Battu à l’aller (3-1), le champion national reçoit ce jeudi soir (19h30) Lucerne avec l’espoir de tout renverser. Et de s’ouvrir les portes des 16e de finale de Challenge Cup où il retrouverait… Montpellier!
Il y a deux semaines, à la veille de défier le Lindaren Volley Lucerne dans son antre du Bahnofhalle, Serge Karier était en quête de repères. «Je cherche la salle. Je ne sais pas si c’est la bonne… Non, ça ne doit pas être celle-là. Ah bon, c’est ici ?» À l’autre bout du fil, un poil perdu, l’entraîneur du CHEV Diekirch semble décontenancé par la promiscuité des lieux («On dirait un gymnase d’école…») mais aussi, et surtout, par l’accueil de ses hôtes : «Le soir même, notre séance d’entraînement, on l’a faite sur un tiers de terrain. Les deux autres étaient occupés par des enfants…» Le technicien n’est pas encore au bout de ses surprises. Le lendemain, alors que l’entraînement des Suisses touche à sa fin, Marcus Trence entre sur le terrain. «Leur entraîneur l’a fait sortir : « Dehors, on a encore deux minutes! » Alors, mes joueurs ont compté à haute voix les cinq dernières secondes», raconte Karier qui n’a pas encore tout vu : «Il n’y a même pas eu de repas officiel d’après-match, pas même un verre d’eau! Franchement, c’est le pire accueil que j’ai eu en Coupe d’Europe. Le fair-play n’a pas dû arriver en Suisse…»
De Suisse, justement, Serge Karier est tout de même revenu avec le sourire. Battus, ses hommes ont malgré tout fait bonne figure, vainqueurs même de la première manche. «On aurait même pu mener 0-2, on a eu la balle de set à 24-25 mais on a laissé passer l’occasion», regrette l’entraîneur, un brin amer. Que ce serait-il passé alors? Diekirch aurait-il pu l’emporter? Même en cas de revers, le gain d’un deuxième set aurait modifié la donne de ce match retour (lire ci-contre).
Attention aux sautes de concentration
Au final, avec un seul set en poche, le champion national peut-il encore viser une qualification pour le 3e tour ? «Il y a toujours moyen de réaliser quelque chose», lâche l’ancien libéro qui, depuis, a demandé à ses protégés de «faire tourner la machine à plein régime». Tant à l’entraînement qu’en Novotel League où la formation nordiste reste sur deux succès, à Belair (0-3) et Fentange (1-3). «À Lucerne, on a perdu pied dans le quatrième set où nous ne sommes pas parvenus à rester concentrés alors, ces deux dernières semaines, on a travaillé là-dessus.»
Cela n’a pas empêché ses hommes de connaître un trou d’air à Fentange lors d’un deuxième set perdu 25-11(!) «À 6-6, les attaquants ont voulu forcer. Résultat : 16 erreurs directes…» De ce trou, les Nordistes en sont vite ressortis, giflant leur adversaire (15-25 et 18-25). «Mon équipe est en train de monter en puissance et Fentange a montré qu’il nous restait encore une belle marge de progression…» À l’instar d’Alexander Shmelev. Fraîchement arrivé, le Russe ne s’est pas montré aussi efficace qu’espéré au bloc. «C’est vrai, il a dû toucher une quinzaine de ballons mais n’a pas fait un point, confie Karier. Mais il a apporté son fighting spirit et possède un très bon service smashé. Il faut lui donner un peu de temps…»
Ce soir, Diekirch tentera donc de renverser la vapeur. Pour cela, il lui faudra notamment trouver un moyen de limiter le champ d’action d’Edvarts Buivids. Auteur de 23 points à l’aller, l’opposite letton n’est autre que le meilleur buteur du championnat suisse avec 141 points en sept matches! Cette efficacité se sera révélée vaine dimanche à domicile contre Lausanne (2-3). Une quatrième défaite en sept journées et voici le club helvète qui occupe la 7e place (sur 9) de D1. À croire que c’est au tour des Suisses de manquer cette fois de repères. Reste à espérer que Serge Karier et ses hommes sauront les recevoir comme il se doit. «Si ça ne tenait qu’à moi», soupire Serge Karier qui ne serait pas contre l’idée de s’ouvrir les portes des 16e de finale et de s’en aller se mesurer à Montpellier : «On va mettre le feu et on verra si ça suffit. En tout cas, Montpellier, je ne dis pas non…»
Que faire pour se qualifier ?
Pour Diekirch, une qualification pour les 16e de finale passe obligatoirement par une victoire. En volley-ball, la différence sur les matches aller-retour se fait au nombre de points glanés sur l’ensemble des deux rencontres. Un succès 3-0 ou 3-1 rapporte 3 points; un 3-2, 2 points. Battu à l’aller 3-1, le CHEV ne peut se permettre de perdre plus d’une manche. S’il y parvient, il lui faudra disputer un golden set, un cinquième set décisif jusqu’à 15 points. «Je n’aime pas ça, déclare Karier. À ce moment-là, il y a beaucoup de nervosité et la moindre erreur peut s’avérer fatale, tu penses alors surtout à ne pas faire de fautes, ce n’est plus du volley. Mais bon, s’il faut en passer par là…»
Le match est aujourd’hui Jeudi soir a 1930
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