Après Melbourne en janvier, Paris en juin et Londres en juillet, Serena Williams veut faire chavirer New York et l’US Open à partir de lundi pour entrer un peu plus encore dans l’histoire du tennis féminin.
A New York, elle est chez elle.
Serena, l’accro à la mode et au shopping, adore l’ambiance électrique de la «Big Apple», Williams, la reine du tennis féminin, fait la loi à Flushing Meadows depuis 2012 sans interruption.
«Quand j’étais enfant, l’US Open était vraiment le tournoi que je rêvais de gagner», a-t-elle rappelé cette semaine.
Mais l’édition 2015 du rendez-vous new-yorkais n’est pas un tournoi du Grand Chelem comme les autres: en cas de succès, elle sera seulement la quatrième joueuse de l’histoire à avoir remporté les quatre tournois majeurs la même année, la première depuis l’Allemande Steffi Graf en 1988.
Mais cette perspective ne semble pas lui faire perdre le sommeil.
Ni l’éventualité d’égaler le nombre de titres en Grand Chelem de Graf avec un 22e sacre.
«Autant j’ai rêvé de remporter l’US Open, autant réussir le Grand Chelem, je ne peux pas dire que j’y ai pas rêvé, mais ce n’est pas la même chose (…) Il y a toujours un autre record à battre», a-t-elle remarqué.
Parce que son dernier revers à Flushing Meadows remonte à la finale de l’édition 2011, parce qu’elle n’a concédé que deux défaites en 2015, parce qu’elle gagne des matches même sans jouer particulièrement bien, Williams, 33 ans, est la grande favorite.
« Elle est sa plus grande rivale »
L’opposition paraît incapable de la stopper, en proie à un complexe Williams à l’image de Maria Sharapova qui ne l’a plus battue depuis 2004, ou alors trop inconstante comme la N.2 mondiale Simona Halep ou Petra Kvitova.
«Sa plus grande rivale, c’est elle-même», a admis le Français Patrick Mouratoglou, son entraîneur depuis 2012.
Les rivaux, Novak Djokovic les collectionne: le N.1 mondial réalise une incroyable année 2015 avec ses sacres à l’Open d’Australie et Wimbledon et ses quatre victoires en Masters 1000, mais il a connu deux retentissants accrocs en août.
Il s’est d’abord incliné en finale à Montréal face à Andy Murray, puis a subi la loi de Roger Federer une semaine plus tard à Cincinnati.
Pour compliquer sa tâche, le tirage au sort a placé sur sa route dès les quarts de finale l’Espagnol Rafael Nadal qui a certes perdu de sa superbe (8e mondial, deux quarts de finale pour meilleur résultat en Grand Chelem en 2015), mais reste un sacré client.
«Je veux gagner chaque tournoi du Grand Chelem que je dispute, je suis très ambitieux, parce que mes résultats des dernières années m’incitent à l’être», a insisté «Djoko».
10 finales pour Djokovic en 2015
Le Serbe a disputé dix finales lors de ses dix derniers tournois et son plus mauvais résultat en 2015 est son quart de finale à Doha en début d’année!
Ni Murray ni Federer peuvent se prévaloir d’un tel bilan, mais l’un et l’autre ont montré cet été qu’il ne faisait aucun complexe face au N.1 mondial.
Murray a décroché à Montréal le 35e titre de sa carrière avec la manière après une finale où il a étouffé «Djoko».
Federer a fait encore plus forte impression à Cincinnati avec un tennis enthousiasmant et spectaculaire qui a écoeuré le Serbe.
L’ancien N.1 mondial espère à 34 ans mettre fin à trois années sans titre du Grand Chelem depuis son sacre à Wimbledon en 2012, une anomalie presque dans son palmarès XXL.
«J’ai le sentiment que mes chances sont élevées mais je ne me projette pas au-delà du 1er tour», a insisté le Suisse qui n’a plus disputé de finale à New York depuis 2009.
Les prétendants ne se limitent pas à ces trois là: Stan Wawrinka s’est rappelé à leur bon souvenir en s’adjugeant Roland-Garros et Kei Nishikori s’est installé dans le top 4 mondial depuis sa finale perdue à New York en 2014.
Il y a un an, Marin Cilic a montré le chemin à suivre: la domination du «Big Four», reformaté en 2015 en «Big Three», n’est pas une fatalité.
AFP/M.R