Pas moins de quatre Luxembourgeois sont engagés sur le prestigieux rendez-vous nippon WTCS, ce samedi, à Yokohama.
C’est une véritable petite armée luxembourgeoise qu’on va retrouver au départ de la dernière course qui compte pour la première période de qualification olympique. Pour rappel, pour aller à Paris, il faut accumuler un maximum de points sur les deux années 2023 et 2024 avec les 12 meilleures courses (principalement WTCS et World Cups) qui seront comptabilisées de la manière suivante : 6-6, 7-5, 8-4.
À l’heure actuelle, si le ranking olympique était figé, le Luxembourg serait assuré d’avoir une représentante chez les dames et un représentant chez les messieurs. Mais les triathlètes grand-ducaux pourraient même être beaucoup plus nombreux à Paris. Grâce à sa très belle 17e place à New Plymouth à la fin mars, Bob Haller est en effet remonté tout près des places qualificatives. De son côté, Eva Daniëls, dont la dernière saison avait été brutalement coupée dans son élan par un très grave accident, n’est également plus très loin. Et même si, au départ, l’idée était de préparer la jeune Luxembourgeoise pour les JO de Los Angeles, son excellent début d’année 2022 avait décidé la sportive et son staff de tenter le coup pour Paris.
Les deux font partie du quatuor à avoir traversé la moitié de la planète pour participer à la WTCS de Yokohama. Un rendez-vous toujours très important du calendrier international. Auquel, elles ne devaient être que deux à être au départ : Jeanne Lehair et Eva Daniëls. Mais ils seront bien quatre au final. En effet, se sont rajoutés Bob Haller et Stefan Zachäus : «Ils étaient sur liste d’attente mais ont pu rejoindre la liste de départ», indique Thomas Andreos, l’entraîneur national, présent également sur place.
Bob Haller s’est préparé pour cet évènement en effectuant un stage de deux semaines au Portugal : «Il voulait faire un petit stage en avril pour se dynamiser. Ça l’a bien dérouillé, il était avec un petit groupe de jeunes qui l’ont titillé un peu. Ça lui a fait du bien à la tête, il a revu le Portugal, le soleil. Il s’est fait mal à l’entraînement, c’était très positif.» L’idéal pour être en forme au cas où il intégrerait effectivement la liste de départ. Ce qui fut confirmé il y a déjà une bonne semaine.
En revanche, la présence de Stefan Zachäus est la bonne surprise. Lui, dont la première année de qualification olympique a été réduite pratiquement à néant à cause d’une appendicite rapidement diagnostiquée mais longue à opérée à la suite d’une inflammation, est bien au Japon. Alors qu’initialement, il avait prévu de s’aligner sur une Coupe continentale du côté de Punta Cana pour aller chercher des points ITU, il a finalement pu intégrer la start list : «On avait fait une croix sur la course pour lui et on avait commencé à organiser son déplacement à Punta Cana. Et puis lundi ou mardi, on a reçu un message comme quoi il était passé sur la liste de départ. On était content. On s’était tout de même gardé l’option en se disant que s’il passait, il viendrait», précise Thomas Andreos.
Des objectifs très différents
Stefan Zachäus a bénéficié également du forfait de l’autre Luxembourgeois, Gregor Payet, actuellement le mieux classé au ranking olympique mais qui a passé les dernières semaines sur des béquilles pour un problème de tendon. Il reprend progressivement la compétition.
C’est donc un joli quatuor qui est présent à Yokohama. Et qui arrive avec des objectifs très différents, comme le confie le technicien français : «Jeanne tentera d’aller chercher un top 20. Elle était déçue après Abou Dhabi (22e) où elle avait mal nagé et mal roulé. Elle espère faire mieux. Pour Eva, on ne sait pas trop. Sa dernière bonne performance remonte à la WTCS de Montréal au mois de juin dernier (16e). Un top 30 serait déjà une très jolie perf. Chez les messieurs, à l’heure actuelle, Bob est le plus en forme.
En terminant 34e ou mieux il prendrait un spot, provisoire bien sûr, pour les Jeux. Ce n’est pas infaisable, mais c’est très compliqué. Tous les meilleurs du monde sont présents et viennent chercher des points pour bien terminer la première année de qualification.» Quant à Stefan Zachäus : «Il aura simplement pour but de marquer des points. Pour ce faire, il doit être dans les 8 % du temps du vainqueur. Depuis Abou Dhabi, il a quand même de bons cycles d’entraînement. Il est régulier à l’entraînement. Ça avance. Il est sur la bonne voie. Pour lui, ce sera important de voir comment ça se passe.»
Même si la qualification olympique individuelle semble très compromise, Stefan Zachäus sera également là pour aider un hypothétique relais. Avec désormais deux filles compétitives, le Luxembourg peut envisager d’aligner un relais sur les plus grands rendez-vous mondiaux : «On va faire des relais en préparation cette année. Et essayer de se qualifier lors de l’épreuve qualificative en mai 2024», indique encore Thomas Andreos. On retrouvera notamment un relais luxembourgeois lors des prochains Jeux européens, à Cracovie. Après Yokohama, tout le monde repart à l’entraînement. En effet, désormais plutôt que de s’aligner sur un trop grand nombre de courses et d’être moyen, on favorise la qualité en choisissant bien ses rendez-vous.