jouerai plus pour le Luxembourg, mais en tant que professionnel, je dois faire attention à certaines choses, dont la récupération. Ça a toujours été une fierté de jouer pour le Luxembourg, mais j’ai des objectifs en club et des devoirs envers lui. Alors, c’est vrai qu’aujourd’hui, la sélection n’est pas ma priorité.
Équipiers en club, est-il possible de vous voir un jour associé à Wilfredo Léon en sélection ?
Non. Pour l’instant, la règle dit qu’une sélection ne peut compter qu’un seul joueur naturalisé (NDLR : ou ayant déjà joué pour une autre sélection).
Entretien avec Charles Michel