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[Triathlon] Payet a droit à une seconde chance


Gregor Payet a le regard tourné vers son destin. 

WTCS, SAMEDI À CAGLIARI Gregor Payet n’a pas encore perdu toutes ses ambitions olympiques. Grâce au jeu des retraits, il a pu intégrer la start list de l’ultime épreuve de qualification. À lui de jouer !

Il y a une semaine, on avait laissé Gregor Payet avec des sentiments mêlés : certes, il avait fait une très belle course, prenant la 16e place de la World Cup de Samarcande en Ouzbékistan.

Mais il lui avait manqué une place pour passer devant son principal rival dans la course à l’ultime billet olympique : le Chilien Gaspar Riveros. Donc à l’issue de ce qui devait certainement être sa toute dernière épreuve sur laquelle il pouvait prendre des points, il lui manquait… 0,71 pt : «Il y a de quoi se les bouffer», pestait Thomas Andreos, le DTN et le FLTri et entraîneur de Gregor Payet.

Mais les deux hommes ne sont pas du genre à baisser les bras : «Il y a encore deux options. Et puis il y a toujours une possibilité d’intégrer la start list de Cagliari.» La WTCS sarde est tout simplement la dernière épreuve de la période de qualification olympique qui coule sur deux ans.

Mais seuls les tout meilleurs mondiaux ont le droit d’y participer. D’ailleurs, les WTCS sont, en plus des JO, les courses que Jeanne Lehair, qui ne manquera bien sûr pas le rendez-vous, va privilégier cette saison. Il y a encore une dizaine de jours, Gregor Payet pointait au 12e rang de cette liste d’attente. Malgré tout, quoi qu’il se passe en Ouzbékistan, ils étaient bien décidés à se rendre en Sardaigne. Au cas où.

Et bien leur en a pris : juste après le week-end ouzbèke, le Luxembourgeois pointait au deuxième rang de cette fameuse liste. Et il y a quelques jours à peine, on a appris qu’il faisait finalement des 64 partants… avec le dossard 64 évidemment : «C’était un peu dur après Samarcande, car j’avais fait une bonne course. Mais pas assez pour doubler le Chilien au ranking olympique. J’étais tombé la veille à vélo et j’avais quelques problèmes musculaires. C’est pour cette raison que j’ai commencé la course à pied à l’arrière du groupe. Mais maintenant que je suis entré dans la start list à Cagliari, j’ai le sourire. Je le vois plutôt comme une chance supplémentaire de montrer ma belle forme sur une WTCS où il y a les meilleurs et que je n’ai plus courue depuis longtemps.»

Effectivement, sa dernière apparition dans une épreuve aussi relevée remonte aux Bermudes, en… novembre 2022 (il avait terminé 30e, son meilleur résultat en WTCS).

Top 35 obligatoire… et Riveros derrière lui!

Être au départ c’est bien. Mais ça ne suffit pas. Pour qu’il prenne des points, le triathlète grand-ducal devra faire une belle course. Et se classer au moins parmi les 35 premiers, tout en espérant que son rival chilien soit derrière lui. Ce n’est qu’à cette seule condition qu’il lui prendrait ce point – même pas, ces 0,71 pt – qui lui manquent pour avoir le droit de vivre au moins une fois la fabuleuse expérience olympique.

Et si on veut se faire l’avocat du diable, Gregor Payet n’a pas vraiment toutes les cartes en main. En effet, il est également dépendant de ce que vont faire les autres. Et notamment les grosses nations. Pour rappel, les meilleures ont le droit d’aligner aux JO jusqu’à trois athlètes.

À la seule condition que tous fassent partie du top 30 mondial. Depuis deux semaines, le troisième Espagnol et le troisième Néo-Zélandais étaient sortis de ce classement si bien que Gregor Payet avait pu s’emparer du dernier spot individuel sans courir… avant de s’en faire déloger par les Pays-Bas, qui ont pris l’une des deux places qualificatives en relais mixte sur l’épreuve qualificative de Huatulco vendredi de la semaine dernière.

En clair, il doit à la faire réaliser la course de sa vie et compter sur des résultats favorables. Ce n’est qu’à cette seule condition qu’il validera dès samedi son billet pour Paris. Si on peut être à peu près sûr que ça passera pour le Néo-Zélandais, le risque pourrait bien venir des Espagnols.

Et si d’aventure ça ne souriait pas, il resterait deux possibilités : que parmi les 4 Hongrois classés dans le top 30, deux en sortent, libérant ainsi l’actuelle place de premier réserve ou que parmi les invitations proposées, une ne soit pas validée, ce qui aurait le même effet.

Mais Gregor Payet n’a cure de ces calculs d’apothicaire. Il ne veut devoir compter que sur lui-même. Et au vu de son état de forme actuel et de sa superbe période de qualification olympique, on se dit qu’il pourrait bien faire comme Stefan Zachäus à Huatulco, dernière épreuve qualificative pour Tokyo : profiter de sa dernière chance pour valider son billet. C’est tout le mal qu’on lui souhaite !