L’ancien champion national sera le seul engagé chez les élites à partir de ce vendredi aux championnats d’Europe de Kitzbühel.
Gregor Payet a changé de rythme. Et de vie. Après avoir effectué sa formation de base au sein de l’armée luxembourgeoise, l’ancien champion national s’est trouvé une nouvelle destination. Il s’entraîne désormais du côté de Heidelberg sous les ordres de Philipp Seipp et Florian Heck : «Quand j’ai décidé de rejoindre l’armée, c’était en pensant à long terme. À Heidelberg, tout se passe bien. J’ai un coach qui s’occupe de moi, qui prépare mes programmes d’entraînements. C’était le meilleur choix pour moi.»
Si Gregor Payet a participé à quelques épreuves qualificatives pour les JO de Tokyo, sa tête est davantage tournée vers Paris : «Tokyo, c’était pour voir un peu comment ça se passe. Bien sûr, si j’avais pu me qualifier pour le Japon ça aurait été top, mais cela m’a permis de faire ma propre expérience. Le travail a déjà commencé pour Paris. Il ne faut pas oublier que la période de qualification débute dès le mois de mai prochain.»
Même si rien n’est officiel, il se doute bien qu’il ne sera pas sélectionné par le COSL lors de son conseil d’administration de lundi. Et lui a une idée très claire sur qui devrait partir au Japon : «Si on me dit que c’est moi, franchement, je ne le comprendrais pas. Ce ne serait pas correct envers Stefan qui a tout fait pour obtenir la place pour le Luxembourg et qui est largement devant moi au ranking olympique et qui est 35 places devant Bob. Il a été le meilleur Luxembourgeois sur les deux ans et même trois ans de période de qualification. Je trouverais bizarre qu’ils choisissent quelqu’un d’autre que lui.» Pour rappel, Stefan Zachäus est 62e au ranking olympique, Gregor Payet est 86e et Bob Haller, qui a longtemps été absent pour cause de blessure, n’est que 94e.
Objectif top 15
Mais avant les JO, il y a d’abord un rendez-vous. Et si ni Bob Haller ni Stefan Zachäus, qui soignent leurs bobos ne seront présents, Gregor Payet sera lui bien au départ des championnats d’Europe à Kitzbühel. Une compétition avec un nouveau format avec trois demi-finales avant une finale A et une finale B : «Il y a une trentaine de concurrents par demi-finale et les neuf premiers sont qualifiés plus les trois meilleurs temps», indique-t-il. S’il n’est pas encore au top de sa forme, il s’estime en bonne condition physique alors qu’il disputera en Autriche sa quatrième compétition de l’année : «Après quatre mois d’entraînement, j’ai effectué ma rentrée en Coupe d’Europe (29e à Caorle) pour faire un premier point. Ensuite, à Lisbonne en Coupe du monde (44e) j’ai pu voir ce qui me manquait par rapport aux autres. Je n’avais pas fait une mauvaise course, mais j’ai eu des crampes, si bien que je suis sorti en dernière position du parc fermé. Mais j’ai fait 31’45″ sur dix bornes, c’était une bonne course pour se relancer dans la compétition. La semaine dernière, à Dunkerque (26e) j’ai pris cette course comme préparation pour Kitzbühel. Je me sens bien.»
Dans ces conditions, que peut-il espérer ? «J’espère déjà me qualifier pour la finale A. Ensuite, il y a quand même un plateau relevé même si les tout meilleurs mondiaux ne sont pas présents. Faire un top 15 serait un très bon résultat.» Il enchaînera ensuite avec une Bundesliga à Potsdam avant de partir en altitude à Saint-Moritz afin de préparer la WTS de Montréal (15 août) et les championnats du monde d’Edmonton (22 août).
Romain Haas
Les autres Luxembourgeois
Gregor Payet ne sera pas le seul triathlète grand-ducal engagé en Autriche. Oliver Gorges, qui était prévu sur la start list, doit renoncer à la course car il n’est pas suffisamment remis de sa lourde chute en Coupe d’Afrique. Chez les U23 filles, on retrouvera Eva Daniëls. Après un hiver compliqué pour différentes raisons, elle semble aller mieux comme en témoigne sa 10e place la semaine dernière en France. Elle visera une finale A. On suivra également avec attention Mara Krombach, qui réalise une superbe saison (3e en Coupe d’Europe et vainqueur d’une manche de 3e division française) alors qu’elle n’est que Youth A. Le principal objectif sera de faire un top 34 pour se qualifier pour les championnats du monde juniors. Même objectif pour Lucas Cambrésy, 2e la semaine dernière à Verdun, dont ce sera le premier championnat d’Europe.