Le Luxembourgeois, qui prépare les Mondiaux longue distance, n’a pas fait de détail en remportant l’épreuve XL de Gérardmer, samedi.

C’est à peine si Gregor Payet a eu le temps de faire refléter sa fine silhouette dans les eaux sombres du lac de Gérardmer baigné samedi par un onctueux soleil. C’est avec une grosse marge d’avance, un joli paquet de minutes, que le Luxembourgeois de Mertert (30 ans) a signé samedi son premier succès dans le triathlon XL de la perle des Vosges.

Depuis cette saison, Gregor Payet innove et alterne les épreuves de distance olympique avec les longues distances. Après avoir terminé deuxième à Kaprun (Autriche) de l’Ironman 70.3 (à 2‘42«  de l’Allemand Fabian Kraft), le Luxembourgeois se déplaçait samedi dans les Vosges. Avec au programme un difficile triathlon XL (1,9 km de natation, 93 km de vélo dont 1 800 m de dénivelé avec la fameuse montée du Poli, et, pour finir, 21 km de course à pied). Et un plateau international avec pas moins de 25 nationalités représentées.

Gregor Payet raconte la suite. «Cela s’est vraiment bien passé pour moi. Je n’ai pas eu de problème dans l’épreuve de natation pour sortir avec les premiers. D’entrée de jeu en vélo, dans la première difficulté, je me suis placé devant. Comme personne ne me suivait, j’ai décidé d’y aller seul. Mais je n’avais pas vraiment les yeux derrière moi», explique en souriant l’intéressé.

Dans la première des trois boucles cyclisme, Gregor Payet force l’allure. «J’avais déjà deux minutes après le premier tour sur le groupe placé derrière moi. Je me suis dit qu’il serait intéressant de poursuivre ainsi pour démarrer la course à pied seul. L’écart est monté à près de cinq minutes. Je suis concentré sur mon alimentation afin d’éviter toute défaillance. J’ai commencé la saison passée sur ces distances plus longues que la distance olympique. Je suis nouveau sur ces distances, mais, pour le moment, cela me plaît bien», explique Gregor Payet.

Samedi, le parcours faisait la part belle aux triathlètes davantage typés cyclisme, ce qui n’était pas pour déplaire à Gregor Payet, dont les caractéristiques morphologiques conviennent particulièrement à cet exercice (1,85 m pour 72 kilos).

Fort de ce joli succès, le Luxembourgeois, sportif d’élite dans l’armée luxembourgeoise, se tourne avec sérénité vers ses prochains objectifs. «Dimanche prochain, poursuit-il, je repars sur la distance olympique en République tchèque pour un WTCS à Karlovy Vary. Je retrouve la semaine suivante une Coupe du monde à Rome. Il s’agira d’une épreuve sprint afin de bien me placer dans le ranking mondial en courte distance.»

Car évidemment, comme il avait manqué sa qualification olympique pour les JO de Paris, Gregor Payet entend bien défendre ses chances pour les JO de Los Angeles. «Je vise la qualification individuelle comme le relais mixte, car nous avons la bonne équipe pour ça», rappelle-t-il ainsi, lui qui s’entraîne à Heidelberg.

Mais les distances plus longues reviendront dans son programme à l’automne. «Le 9 novembre, je vais disputer le championnat du monde 70.3 à Marbella. Il s’agira de mon premier championnat du monde 70.3. Comme cette année, il n’y a pas de qualification olympique en courte distance, c’est le moment idéal pour moi. C’est aussi pour ça que je suis venu à Gérardmer, pour me tester sur un parcours dur…» Et Gregor Payet a parfaitement réussi son test!