Ben Gastauer (AG2R La Mondiale) reviendra sur la course avec un plaisir non dissimulé, sept ans après sa dernière participation. Le Skoda Tour du Luxembourg commence mardi.
Ben Gastauer n’avait plus participé au Tour national depuis 2013. Comme en 2012, il avait enchaîné Tour d’Italie et Tour de Luxembourg, ce qui n’était pas chose aisée, puisque quelques jours seulement séparaient les deux courses. Cette fois, avec le remaniement du calendrier pour cause de crise sanitaire, il va préparer le Tour d’Italie (3-25 octobre) sur ce Tour de Luxembourg!
Cela faisait longtemps que vous n’étiez pas au départ du Tour de Luxembourg…
Ben Gastauer : Oui, ça commençait à devenir long. Ça fait plaisir de rouler au pays. Cela faisait plusieurs années que l’équipe voulait y retourner, mais cela ne s’y prêtait pas avec le calendrier. Avec les nouvelles dates, ça marche, donc je suis bien content. Je suis sûr que ça va faire une belle course. En tout cas, je trouve déjà que le nouveau parcours est très intéressant. Il y en a pour tout le monde. Personnellement, j’apprécie qu’il n’y ait plus le prologue en ville. Je redécouvre la course et j’ai d’ailleurs reconnu toutes les étapes.
Quelles seront les étapes les plus dures ?
Les étapes de vendredi avec l’arrivée à Differdange et encore celle de dimanche avec un début d’étape très sélectif avant d’arriver sur le circuit final seront les deux plus sélectives. Dès le premier jour, il peut aussi y avoir des petits écarts, car l’arrivée se fait en légère montée. Les étapes de Schifflange et Hesperange sont semblables aux éditions dernières. Elles devraient se terminer au sprint, mais il peut y avoir du mouvement.
Courir le Tour de Luxembourg pendant la dernière semaine du Tour, c’est particulier ?
Oui, mais ce sera agréable, car après nos étapes, on pourra regarder la fin des étapes du Tour! Et puis courir plus tôt, c’est bien pour les massages et toute l’organisation de l’équipe.
On se doit d’observer ces règles
Vous avez repris la compétition voici une semaine sur le Tour du Doubs après 14 jours de quarantaine décrétées au matin de la dernière étape du Tour du Limousin (NDLR : il avait côtoyé son coéquipier Larry Warbasse sur le Tour de Lombardie et l’Américain avait ensuite été positif au Covid-19)…
Pendant deux semaines, je me suis entraîné seul. J’aurais bien voulu participer aux championnats nationaux comme aux championnats d’Europe. C’était un peu embêtant pour moi, mais c’est comme ça. On se doit d’observer ces règles. Je savais qu’il y avait très peu de risques, mais je me suis mis en quarantaine jusqu’à ce que j’ai la garantie que mes tests restaient négatifs. Je suis resté peu de temps en dehors de ma famille. Dans ces conditions, il vaut mieux être prudent.
On se rend d’ailleurs compte qu’assez peu de coureurs ont été déclarés positifs, notamment sur le Tour de France où jusqu’aujourd’hui il n’y a eu aucun cas. C’est un soulagement?
Oui, les gens ont pris des précautions, je pense. Il faut juste appliquer les consignes et pour nous, cyclistes, nous adapter.
Votre rapport à votre métier a-t-il changé ?
Ce qui a surtout changé, c’est le contact avec le public. On ne signe plus d’autographes, on ne fait plus de photos. Le contact proche a disparu, c’est ce qui faisait le charme de notre sport. Pour le moment, c’est comme ça.
Et à l’intérieur des équipes, ça se passe comment ?
Moi qui suis dans une équipe française, les habitudes pour tout le monde, c’est de se faire la bise le matin. Ça, c’est forcément terminé (il rit). On se touche la main et encore. Les contacts sont différents. Pour le massage, c’est pareil, on met le masque.
Revenons au Tour de Luxembourg. Parlez nous de votre équipe.
Nous aurons Tony Gallopin, Clément Chevrier, Aurélien Paret-Peintre, Clément Champoussin, Lawrence Naesen. Nous n’avons pas de finisseur pour les étapes de sprint, mais il faudra voir, avec des équipes de six coureurs, ce n’est pas énorme. Et avec les parcours proposés, ce n’est pas certain que ça arrive au sprint.
Vous vous sentez en forme ?
Oui, pour ma reprise, la semaine dernière au Tour du Doubs, j’étais bien, j’avais beaucoup travaillé.
Venons-en au Tour de France, vous le regardez ?
Oui, je regarde notamment ce dimanche (hier) cette étape du Grand Colombier que je connais bien.
Votre équipe n’a pas été épargnée…
Oui, Pierre (Latour) n’était pas au mieux ces derniers jours, mais Romain (Bardet) marchait très bien avant sa chute. C’est difficile pour une équipe de perdre ses deux leaders. Romain semblait bien en course. J’espère que ceux qui restent parviennent à récupérer pour la suite. Nans (Peters) a gagné une super étape, Benoît (Cosnefroy) a encore le maillot de meilleur grimpeur. Ils ont déjà fait de belles choses.
Et que pensez-vous de la situation en tête ?
Roglic est bien encadré et semble très fort. Habituellement, il fléchit un peu en dernière semaine. Mais qui pourra le battre? Pogacar est très fort, mais son équipe n’est pas aussi forte que la Jumbo-Visma.
Entretien avec Denis Bastien
Tour du Luxembourg, de mardi à samedi.