Le Quotidien Indépendant Luxembourgeois
Comme c’était prévu, Bob Haller n’avait pas d’adversaire à sa mesure, samedi, lors du triathlon international d’Echternach.
Le 33e triathlon international d’Echternach a tourné, comme attendu, à une démonstration du champion luxembourgeois. De quoi faire le plein de confiance pour Bob Haller, à une semaine de la Coupe d’Europe, en Estonie.
Depuis le début de la saison, Bob Haller n’est pas au mieux. Parfois, ce sont les sensations qui ne sont pas au rendez-vous, parfois ce sont les résultats. Globalement, on ne peut pas dire que l’exercice 2017 se passe de la meilleure des manières pour le moment.
Du coup, quoi de mieux qu’un honnête triathlon international au Luxembourg pour se relancer? C’est en tout cas dans cette optique que Bob Haller s’est décidé au dernier moment à s’aligner sur le rendez-vous epternacien, qui fêtait sa 33 e édition. Au programme, 1,5 km de natation, 40 km de vélo avant de terminer par 10 km de course à pied.
Le triathlète grand-ducal expliquait avant la course qu’il ne devrait pas avoir trop de problèmes pour s’imposer face à un plateau, il est vrai, beaucoup plus modeste que ceux auxquels il a affaire d’habitude, que ce soit sur les Coupes du monde, les World Triathlon Series ou encore les Coupes d’Europe, comme celle de Tartu, en Estonie, dès le week-end prochain.
Rapidement, il se détache sur le parcours en natation. Mais à sa grande surprise, il n’est pas seul : « J’ai vu qu’un mec portant une combinaison avec le drapeau allemand était avec moi. Je ne m’y attendais pas forcément, mais j’ai compris qu’on allait nager ensemble. Et qu’on allait certainement rouler tous les deux. »
C’est effectivement ce qui se passe. Les deux hommes, Bob Haller et Yannic Stollknern, sortent les premiers de l’eau. Et personne ne reviendra sur eux. Même si l’Allemand n’était pas tranquille : « Sur le vélo, on a discuté un petit peu. Il m’a expliqué qu’il faisait des courses en Bundesliga et qu’il n’avait pas l’habitude de se retrouver dans ce genre de situation. Il n’arrêtait pas de se retourner en se demandant quand on allait être rattrapés, qui était dans le groupe de derrière, qui était fort, etc. Je lui ai expliqué que personne n’allait revenir sur nous. Et qu’on allait même accroître notre avance », indique Bob Haller.
Un 10 km en moins de 33 minutes
Le triathlète grand-ducal n’était pas plus inquiet que cela de cette concurrence inattendue : « J’ai vu qu’il tirait un trop gros braquet, alors que j’avais les jambes bien souples, même si je sentais une certaine fatigue due à mes entraînements. Mais je savais que je devais gagner. »
Les deux hommes collaborent bien, unissent leurs efforts de manière propre et rallient ensemble l’aire de transition, où l’Allemand profite d’une meilleure position pour prendre les devants : « Il n’avait qu’une ligne droite alors que je devais passer par un virage. Il avait un meilleur angle que moi. »
Bob Haller, sûr de son fait, ne perd pas ses moyens. Il va à son rythme et rattrape rapidement son seul rival. Une fois revenu à sa hauteur, il le dépasse et ne sera plus revu : « Dès que je l’ai doublé, j’ai vu qu’il perdait du terrain. Il a tenu jusqu’à la moitié du deuxième tour. Il était encore à 20-30 m de moi, alors j’ai décidé de remettre un coup. J’ai pris une centaine de mètres d’avance. »
Assuré de sa victoire, il ne va pas trop s’employer… jusqu’à se rendre compte de son allure : « Aux kilomètres 6 et 7, j’étais un peu endormi. Mais j’ai réalisé que je pouvais encore passer sous les 33 minutes. Du coup, je me suis motivé. Je passe aux 8 km en 26’25 », je me dis que j’ai encore 6’35 » pour passer sous les 33′, soit deux fois 3’17 » au kilomètre. Et je me suis arraché pour y parvenir. »
Il boucle son 10 km en 32’56 » et termine largement en tête avec 46″ d’avance sur Stollknern. Le podium est complété par Tom Krier, qui pointe à plus de 7 minutes du vainqueur.
Romain Haas
