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Tour d’Italie : Contador s’attaque au «rose»


L'Espagnol Alberto Contador à la veille du départ du Tour d'Italie, le 8 mai 2015 à San Lorenzo al Mare. (Photo : AFP)

L’Espagnol Alberto Contador, favori numéro un, fait face à l’Australien Richie Porte et au Colombien Rigoberto Uran au départ du Giro qui commence samedi par un contre-la-montre par équipes sur la Riviera de Ligurie, première des vingt-et-une étapes menant le 31 mai à Milan.

Le voyage quasi-initiatique, à travers «un pays en fleurs» selon la belle expression de l’Italien Fabio Aru, autre candidat déclaré au podium, démarre à San Lorenzo al Mare, près de Sanremo, pour 3486 kilomètres. Il réunit un peloton de 198 coureurs, privé du vainqueur sortant, le Colombien Nairo Quintana, et du champion italien du moment, Vincenzo Nibali, le plus fort l’été dernier dans le Tour de France.

Mais le défi que se lance Contador, accomplir la même année le doublé Giro-Tour, ajoute un piment supplémentaire à l’intérêt de l’épreuve, aussi vénérable (98e édition!) que moderne dans sa recherche de séduction, la deuxième par ordre d’importance de la saison cycliste.

«Si un coureur peut le faire, c’est Alberto», affirme le vétéran italien Ivan Basso, qui partage la chambre du Madrilène après l’avoir suivi dans son long camp d’entraînement aux Canaries, trois semaines pendant le mois d’avril au volcan Teide. Invaincu dans le Giro (2008 puis 2011 avant son déclassement), Contador a la plupart des atouts en main. Sans garantie, toutefois, dans une course aux aléas multiples.

Un parcours différent

«C’est un Giro différent», estime Contador en soulignant que les (six) arrivées au sommet se concluent par des ascensions roulantes. Mais, durant la troisième semaine, le Giro passe par des cols mythiques du nord du pays, le Mortirolo avant de rejoindre Aprica, les Fenestre (aux 9 derniers kilomètres en terre) sur la route de Sestrière à la veille de la conclusion milanaise.

De l’avis de l’Espagnol, la sélection se fera dans la première partie de course, sur les bonifications dans les arrivées en montagne. Puis dans le contre-la-montre frôlant les 60 kilomètres -le plus long de ces cinq dernières années- à Valdobbiadene, dans les collines de Vénétie. «Il est plus plat que je le pensais, regrette Contador. J’aurais préféré qu’il soit plus difficile mais je ne le déteste pas».

Le Giro, qui aime sortir des sentiers battus afin d’échapper aux scénarios prévisibles, ménage toutefois sa part d’incertitudes. Surtout dans sa partie initiale, sur les escarpements de Ligurie ou les rugosités des Abruzzes, qui peuvent devenir autant de pièges en fonction de la météo. Bradley Wiggins, terrassé par l’orage, l’avait payé cash en 2013!

Une opposition multiple

A l’inverse du Canadien Ryder Hesjedal (vainqueur en 2012), au potentiel actuel imprécis, Richie Porte et Rigoberto Uran (2e en 2013 et 2014), tous deux avantagés par le «chrono» de la 14e étape, n’ont encore jamais gagné un grand Tour. Tout comme Fabio Aru, le grimpeur sarde révélé par sa troisième place de l’année passée. Et, évidemment, Ilnur Zakarin, le Russe inconnu voici un mois et transformé en trouble-fête potentiel après sa victoire au Tour de Romandie.

Mais, au départ d’un grand Tour, les centres d’intérêt sont multiples. A commencer par les victoires d’étape, que guignent sprinteurs (Matthews, Greipel, Boonen) et puncheurs (Gilbert, Gerrans, Ulissi), ou encore le port du maillot rose.

Le premier sera décerné samedi au coureur de tête de l’équipe victorieuse dans la «Cité des fleurs» au terme du chrono de 17,6 kilomètres qui emprunte pour l’essentiel une ancienne voie ferrée transformée en piste cyclable. A Sanremo, où se conclut en mars la course la plus longue de l’année (Milan-Sanremo), tout commence cette fois.

AFP