Auteur d’une véritable démonstration à Grevenmacher, le club eschois a conservé 4 points d’avance sur le F91 avant leur duel. Un avant-goût de titre ?
Il ne se jouera rien de grave ni de définitif pour le Fola, dimanche contre le F91. Il peut même se permettre de perdre son duel : il lui reste de la marge. C’est cette sérénité, cette tranquillité d’esprit que sont allés chercher, à Grevenmacher, les hommes de Jeff Strasser avec une autorité et une créativité qu’on ne leur avait pas beaucoup vus, encore en 2015.
Et c’est bien parce qu’ils ont fait le boulot avec une classe folle et avec certains garçons visiblement en pleine confiance, que le club eschois peut s’autoriser à rêver : un an après avoir été humilié 3-0 par Dudelange lors d’une finale complètement manquée et qui lui avait coûté le titre, il va avoir une occasion unique de tuer tout suspense contre ce même adversaire, ce qui aurait une charge symbolique énorme sur laquelle personne au Galgenberg ne cracherait. Redevenir champion, oui. Contre le F91, ce serait presque trop demandé…
Mais pour s’éviter une finale inévitablement source de stress (et de risques, puisque le Fola a perdu 8 de ses 9 dernières confrontations avec Dudelange au stade Emile-Mayrisch), il y avait un impératif de résultat. Et c’est peut-être là, sur les hauteurs de la Moselle, que le leader joue son match le plus important de la fin de saison.
Dans l’anonymat d’une rencontre qui n’a pas déplacé la grande foule et sous des trombes d’eau, il y a un pas monumental vers le titre à faire.
Et même le retour de Stefano Bensi !
Et on ne pourra lui reprocher de ne pas avoir fait ce qu’il faut. Dix tirs cadrés en première période peuvent témoigner de son envie de ne pas jouer toute sa saison à pile ou face, sept jours plus tard. Mais Dallevedove, trop surpris de se retrouver seul à deux mètres du but sur un long ballon de Jans, adresse une passe à Schaab plus qu’un tir (2e).
Puis c’est le portier mosellan qui s’y colle, boxant tout ce qui se présente. Mais le peu de chance qui veille sur sa superbe prestation (volée de Dallevedove au ras de la barre à la 27e) le lâche quand Kirch jaillit pour placer un joli plat du pied fuyant qui accroche son petit filet (1-1, 39e).
Le CSG, qui peut assurer son maintien sans avoir à passer par les barrages en cas de victoire, n’a pas énormément d’arguments à opposer et peut se féliciter que Wang ait jaillit pour tacler au fond du but eschois un joli centre de Magalhaes (1-0, 23e), pour sa seule véritable occasion sur son seul tir de la première période.
Pour le maintien, côté mosellan, on attendra un adversaire moins intouchable, pas en train de réciter son football de manière aussi magistrale. Ce ne sera pas trop difficile de trouver plus abordable.
Car la deuxième période a tourné à la démonstration. But de Laterza couché par terre (il venait de glisser) sur un centre de Hadji (1-2) après 30 secondes de jeu. Un international qui remet ça, isolé dans la surface par un ballon intelligent de Kirch (1-3, 71e).
Dallevedove sur penalty puis Kirch (de la tête!) sur corner, en rajoutent une couche bienvenue dans les arrêts de jeu (1-5, 90e et 92e) parce que c’est largement mérité et parce que le titre pourrait encore se jouer sur le goal-average. Et si le Fola, qui a vu Stefano Bensi disputer ses dix premières minutes de l’année et sur lequel il pourra compter face au F91, avait fait le plus dur ?
Julien Mollereau