Dimanche Bob Haller va tenter de valider son bon entraînement lors de la Coupe du Monde du sprint à New Plymouth.
Peu en réussite depuis le début de la saison malgré de bons entraînements, Bob Haller a décidé de mettre toutes les chances de son côté. Depuis près de trois semaines, il travaille d’arrache-pied aux côtés des meilleurs mondiaux. La clef du succès? Réponse dimanche!
Depuis le début de la saison, les voyants sont à chaque fois au vert avant la course… mais le verdict n’est malheureusement pas du même acabit pour Bob Haller.
Le triathlète luxembourgeois, qui nourrissait notamment de grosses ambitions sur la Coupe du monde de Mooloolaba, s’était complètement écroulé dans la partie de course à pied et avait terminé à une très lointaine et anonyme 45e place. Très décevante au vu des efforts fournis.
Mais le jeune homme n’est pas du genre à se laisser abattre. Et après l’Australie, il a rapidement mis le cap sur la Nouvelle-Zélande, histoire de parfaitement se préparer pour son prochain rendez-vous, à savoir la Coupe du monde sprint de New Plymouth, dimanche : «J’ai bien digéré la déception de Mooloolaba», confie-t-il depuis l’autre bout du monde.
En Australie, le sportif d’élite de l’armée luxembourgeoise a changé ses habitudes. Il a en effet rejoint un groupe avec lequel il s’est entraîné tous les jours depuis plus de deux semaines : «Au départ, j’avais contacté un entraîneur pour qu’il me donne des conseils sur les endroits où je pourrais habiter et m’entraîner en Australie ou en Nouvelle-Zélande. Et finalement, il m’a proposé de rejoindre son groupe.»
«La prochaine fois, on ne t’attendra pas»
Et le moins que l’on puisse dire, c’est que les sportifs qui composent ce groupe sont plutôt impressionnants : «Il y a sept garçons et une petite dizaine de filles. On retrouve notamment Ryan Bailie, 7e mondial, Aaron Royle, 10e, ou encore le Canadien Tyler Mislawchuk, qui pointe au 36e rang. Chez les filles, on peut citer l’Américaine Gwen Jorgensen, tout simplement la n° 1 mondiale.»
Pour le « petit » Luxembourgeois, redescendu au 129e rang mondial, les débuts ont forcément été compliqués : «J’ai été très bien accueilli. Mais dans ce groupe, c’est le jour et la nuit par rapport à mes entraînements habituels.»
Lui qui voulait travailler notamment le vélo, discipline qu’il avait quelque peu délaissée depuis le début de la saison, a été servi : «Un jour, on est partis à cinq pour 98 km de vélo, avec 1 500 m de dénivelé. Ça montait et ça descendait tout le temps. Après 45 minutes, j’ai connu une défaillance et j’ai craqué dans les 200 derniers mètres de la montée. Ils m’ont attendu au sommet. Là, Royle m’a demandé si j’étais O. K. Je lui ai dit que oui. Et lui m’a répondu que si ce n’était pas le cas, je devais attendre les filles, car la prochaine fois, ils ne m’attendraient pas.»
On l’aura compris, ça ne rigole pas. Et c’est valable également pour les entraînements de natation et de course à pied : «En natation, on fait cinq séances entre lundi et vendredi en piscine et le samedi, on va en mer. Au total, sur les 18 sorties en trois semaines, il y en a peut-être eu trois qui n’étaient pas très rapides.»
Moins de kilomètres mais plus d’intensité
Alors qu’il fait souvent des séances de plus de 5 voire 6 km au Luxembourg, Bob Haller a dû s’habituer à faire moins de bornes… mais davantage d’intensité : «Il y a beaucoup de très bons nageurs dans le groupe. Sur une séance, on ne fait peut-être que 4,2 km au max, mais avec 2,5 km vite.»
Même chose en course à pied : «À la maison, je fais des séances de 6×1 000 m en 3’05 ». Là, c’est 3×1 000 et 8×400. Les 1 000 m en 2’57 », 2’51 » et 2’57 » et les 400 m en 66 secondes, voire même 61.»
Bob Haller a réussi à s’adapter à ce niveau très relevé, à tel point qu’il se pose même la question de rejoindre le même groupe, qui sera basé à partir du mois de mai en Europe en Espagne, plutôt que de faire le stage en altitude prévu avec les Allemands : «Je sais que je suis le bienvenu. Je dois discuter de tout cela avec les entraîneurs.» En attendant, il lui reste 750 m de natation, 20 km de vélo et 5 de course à pied, dimanche, pour obtenir enfin de gros points. Même si le contexte sera très relevé, avec pas moins de 45 triathlètes du top 100 mondial, dont le favori sera le Sud-Africain Richard Murray, troisième mondial.
Pour Bob Haller, la vérité sortira de la course. S’il peut atteindre un top 30, ce serait déjà une performance très encourageante. Il sait que pour le faire, il n’a pas le choix : «Je dois au minimum passer sous les 16 minutes en course à pied. On verra bien», conclut le Luxembourgeois, dont la prochaine course sera la WTS de Cape Town, fin avril.
Romain Haas