Jeanne Lehair lors de l’épreuve individuelle dès aujourd’hui et le relais mixte dimanche : les Luxembourgeois vont se jauger dans la Ville lumière à l’occasion du Test Event.
À un an des JO, le gratin mondial du triathlon a rendez-vous à partir d’aujourd’hui à Paris pour le «test event», une compétition qui va servir de répétition générale. «L’objectif principal de cet évènement, c’est de repérer les lieux, prendre la température sur l’organisation, sur la logistique. En fait, on est quasiment mis en conditions d’épreuves olympiques donc avec toute une logistique de sécurité, d’accès aux sites d’entraînement et de compétition. Bon, les JO, c’est encore un cran au-dessus puisqu’il y a aussi l’aspect village olympique à gérer comme les entrées et sorties du village et des sites, etc. qui sont très épuisantes pour les athlètes. Mais on est vraiment ici pour prendre la température. C’est un contexte particulier par rapport aux WTCS auxquelles on participe habituellement», présente Thomas Andreos.
S’il y a deux semaines, le «test event» de natation en eau libre avait été annulé à cause de la mauvaise qualité de l’eau, l’entraîneur national se montre «confiant» quant à la tenue de celui-ci. «La mauvaise qualité de l’eau était due aux fortes pluies de juillet. Là, il fait beau depuis quelques jours… ça a dû s’améliorer», précise-t-il.
Côté Grand-Duché, seule Jeanne Lehair, 4e à Montréal, mais aussi et surtout championne d’Europe, est au départ de l’épreuve individuelle, ce matin à… 8 h. Et face à une concurrence féroce, la licenciée des Sables Vendée Triathlon qui sort d’un mois d’entraînement en altitude à Font-Romeu va tenter de poursuivre sa belle dynamique des derniers mois. «Je vise une belle perf si possible. Après, j’ai juste une petite crainte par rapport à l’altitude vu que l’an dernier, j’étais descendue pour Munich et ça s’était mal passé (NDLR : elle s’était classée 40e aux championnats d’Europe) donc je l’ai forcément un peu en tête», indique la principale intéressée qui devra batailler sur «un parcours assez technique».
«Elle était très en forme lors des mois de juin et juillet donc dans l’absolu, si elle fait un top 10, on sera contents. Ça risque d’être compliqué de faire mieux parce qu’a priori, toutes les meilleures sont là», souligne le DTN. Et d’ajouter : «Un top 10, ce serait exceptionnel, d’autant plus que si on se remet dans le schéma de répétition des Jeux olympiques, la meilleure performance luxembourgeoise à des Jeux, en tout cas pour une femme, date de Sydney, en 2000, où Nancy Kemp avait terminé 10e. Donc si elle est à peu près dans cet esprit-là et dans cet ordre de résultat-là, même si ce ne sont pas encore les JO, ce n’est qu’une répétition, ça pourrait être super.»
Trouver la bonne formule
Dimanche, ce sera au tour du relais mixte d’entrer en piste. Un exercice dans lequel le Luxembourg vient tout juste de se lancer. «On a commencé les relais tard, en milieu d’année. Ceux du début d’année, on n’a pas pu y participer», explique encore Thomas Andreos. «L’idée, c’est de tester différents ordres de départ. On a commencé une fois avec Gregor (Payet) aux Jeux européens en Pologne, une fois avec Bob (Haller) aux championnats du monde à Hambourg et Jeanne était à chaque fois la première femme à prendre le relais (NDLR : l’ordre est défini ainsi : homme, femme, homme, femme)», poursuit-il.
On l’aura compris, dans la capitale française, le projet est de tester une formule inédite : «On aimerait faire partir Gregor en premier encore une fois parce qu’aux Jeux européens, le niveau n’était pas très relevé. Il avait fait une bonne performance mais les meilleures nations n’étaient pas présentes, donc on veut voir comment il se comporte en tant que premier relayeur sur une épreuve de « type« JO.» Ce dernier passerait ensuite le témoin à Eva Daniëls, toujours dans la même lignée, «pour voir comment Eva serait susceptible de se comporter en deuxième position». Même si le quatuor est «vraiment dans une phase de test et n’a pas d’objectif particulier», réitérer la performance qu’à Hambourg, à savoir un top 15, «ce serait bien».
Les JO dans le viseur
Pour l’heure, l’équipe complète n’a pu participer qu’aux Mondiaux en Allemagne puisque à Cracovie, Bob Haller, victime d’une lourde chute dans l’épreuve individuelle, avait dû renoncer, cédant sa place au jeune Lucas Cambresy. «Ce n’est que la deuxième fois que notre dream team va être alignée donc c’est pour cela qu’on veut revoir un ordre complètement différent par rapport à Hambourg et tester une nouvelle disposition» dans laquelle Stefan Zachäus aurait pu être intégré.
Mais ce dernier, «très intéressant, surtout en premier relayeur parce que c’est celui qui nage le mieux des trois (NDLR : des triathlètes masculins). Et notre objectif (NDLR : à plus long terme) serait d’essayer de placer notre premier relayeur dans le premier groupe ou au moins le plus proche possible du premier groupe et comme il s’agit du meilleur nageur, c’est celui qui serait le mieux placé pour donner le relais à la fille suivante dans les meilleures positions », est indisponible pour des raisons personnelles.
Ce désir de trouver la formule magique a un but bien précis : «le seul objectif, il est lors de l’épreuve qui aura lieu au printemps 2024 et sur laquelle il y aura deux billets attribués (NDLR : pour les JO) aux deux premières nations. On veut essayer de terminer dans les deux premiers pour se qualifier directement pour les Jeux», conclut Thomas Andreos.
Mode d’emploi
Aujourd’hui : épreuve individuelle dame (format standard) avec Jeanne Lehair.
1 500 m de natation – 40 km de vélo – 10 km de course à pied.
Dimanche : relais mixte (format super sprint) avec Gregor Payet, Eva Daniëls, Bob Haller et Jeanne Lehair.
300 m de natation – 5,8 km de vélo – 1,8 km de course à pied.