12e AQUATHLON, DIMANCHE À LA COQUE Jeanne Lehair commence sa saison 2025 en douceur, par le traditionnel rendez-vous du début d’année à la Coque.
C’est l’heure de la reprise pour vous. Pouvez-vous nous dire ce que vous avez fait depuis votre dernière course, à savoir la finale du Supertri à Neom, début novembre ?
Jeanne Lehair : Je me suis encore entraînée une dizaine de jours et ensuite, j’ai pris un bon mois de vacances, je suis partie en Bolivie avec mon père. Il m’en parlait depuis longtemps. On est restés quasi trois semaines, on a visité un peu partout et fait pas mal de rando. C’était le bon moment pour prendre de longues vacances. Et pour moi, c’était l’occasion de profiter de faire un petit stage. J’ai doucement repris la course à pied. J’aurais voulu aussi nager, mais c’était compliqué. Et profiter des bienfaits de l’altitude, même si je n’ai pas enchaîné avec une compétition directement derrière. Je me disais que ça me permettrait quand même d’avoir assez d’énergie pour surmonter la période des fêtes.
Et alors, ça a marché ?
Non, pas vraiment. On a fini sur les rotules. Au retour, j’ai fait quelques jours à Paris. J’ai repris l’entraînement, mais je n’étais pas dans ma routine de manière générale. Ensuite, je suis rentrée à Metz et j’ai alterné avec le Luxembourg. Je suis restée jusqu’au 14 décembre où je suis retournée à Toulouse (NDLR : où elle habite avec son compagnon et vient d’emménager). On a fait un peu de peinture, on a commencé à meubler là où on le pouvait… Ensuite, il y a eu les fêtes, je suis retournée à Metz en voiture car j’avais des choses à rapporter à Toulouse. Et puis une fois sur place, je voulais passer du temps avec mes neveux et nièces. Finalement, des vacances pas très reposantes. J’ai l’impression d’être dans une fatigue perpétuelle qui ne me quittera plus jamais. En plus j’ai une vilaine toux sèche. Des fois, ça me réveille la nuit. Et il y a quelques jours, je suis même allée dormir dans la chambre d’amis pour laisser Nathan dormir. Pour tout dire, j’ai hâte de reprendre ma routine habituelle.
Avec le recul, quel regard portez-vous sur votre année 2024 ?
En fait, si on enlève les JO (NDLR : où elle avait dû abandonner sur problème mécanique), ma saison est top. Je fais mieux que l’année dernière. J’étais huitième mondiale, là j’ai terminé cinquième mondiale, je n’aurais pas mis une pièce dessus. C’est vrai que je ne m’y attendais pas forcément. Je fais cinquième mondiale, sixième de la grande finale où je n’ai pas très bien géré ma course à pied. Je pense que si j’étais partie moins vite, il y avait moyen de faire mieux. Sur les Supertri, je ne fais quasi que des podiums et je termine encore deuxième. Donc, si on enlève les JO, où je ne peux même pas dire que je suis passée à travers mais où je n’ai pas pu m’exprimer du tout, je suis ravie de ma saison.
Ça n’a pas été trop dur après Paris ?
Non. On a la chance d’avoir des Monde tous les ans. Et ce qui m’a permis de ne pas faire une « dep« après les Jeux, c’est que je ne sacralisais pas trop la chose. À part entendre les autres en parler, dire que c’était une année différente, finalement je n’ai pas fait différemment. Après les JO, je suis allée voir un ou deux sports. Et le Supertri arrivait vite, donc je suis vite passée à autre chose.
Si je peux rester sur la même lancée, je serais très contente
Qu’espérez-vous de l’année 2025 qui débute dimanche ?
Honnêtement, faire aussi bien, voire mieux, ce sera vraiment compliqué. Il n’y a plus beaucoup de places pour s’améliorer, d’autant plus que je suis loin derrière la quatrième. Déjà rien que faire la même chose que là, ça me va bien. Ce ne sera pas facile. J’ai eu la chance d’enchaîner les bonnes saisons. Si je peux rester sur la même lancée, je serais très contente.
Vous allez vous concentrer sur les WTCS et des World Cups ?
Oui. D’ailleurs, la première WTCS d’Abou Dhabi arrive rapidement. Je ne sais pas encore si j’y participerai. On verra en fonction de comment ça se passe les prochains temps. En tout cas, c’est dans un coin de ma tête. Si ça se passe bien, c’est toujours l’occasion de prendre quelques points. Et je vais faire quelques Grands Prix en France. Pour cela, j’ai jusqu’au 31 janvier pour choisir mon club. J’ai plusieurs options et je dois me décider.
Mais avant, la saison débute par l’Aquathlon, que vous avez gagné il y a deux ans. Vous appréciez cette discipline ?
J’aime bien même si je préfère en extérieur. J’espère que les jeunes ne seront pas trop « on fire« , car je suis loin d’être au top de ma forme. J’ai fait une petite séance hier (NDLR : mercredi) histoire de me rappeler comment on fait. On dirait que je ne suis pas devenue si nulle que ça en peu de temps. Donc ça devrait passer pour faire une course correcte. Après, est-ce que ça suffira pour l’emporter, on verra bien. Visiblement, il y a des filles fortes. Si elles sont en forme, je peux très bien me faire défoncer.
Et après, quelle est la suite du programme ?
Je pars en Espagne pour rejoindre mon groupe d’entraînement qui est déjà sur place, près d’Alicante. La plupart y restent jusqu’à Abou Dhabi. Moi, je vais faire deux ou trois semaines. D’habitude, je ne bouge pas en janvier. Et puis cette année, je veux être plus souvent à Toulouse où je n’ai passé que dix semaines l’an passé.
Mode d’emploi
Manches au format super sprint : 250 m de natation puis 1 000 m de course à pied. (Séries hommes à partir de 10 h, 11 h 28 pour les dames. Les épreuves jeunes commencent à 12 h. La journée se finit avec les finales dames à 17 h 40 puis messieurs à 18 h 10.
Plus de 400 concurrents attendus, nouveau record.
Principaux concurrents.
Dames : Jeanne Lehair (vainqueur 2023), Appoline Foltz (vainqueur 2024), Lisa Lecompte (8e des Monde juniors), Violette Chauveheid (finaliste 2023 et 2024), Linda Krombach, Eva Daniëls.
Messieurs : Amaury Dietrich (vainqueur 2023), Alexandre Lamy, Jaspar Ortfeld (7e en 2024), Jonas Breinlinger (top 15 en WTCS en 2021), Antoine L’Hote (4e en 2023 et 12e junior mondial), Anton Befayt (3e aux championnats d’Europe de relais mixte youth). Et les Luxembourgeois : David Lang (4e junior mondial et 3e en 2024), Théo Marti (4e l’an passé), Aurélien Carré (12e en 2024), Sebastien Ziekman (champion national sprint), Tom Heyart.