NOVOTEL LIGUE (½ FINALE, 1re MANCHE) Invaincu cette saison, le champion en titre fait figure d’épouvantail. Diminué, Fentange se présente donc sans illusion comme l’explique son entraîneur, Dragan Vujovic.
On peut toujours le nier, mais assister à la chute d’un colosse procure une sensation où l’effet de surprise se mêle à une satisfaction guère avouable. Le plaisir ressenti ne tient pas tant dans la victoire de David que dans la défaite de Goliath. Prenons, au hasard, le cas de Strassen. Avec un bilan de 14 victoires en autant de sorties et seulement quatre sets perdus, le champion reste sur une dynamique que rien ne semble pouvoir arrêter. Ni même perturber. Et, sauf incident de parcours, on se dit qu’on ne voit pas ce qui pourrait bien l’empêcher de conserver sa couronne. Bref, les dés seraient déjà jetés et le résultat connu. Le conditionnel prévaut dans la mesure où l’on ne peut totalement écarter la glorieuse incertitude du sport. Son libéro, Tim Laevaert assume cette suprématie : «On le sait, quand on évolue à notre niveau, personne ne peut nous battre.» Teinté ou non de prétention, ce «personne» – à l’échelle grand-ducale – est sans contestation possible.
Le VC Strassen se présente donc en demi-finale avec l’ambition, non pas de se qualifier pour la finale, mais de remporter son seizième titre de champion. «Notre seul adversaire, renchérit Laevaert, c’est nous!» D’ailleurs, dans son phrasé, il n’est nul fait mention du nom de son autre adversaire. Mais qu’en pense-t-on à Fentange ? «Bien sûr que Strassen est un cran au-dessus de tout le monde!», lâche Dragan Vujovic. «Dans cette équipe, tous les postes sont doublés…». Avec deux couches de plus ou moins de même épaisseur, Strassen est bien au chaud au sommet de la hiérarchie. Dès lors, une question se pose : ce confort altère-t-il la motivation du leader? Laevaert est formel : «Pas du tout! C’est toujours un grand plaisir que d’aller à l’entraînement et de progresser. On a toujours le même plaisir de gagner.»
Notre seul adversaire, c’est nous!
Reste à savoir dans quel état d’esprit se présente son adversaire. Vendredi, Dragan Vujovic n’avait qu’un objectif : la deuxième manche. «Ce samedi, je serai privé de Jakub (Lomacz), Tom (Engeldinger) et de Jaromir (Kolacny)! Soit trois éléments de mon six de base. Alors, je ne vais pas déclarer forfait, mais il faut rester lucide… Alors, j’espère récupérer tout le monde pour le deuxième match, chez nous. Peut-être qu’au complet, on peut accrocher Strassen.» Ce premier match donc serait donc joué d’avance? Il y a malheureusement fort à le penser, et ce, d’autant que, pour l’anecdote, le champion en titre n’a encore jamais perdu un seul match depuis qu’il évolue dans sa nouvelle salle. Ainsi, son dernier revers à domicile remonte à… mars 2019. C’était dans l’ancienne salle, face à Diekirch, champion cette année-là. Depuis, l’équipe a enchaîné 23 victoires!
Ce Strassen – Fentange, c’est un peu l’opposition de deux styles. L’un assume sa soif de titres, l’autre revendique fièrement son esprit club. «L’effectif est quasiment le même depuis cinq ans», fait remarquer Vujovic. «Nous, ça ne nous intéresse pas d’aller chercher des étrangers et de les jeter trois mois plus tard, comme le font certains clubs. Et là, je ne parle pas de Strassen, mais ceux concernés se reconnaîtront… Ce qui nous importe, à Fentange, c’est de voir nos recrues s’intégrer dans la vie du club. Et cela ne nous empêche pas, depuis 15 ans, d’être toujours présents dans le Final Four.» Les mauvaises langues lui rétorqueront que si Fentange est souvent placé, il est rarement gagnant (son seul titre date de 2018). Et quelque chose dit que ce n’est pas cette année qu’il en ajoutera un deuxième. Pas de quoi traumatiser un Dragan Vujovic heureux se retrouver là : «Vu les difficultés rencontrées cette saison avec tous les blessés que j’ai eus, être déjà présent en demi-finale, et laisser derrière nous Lorentzweiler et Esch, pour moi, c’est un grand succès.»
Le programme
Messieurs
Samedi
20 h : Strassen – Fentange
Dimanche
18 h : Bertrange – Diekirch
Dames
Samedi
18 h : GYM – Mamer
20 h : Walfer – Steinfort