BGL LIGUE Vitor Pereira a conduit Bissen une époustouflante seconde place, après onze matches de DN consécutifs sans défaite, série en cours.
Bissen est 2e, tout près du leader differdangeois, talonné par deux gros outsiders que sont Strassen et le F91. Qu’est-ce que cela dit sur cette phase aller surréaliste?
Vitor Pereira : Et attention, Mondorf va être là, en mai, parce qu’il s’organise pour y être! Et son histoire obligera le Progrès à revenir fort au deuxième tour.
On voit bien que l’écart se resserre et l’écart va encore se resserrer. Les différences se font de plus en plus dans l’organisation et dans le fait de faire attention aux détails. Et certains sont plus habitués que d’autres à le faire.
Tiens, un détail : Mehdi Terki, l’un des recrutements majeurs de Bissen l’été dernier, n’a finalement pu jouer que très peu, du fait de blessures. Cela veut-il dire qu’il faut vous attendre encore plus forts en 2026, quand votre milieu de terrain récupérateur sera dans le bon rythme?
L’une des choses qui a fait la différence en 2025, c’est le groupe qu’on a mis en place. Pour d’autres aussi, comme Zeghdane ou Ferber, cela a été plus long ou avec interruptions, mais c’est grâce au groupe qu’on a su trouver les solutions. Même si Mehdi n’était pas là en 2026, on serait sereins.
Au classement du Quotidien, les trois meilleurs joueurs de la phase aller sont… vos trois attaquants, Ferber, Abi Ramzi et Guimaraes. Cela veut-il dire que vous avez la meilleure attaque du pays?
Non, puisque le F91 a inscrit plus de buts que nous (NDLR : 39), mais les trois mettent tellement d’intensité au pressing défensif que je comprends que cela leur ôte un peu de lucidité au moment de marquer.
De toute façon, c’est ce que les grands clubs ont compris : la différence se fait aussi avec les bancs.
Avant, c’étaient les gros clubs qui nous prêtaient des premières licences. Maintenant, c’est l’évidence qu’ils ne le feront plus
Que faut-il améliorer, du côté de Bissen, pour avoir l’assurance d’être européen, en mai?
Il faut juste donner du temps à la structure, et c’est un processus qu’on ne peut pas accélérer. Quand on a n’a pas de budget, il faut du temps et travailler petit à petit sur tous les secteurs.
Par exemple, on vient de mettre en place un staff médical qui n’existait pas. Et on remarque que toutes les constituantes du club investissent beaucoup plus d’heures de travail.
Avant, on quittait son canapé pour venir au stade régler deux ou trois choses, en quelques minutes. Maintenant, ça se compte en heures.
Mais quand, en quatre mois, on a fait passer son discours de « on veut le maintien« à « on veut l’Europe« , que manque-t-il encore pour transformer ça en « on peut jouer le titre« ?
Bon, on s’était mis d’accord sur l’objectif du maintien le plus rapide possible, couplé à l’envie de montrer du beau football et de donner du plaisir aux supporters.
Avec 31 pts, le premier palier est atteint en une demi-saison. Il serait stupide de rester sur cet objectif et de dire qu’on n’est là que pour faire du bon foot. La suite, on verra dans cinq, six ou sept matches ce que ça peut donner.
Differdange reste-t-il le favori?
Vu leur groupe, vu leur organisation, oui. Mais la phase retour, c’est un autre championnat. Et pour se renforcer mieux que les autres, il faut avoir les poches pleines, ce qui n’est pas évident pour tout le monde.
À quoi doit-il ressembler, d’ailleurs, le recrutement de Bissen, cet hiver?
Ah c’est vrai qu’ici, il faut presque être allé à l’université pour comprendre tous les réglements qui te permettent de composer un groupe. Mais nous, on manque surtout de joueurs « première licence« .
On n’est pas un groupe homogène à ce niveau-là et avant, c’étaient les gros clubs qui nous en prêtaient mais désormais, c’est l’évidence qu’ils ne le feront plus.
Alors cet hiver, si on peut trouver un ou deux « première licence« qui élargisse notre choix… Mais le marché est devenu très compliqué au Grand-Duché.