Les cinq coureurs luxembourgeois engagés dimanche sur le Tour des Flandres, présents à l’amorce du final, ont tous terminé.
Je viens de vivre la course la plus frustrante de ma vie!» Jempy Drucker a subitement disparu de la circulation avant le Taaienberg alors qu’il était omniprésent les cinquante kilomètres précédents. Qui dit crevaison, dit dépannage, et beaucoup de temps perdu. «J’avais de bonnes jambes juste avant cette crevaison et je me sentais bien dans le premier groupe. La voiture de l’équipe n’était pas derrière ce premier groupe à cet instant de la course, mais bloquée derrière le troisième. Et après le Koppenberg, tout était cassé en mille morceaux. J’ai longuement chassé», explique Jempy Drucker, classé finalement à la 37e place.
«Je ne sais pas ce qui aurait été possible aujourd’hui, mais je suis convaincu qu’au moins un top dix était à portée de main», concluait-il.
On a également beaucoup vu Alex Kirsch (Trek-Segafredo) et Kevin Geniets (Groupama-FDJ) dans les cent derniers kilomètres. Le premier nommé, dont l’épouse attend cette semaine un heureux évènement, a clos sa saison. Si les choses n’ont pas tourné à l’avantage de son équipe sur le final, Jasper Stuyven et Mads Pedersen, n’étant pas dans leur meilleur jour, le travail en tête de peloton d’Alex Kirsch a été carrément impressionnant. Son placement paraît toujours impeccable.
«Si on a gagné les deux classiques disputées jusqu’ici (le Het Nieuwsblad, fin février, avec Jasper Stuyven et Gand-Wevelgem, le 11 octobre, avec Mads Pedersen), on voulait forcément plus avec ce Tour des Flandres. On voulait jouer plusieurs cartes. Finalement, je suis très content de ma performance après cette saison difficile. J’avais promis à mon père (récemment disparu) que j’irais au bout de la saison, donc je suis content de terminer ma saison avec mon équipe, qui m’a soutenu.»
Kevin Geniets, lui aussi, était très visible à l’avant du peloton, jusqu’à l’attaque des cadors. Alors que son équipe était bien placée avec Valentin Madouas et Rudy Molard, on remarqua vite que les choses ne tournaient pas rond pour son leader, le Suisse Stefan Küng. «Depuis deux jours, il était malade à son tour. La même chose que moi la semaine d’avant», explique Kevin Geniets, qui n’avait donc pas pu participer à Gand-Wevelgem. Mais le champion national pouvait se montrer satisfait de sa course : «Je suis parvenu à bien me placer et je me sentais bien. À 40 kilomètres de l’arrivée, les forces m’ont lâché. J’espère que la distance viendra avec l’âge, mais je pense qu’on a vu que j’adore ces courses et ce terrain-là.»
Pour leur part, les deux frères Wirtgen participaient à l’occasion de ce Tour des Flandres à leur premier monument. Ils ont terminé dans le même groupe, avec notamment Alex Kirsch. «J’ai essuyé une crevaison à dix kilomètres du premier passage au Vieux Quaremont, note Tom Wirtgen. Et après j’ai chuté dès que je suis revenu. Avant, j’avais essayé de prendre l’échappée matinale, sans succès. Ensuite, j’ai perdu le contact avec le premier groupe dans le deuxième passage au Vieux Quaremont.»
Son jeune frère Luc était très content d’avoir pu finir. «Trois fois, j’ai tenté d’intégrer l’échappée, mais à chaque fois c’est revenu. Puis notre coéquipier Dimitri Peyskens a réussi. Sur le final, on aidé Arjen Livyns, qui était très bien. Je vais garder de grands souvenirs de cette journée», s’exclame-t-il.
Denis Bastien