Dépourvue de têtes d’affiche l’an passé, la course luxembourgeoise la plus importante reprend des couleurs. Cinq coureurs luxembourgeois seront au départ avec quelques grands noms du cyclisme mondial.
Le souvenir était quelque peu douloureux. Mais heureusement, ce n’est qu’un souvenir, désormais lointain. Avec cinq équipes du World Tour au départ de cette édition 2016 et des coureurs de premier plan, les organisateurs du Skoda Tour de Luxembourg n’ont pas caché leur soulagement, alors qu’ils présentaient vendredi leur bébé. « L’an passé, nous étions en concurrence directe avec le Tour de Norvège, ce qui n’est plus le cas aujourd’hui », soupire Frank Zeimet, le président de l’Association des organisateurs du Tour de Luxembourg.
Il s’agira d’ailleurs de sa dernière édition à ce poste. L’an prochain, comme c’était prévu depuis un an, il laissera place à un binôme constitué d’Andy Schleck, l’actuel président délégué, et Pierre Barthelmé, aujourd’hui vice-président. De son côté, Ed Buchette, secrétaire général mais homme à tout faire du Skoda Tour de Luxembourg, poursuivra sa mission jusqu’en 2018. Bref, c’est une page de l’organisation qui va se tourner. « En douceur , précise Frank Zeimet. Andy sera notre ministre des Affaires étrangères. Avec son passé de grand coureur et ses relations, il va beaucoup nous amener. Et Pierre sera le gestionnaire. »
Voilà pour ce qui est de la cuisine interne. Revenons à cette édition joliment dessinée par Jean-Paul Zender. On retrouve ce qui avait fait le succès incontestable de l’édition 2014 avec cette arrivée très spectaculaire devant le stade Jean-Jacoby de Schifflange où Jempy Drucker, qui portait alors les couleurs de Wanty, avait pris le maillot jaune avant de le rendre dans l’étape de Differdange où, ça tombe plutôt bien, le Skoda Tour revient également.
Greipel pour se refaire une santé…
Ce sera à l’évidence l’étape clé de cette édition avec les trois passages au col de l’Europe qui permettent toujours à la course de se décanter. C’est malheureusement ainsi que voici deux ans, Jempy Drucker abandonna son maillot jaune.
Pas de doute, le parcours a donc de l’allure. Mais ce sont les coureurs qui font la course. À cet égard, il y aura des clients. En premier lieu, Jempy Drucker qui disposera d’une équipe BMC assez impressionnante avec l’ancien champion du monde Philippe Gilbert qui effectue là son retour à la compétition après un long break (multiples fractures à un doigt), mais aussi des espoirs comme Loïc Vligen et Dylan Teuns.
La formation la plus homogène sera sans doute l’équipe suisse d’IAM, malheureusement appelée à disparaître à la fin de l’année. Avec Matthias Frank, Dries Devenyns, et Oliver Zaugg, voici des hommes appelés à émerger au fil des jours s’ils ont les jambes, bien entendu.
Reste que le Skoda Tour de Luxembourg attire quelques sprinters de choix. On pense au fidèle André Greipel. Son départ programmé du Giro a fait polémique. «Le Gorille de Rostock» ne pensait pas à mal. Il aurait juste pu se dispenser d’affirmer qu’il était « épuisé » après deux semaines de course. Les organisateurs du Giro n’apprécieront pas de voir cet homme « vidé de ses forces » rependre si vite la compétition. Mais c’est de bonne guerre. Ce n’est ni le premier ni le dernier à pratiquer ainsi. Greipel suit simplement la meilleure préparation possible pour le Tour qu’il n’abandonnera sûrement pas, ou alors, contraint et forcé.
Le jeune, petit et prodigieux sprinter australien Caleb Ewan (Orica) a fait le même choix. Il sera accompagné par le vainqueur sortant de Paris-Roubaix, Matthew Hayman et le pistard Luke Durbridge. Pour revenir au rayon des sprinters appelés à en découdre jeudi à Hesperange, citons encore Daniel Bennati (Tinkoff), Matteo Pelucchi (IAM), Roy jans (Wanty), Kenneth Van Bilsen (Cofidis), Matthew Goss et Steele Von Hoff (One Pro) ou encore Gerarld Ciolek (Stölting).
Linus Gerdemann, le vainqueur sortant, revient. On retrouvera à ses côtés le Luxembourgeois Alex Kirsch. Ce dernier sera au départ comme pas moins de quatre compatriotes, ce qui n’est pas énorme. Jempy Drucker bien sûr, mais aussi Tom Thill (Differdange-Losch), Pit Schlechter et Massimo Morabito (Leopard). Voilà pour les grandes tendances. Car bien sûr, il y aura d’ici mercredi, quelques petites retouches à apporter.
Denis Bastien