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[Triathlon] Payet doit tout donner


Gregor Payet sait qu’il n’a pas le choix. Paris passe forcément par un gros coup en Ouzbékistan. (photo World Triathlon)

COUPE DU MONDE À SAMARCANDE Gregor Payet a une (probable) dernière occasion de prendre des points olympiques. Il doit réaliser la course de sa vie en Ouzbékistan. Et espérer que les résultats lui seront favorables.

Dans une semaine, on saura. C’est en effet à l’issue de l’étape de Cagliari des WTCS, samedi prochain, que les points seront figés. On arrivera en effet au terme d’une période de qualification olympique qui aura duré deux ans. Et à une semaine de l’échéance, on n’a qu’une seule certitude côté luxembourgeois : Jeanne Lehair sera de la partie.

Il y a un an, on se prenait à rêver d’une véritable vague de triathlètes grand-ducaux. Les résultats des uns et des autres, les bonnes performances prêtaient à l’optimisme. Et Thomas Andreos, le DTN, avouait même qu’il espérait envoyer un relais à Paris. Pour ce faire, il fallait prendre l’une des deux premières places de l’épreuve de qualification olympique, fixée à Huatulco, au Mexique, vendredi.

Mais ça, c’était avant. Avant que Bob Haller ne chute très lourdement aux Jeux européens et voie toute sa préparation olympique ruinée. Avant qu’on constate qu’Eva Daniëls n’était pas remise de son accident à l’été 2022, quand elle s’était fait renverser par une voiture : «Pour avoir une toute petite chance, il aurait fallu qu’on soit au top. Et ce n’est pas le cas. Ça ne sert à rien d’aller à Huatulco», expliquait-on dans les rangs de la FLTri. Qui actait ainsi la non-participation d’un relais à Paris.

Pas toutes les cartes en main

Mais sur le plan individuel, il restait encore une chance. Bob Haller et Stefan Zachäus étaient beaucoup trop loin, mais Gregor Payet a sorti des perfs qui lui permettaient de croire en la qualif. Seulement, ça reste très fragile. Et le triathlète luxembourgeois n’a pas toutes les cartes en main. D’ailleurs, la semaine dernière, alors qu’il n’a pas couru, il a profité des contre-performances d’un Néo-Zélandais et d’un Espagnol pour réintégrer la simulation olympique.

En effet, le système de qualification est ainsi fait que les meilleures équipes mondiales peuvent aligner jusqu’à trois athlètes… à la seule condition qu’ils figurent tous les trois dans le top 30 mondial. Et comme un Néo-Zélandais et un Espagnol sont sortis de ce top 30 après l’étape WTCS de Yokohama, ils ont automatiquement libéré deux places pour des individuels. C’est ainsi que Gregor Payet, qui était deux jours plus tôt deuxième réserve, se retrouvait dernier qualifié pour Paris.

De nouveau plus qualifié pour Paris

Mais on l’aura compris, il suffit que l’Espagnol ou le Néo-Zélandais fasse une bonne course ce week-end ou la semaine prochaine pour réintégrer le top 30 et éjecter Gregor Payet. En clair, ce dernier (86e mondial), qui a décidé d’aller à Cagliari la semaine prochaine même s’il n’est que septième sur la liste d’attente, n’a, a priori, plus qu’une occasion pour tenter de remonter au classement. Et il lui faudra faire une énorme perf pour espérer passer devant ses deux rivaux les plus proches, à savoir le Chilien Gaspar Riveros (82e) et l’Autrichien Tjebbe Kaindl (81e).

En effet, seules les douze meilleures courses sur une période de deux ans sont prises en compte. Et comme il a déjà 12 épreuves à son compteur, il doit faire mieux que son moins bon résultat pour commencer à gagner des points. Et comme celui-ci était aux alentours des 50 points et que le Chilien est 100 points devant lui, cela signifie qu’il doit prendre au moins 150 points de plus que ce dernier pour espérer remonter sur lui. Thomas Andreos a fait ses petits calculs : «S’il fait un top 16, il rattrape le Chilien. S’il fait un top 10, l’Autrichien. Il commencera à marquer des points avec un top 29.» S’il regarde devant lui, il doit aussi se méfier de la concurrence. Et notamment de deux hommes qui le suivent juste derrière : le Marocain Badr Siwane et surtout le Grec Panagiotis Bitados, qui, en cas de très bons résultats, peuvent revenir sur lui.

Le week-end a mal débuté pour Gregor Payet. En effet, vendredi, alors qu’il s’apprêtait à effectuer la reconnaissance en vélo, il a chuté dès le premier virage et a dû mettre un terme à son entraînement. Aux dernières nouvelles, toutefois, plus de peur que de mal : «Ce ne sont que des égratignures. Ça n’impactera pas sa performance», rassure Thomas Andreos, présent sur place.

Qui attendait avec impatience de connaître le nom des deux équipes qualifiées au Mexique. Et malheureusement, comme il le craignait, les Pays-Bas, deuxièmes derrière la Norvège, ont pris un spot. Ce qui signifie qu’automatiquement, ils ont deux triathlètes masculins qualifiés. Et comme le n° 2 néerlandais était moins bien classé que Gregor Payet, cela veut dire qu’il lui passe devant. Et qu’au moment de prendre le départ de la course, ce samedi, le Luxembourgeois n’est plus qualifié pour Paris.

Gregor Payet n’est plus à une adversité près. Il va tout donner pour arracher le meilleur résultat possible. S’il prend 150 points au Chilien, il lui repasse devant et reprend la dernière place qualificative. Tout en espérant que les autres résultats pencheront en sa faveur. Et qu’il aura une dernière chance d’intégrer in extremis la liste de départ à Cagliari, histoire de grappiller encore quelques points précieux. Car une chose est claire : tous les points comptent !