Ils représentent l’avenir du sport luxembourgeois et auront certainement un rôle à jouer dès l’année prochaine. Premier volet de notre série, avec un zoom sur le volleyeur de Strassen Kamil Rychlicki, 19 ans, qui devrait signer d’ici quelques mois son premier contrat professionnel.
Attraction du championnat avec Strassen, le volleyeur Kamil Rychlicki, 19 ans, quittera le Luxembourg au terme de cette saison pour tenter sa chance à l’étranger, où on lui promet un avenir professionnel brillant.
Récemment, Mauricio Paes, qui pèse notamment huit titres de champion de France, nous apprenait qu’il avait «le meilleur joueur luxembourgeois» dans le viseur. «Ry… Rych…» Kamil Rychlicki, oui. Ses yeux se sont illuminés lorsqu’on lui a sorti le nom complet du réceptionneur-attaquant de Strassen, qui a fêté ses 19 ans début novembre. «Il vient quand il veut!» , répondait l’entraîneur brésilien, qui l’a déjà vu une fois, cet été, quand Rychlicki est allé faire un tour à Tours avec Chris Zuidberg.
Mais le joueur luxembourgeois, d’origine polonaise, n’était pas encore prêt à sauter le pas. Il dit depuis un moment qu’il compte d’abord aller au bout de son cycle scolaire au lycée de garçons de Luxembourg. «On a compris ses explications. C’est un paramètre important pour nous, que les joueurs aient un niveau intellectuel intéressant pour comprendre nos projets de jeu et d’équipe», avait conclu Paes.
Au début du mois, l’entraîneur de Tours s’est fait virer. Peut-être que le destin de Rychlicki ne passera finalement pas par le club tourangeau, où son compère Zuidberg poursuit ses classes. Mais avoir tapé dans l’œil d’un homme comme Paes, qui ne devrait pas rester sur le carreau trop longtemps, est plutôt de bon augure pour un joueur qui surnage depuis presque trois ans dans le championnat luxembourgeois et qui ne pourra raisonnablement pas, s’il rêve d’un avenir chez les professionnels, rester une saison de plus dans cette Novotel Ligue devenue beaucoup trop étroite pour lui.
Aujourd’hui, on prétend même que le titre que Strassen convoite comme chaque année ne dépendra que de lui. C’est Serge Karier, l’entraîneur de Walferdange, qui se bat justement en tête du championnat avec Strassen, qui le disait en début de saison : «Si Rychlicki arrive à maintenir son niveau pendant toute la saison et que les coaches adverses n’arrivent pas à le sortir tactiquement du jeu, on n’empêchera pas Strassen d’être champion. Ce sera Rychlicki contre le reste du championnat.»
Il songe à la Bundesliga
Avant l’intérêt démontré par Paes, le garçon rêvait surtout d’Allemagne et de Bundesliga. Il pense par exemple au TV Buhl, là où Frantisek Vosahlo, son ancien coéquipier à Strassen et qui joue maintenant à Esch, était allé faire une pige d’un an, entre entraînements avec la «une» et matches avec l’équipe réserve. Un peu comme Zuidberg à Tours.
Rychlicki est déjà allé, il y a deux ans, participer à un entraînement d’un club qui, aujourd’hui, vivote dans le dernier tiers du championnat allemand. Au Luxembourg, certains estiment qu’il peut viser plus haut. Cobourg? On ne peut l’écarter. Gilles Braas, revenu entretemps à Walferdange, y avait vécu l’accession de deuxième à première Bundesliga, après avoir pris la place de passeur numéro un, il y a deux ans. Le club allemand sait maintenant qu’il peut tirer une bonne pioche en lorgnant du côté du Luxembourg. L’entraîneur de Düren, Anton Brams, pourrait être dans les tribunes lors de la Novotel Cup début janvier. Le club de Lugano s’est aussi manifesté. Dans quelques mois, les pistes devraient peut-être encore se multiplier.
Si aujourd’hui la sélection nationale a tant progressé, ce n’est pas un hasard. Rychlicki, du haut de ses 19 ans mais de ses 2,03 m, en a pris le pouvoir. Il attaque plus haut, a pris plus d’assurance, est de moins en moins facile à bloquer. Il a aussi gagné en intelligence tactique. Le sélectionneur de la Suisse, Dario Bettelo, s’en était bien rendu compte il y a un an déjà, lors de la dernière Novotel Cup, à la Coque.
Son potentiel, il le doit certainement en partie à ses parents. Jacek, son père, était l’un des réceptionneurs-attaquants de la Pologne, qui avait terminé deuxième des championnats d’Europe en 1983. Elzbieta, sa mère, a également joué pour la sélection polonaise. Naturellement, son rêve est d’évoluer dans le championnat où ont germé ses racines, l’un des meilleurs du monde avec la Russie et l’Italie. « J’y pense depuis que j’ai 10 ans », confie le garçon. Mais avant, il a un nom à faire connaître.
Raphaël Ferber
Retrouvez mercredi la suite de notre série sur les espoirs du sport luxembourgeois avec un article sur la basketteuse Lisa Jablonowski (Amicale).