Éliminatoires Euro 2016 – On craignait Yarmolenko. Malget a largement fait le boulot pour le réduire au silence après son triplé de l’aller. Chanot, lui, a offert le troisième but. Décryptage du jeu et des joueurs.
La défense
Joubert 4 : il n’a pas tout à fait renvoyé l’image habituelle de calme et de sérénité qui l’habite généralement dans tout ce qui est gestion des ballons aériens et du jeu au pied, mais il a largement fait le job sur ce tir flottant de Stepanenko (41e).
Jans 4 : du mal face à Konoplyanka, y compris à la relance, un secteur dans lequel il a été mis sous pression.
Schnell 6 : une fois n’est pas coutume, une relance plutôt propre. Et de l’impact dans les duels.
Chanot 3 : très présent pour couper dès que l’Ukraine a cherché la profondeur, il a aussi été le seul en première période à conserver cette volonté de relancer court cher à Luc Holtz. Ce qui lui a joué un mauvais tour en deuxième période, avec une grosse perte de balle qui aurait pu coûter le troisième but. Il s’est rattrapé juste avant le coup de sifflet final en tentant une passe folle aux six mètres plutôt que de dégager. Une sanction immédiate…
Malget 7 : il a livré un duel d’hommes à Yarmolenko et malgré quelques très menues approximations insignifiantes, il ne l’a pas perdu.
Le milieu
Holter 5 : il gagnerait à trouver de la régularité dans ses performances. Du bon par moments, du moins bon à d’autres. En sentinelle devant la défense, il a pourtant encore grillé la politesse à Chris Philipps. Qui l’a remplacé (77e).
Da Mota 6 : comme Turpel à l’aller, il a croqué une occasion en or d’ouvrir le score, sa frappe du droit trouvant le poteau gauche de Pyatov (10e). Il s’est aussi fendu d’un tir très dangereux, toujours de son mauvais pied (59e). Remplacé par Deville (69e).
Payal 5 : un boulot ingrat comme il les affectionne : chasser le porteur de ballon. Avec moins de chances de le récupérer que lorsqu’il est devant la défense. Il ne s’est pas embarrassé à la relance, expédiant plusieurs ballons… le plus loin (voire le plus haut) possible. Un beau décalage en relais pour Da Mota (59e).
Gerson 5 : une offrande miraculeuse pour Da Mota dans le dos de Morozyuk (10e). Il s’est servi de ses longs compas pour récupérer quelques ballons ou dégager ce qui pouvait l’être.
Mutsch 5 : sous-utilisé dans le couloir droit, pour tenter de donner un coup de main à Jans avec Konoplyanka. Dommage, il aurait eu tellement plus à apporter…
L’attaque
Turpel 3 : beaucoup de mal à gagner ses duels contre la charnière centrale. Doux euphémisme qu’il en a perdus énormément et que son équipe a eu du mal à monter sans point d’ancrage capable de conserver le ballon devant. Mauvais choix offensif à la 29e : il oublie Da Mota au deuxième poteau pour aller repiquer dans l’axe et perdre le ballon. Remplacé à la 52e par Bensi (4) qui n’a pas amené la vivacité qu’on aurait pu espérer.
Vestiaires
Luc Holtz, sélectionneur : « Je suis allé prier à l’église le matin, mais je ne sais plus à qui m’adresser pour qu’on marque des buts. J’en ai marre, j’ai tapé dans les bouteilles tellement ça m’a énervé qu’on ne marque pas cette occasion qui nous aurait permis de mener au score. Comme à l’aller. Ça change la donne du match. Après, physiquement, en deuxième mi-temps, le rythme a baissé. Concernant les deux erreurs de Chanot : la première fois, le ballon lui passe sous le pied. Ça ne doit pas arriver, mais ça arrive. Sur la deuxième, j’aimerais revoir l’action, mais il l’a pris pour lui dans le vestiaire, il s’est excusé. Mais dans les six mètres, la priorité, cela doit être l’efficacité ! »
De notre envoyé spécial à Lviv, Julien Mollereau