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UEFA – Platini mène toujours le jeu en Europe


Champion d’Europe en 1984 en tant que meneur de jeu de l’équipe de France, Michel Platini est toujours le patron du foot européen 30 ans plus tard dans le costume du président de l’UEFA, avec un troisième mandat en vue à 59 ans.

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Le bilan du patron du foot européen fait l’unanimité. Michel Platini pourrait même être reconduit à la présidence de l’UEFA sans passer par un vote. (Photos AFP)

L’élection présidentielle à l’UEFA, mardi à Vienne, s’annonce comme une formalité pour l’ancien joueur vedette de la Juventus, dont le bilan fait l’unanimité au sein de l’Union européenne du foot depuis son accession au poste en 2007. Seul candidat à sa succession pour un nouvel exercice de quatre ans, l’ex-triple Ballon d’Or pourrait même être reconduit sans passer par un vote, mais par acclamation des représentants des 54 fédérations composant l’UEFA, comme en 2011 pour son deuxième mandat.

Certes, beaucoup auraient voulu le voir franchir le pas et se présenter à la présidence de la Fédération internationale (Fifa). « Cela n’a pas été un choix facile. Mais j’ai décidé de rester à l’endroit où je me sens bien. C’est un choix. Mon heure n’est peut-être pas venue d’aller à la Fifa, un jour peut-être… on verra », a répété la semaine dernière l’ancien capitaine des Bleus dans un échange avec des internautes, joueurs et entraîneurs sur Youtube.

> Imprimer sa marque

L’heure n’était sans doute pas venue pour un réformateur comme lui à la Fifa. Platini, partisan d’une limite d’âge et d’une limite de mandats, avait vu ces projets rejetés au dernier Congrès de l’instance mondiale à Sao Paulo en juin dernier. Le 29 mai prochain à Zurich, Joseph Blatter, 79 ans, devrait être réélu pour un cinquième mandat à la tête de la Fifa.

Au sein de l’Union européenne du foot, en revanche, l’ex-architecte du jeu de l’équipe de France (72 sélections, 41 buts) a su imprimer sa marque, comme quand il était joueur. « La plus grande différence entre l’ère Lennart Johansson (son prédécesseur suédois à l’UEFA) et l’ère Platini, c’est que maintenant l’UEFA a un président « exécutif », qui est là, présent tous les jours au bureau, qui s’implique dans la gestion; avant lui le président avait son bureau en Suède et c’était son numéro 2 qui suivait les affaires courantes », raconte un témoin des deux époques.

Le changement ne s’est pas fait seulement en interne. « Platini a ouvert en grand les fenêtres de l’UEFA », décrit un autre habitué des instances. L’UEFA version Platini innove sans cesse. L’Euro en 2020 se jouera ainsi dans un format inédit de 13 villes de 13 pays différents. La Ligue des nations, nouvelle compétition qui remplacera la plupart des matchs amicaux des sélections nationales, sera lancée à partir de 2018, offrant des tickets pour l’Euro-2020, une façon de booster des matchs en perte d’exposition médiatique.

> La révolution du fair-play financier

Et la vraie révolution a eu lieu : le fair-play financier (FPF) interdit désormais à un club de dépenser plus qu’il ne gagne, sous peine de sanctions pouvant aller jusqu’à l’exclusion des compétitions de l’UEFA comme la prestigieuse Ligue des champions.

Les détracteurs de cette règle, qui freinerait selon eux de nouveaux entrants, ont été contredits par le terrain : le Paris SG, racheté par les Qataris en 2011 et limité dans ses capacités de recrutement par le FPF, s’est qualifié pour les quarts de finale de la C1 cette saison, tout comme Monaco, aux mains d’un magnat russe qui a réduit la voilure après avoir cassé précédemment sa tirelire.

Tout n’a cependant pas été rose pour Platini. Il connaissait les tacles sur les pelouses, il a goûté aux attaques dans les cercles du pouvoir du ballon rond. Révélant lui-même avoir voté pour le Qatar lors de l’attribution de l’organisation du Mondial-2022 afin de montrer que sa vision du foot ne se limitait pas seulement à l’Europe, son nom a été mêlé au « Qatargate » dans certains médias, sans qu’aucune preuve de corruption ne soit jamais présentée contre lui.

Platini est aujourd’hui un des premiers à réclamer la publication du fameux rapport Garcia, du nom de l’enquêteur de la Fifa chargé d’éclaircir les conditions d’attribution du Mondial-2022 au Qatar et qui a démissionné depuis. La Fifa a besoin d’un « souffle nouveau » ne cesse-t-il de répéter. Et pour l’UEFA, quel sera son programme ? L’homme aux 265 buts inscrits dans sa carrière se veut maintenant défenseur : « Nous devons travailler contre la discrimination, nous devons travailler contre le racisme ».

AFP