Tour de Luxembourg : Jempy Drucker veut bien faire

En tant que Luxembourgeois, Jempy Drucker fera figure de favori, mais il sait que cela ne sera pas simple.

Commençons par ce qui a fait l’actualité cycliste ces dernières semaines au Luxembourg, qu’avez-vous pensé du Giro de Bob Jungels ?

C’est fantastique ce qu’il vient de réaliser. On connaissait ses qualités, on savait qu’il était capable de bien faire puisque sur la dernière semaine du Tour, l’an passé, c’était l’un des plus forts. C’est donc une belle confirmation de son talent, même si je dois dire qu’il nous a quand même surpris.

On a l’impression que le réservoir luxembourgeois n’est pas prêt de désemplir…

Oui, tout le monde est de nouveau très enthousiaste. Cela fait plaisir. En plus, Bob est un mec sympa, intelligent et dans ses interviews, on sent qu’il garde les pieds sur terre. C’est super.

Parlons de vous et du Tour de Luxembourg. Dans quel état d’esprit vous trouvez-vous ?

Je suis motivé, d’autant plus que les occasions de se produire au Luxembourg sont rares. Et à chaque fois que j’ai couru le Tour de Luxembourg, cela s’est bien passé pour moi. On verra donc ce que ça va donner.

Vous allez évoluez en leader ?

Nous avons au départ une équipe BMC équilibrée et très forte. Bien sûr, je serais protégé, mais nous aurons aussi d’autres cartes à jouer. À nous d’en profiter.

Vous avez repris la compétition sur les routes du Tour de Californie, voici peu. Avec quelles sensations ?

C’était une course de reprise. J’ai essayé de travailler au mieux pour l’équipe, j’ai pas mal roulé dans le vent tout au long de la semaine de course. Cela allait de mieux en mieux pour moi au niveau des sensations. Je faisais l’équipier pour Greg Van Avermaet. Rohan Dennis nous a glissé que cela allait aussi vite que la première semaine du Tour.

Sur ce Tour de Luxembourg, quelle équipe retient votre attention ?

Il y en plusieurs. Des équipes World Tour engagées, la présence de l’équipe suisse IAM est à retenir. Depuis l’annonce de l’arrêt de leur formation en fin d’année, les coureurs sont doublement motivés. Cela s’est vu sur le Giro avec le succès d’étape de Roger Kluge et Dries Devenyns qui vient de s’imposer sur le Tour de Belgique. Les coureurs de l’équipe IAM seront à l’aise sur les routes luxembourgeoises. Mais attention, toutes les équipes Pro Continental seront dangereuses et feront la course.

Comme vous l’aviez fait voici deux ans où vous aviez terminé deuxième après avoir été leader…

Oui, j’en garde de bons souvenirs. Après, chaque édition est différente, c’est la course qui décidera. C’est vraiment difficile de prévoir comment va se passer ce Tour de Luxembourg. Je sais que personnellement, ça va bien. Pour le reste…

Ça va d’autant mieux que le prologue qui vous convient, vous permettra d’entrée de vous placer…

Je l’espère. C’est un chrono court et très spécifique, car ça descend et ça monte sur les pavés, qui convient davantage aux sprinters explosifs qu’aux rouleurs. Moi, j’aime ça. C’est intensif. Je sais par contre que beaucoup de coureurs n’aiment pas. Après c’est difficile de savoir qui va l’emporter.

L’étape de Differdange, où vous aviez abandonné votre maillot jaune en 2014, sera-t-elle décisive ?

Pas seulement cette étape. Il y a deux ans, je portais le maillot de leader en effet et on avait eu la chance que mon équipe Wanty fasse le tempo, ce qui avait fait le jeu des Saxo-Tinkoff de Breschel. Finalement, seul Frank Schleck avait attaqué sur le final. Les trois ascensions du col de l’Europe sont dures, mais pas suffisamment pour que cela fasse de grands écarts. Le Tour de Luxembourg se joue souvent à coups de secondes. Le prologue, ça compte déjà. Et je dirais que dans l’étape de Schifflange, il faut pouvoir rester devant. Dans la bosse d’arrivée, on ne peut pas perdre une minute, mais quelques secondes. Idem à Differdange et même dans la dernière étape qui arrive en haut d’une bosse au Limpertsberg.

Après le Tour de Luxembourg, quelle sera la suite de votre programme ?

J’effectuerai le Tour de Cologne (12 juin), le ZLM Tour (15-19 juin) puis les championnats nationaux à la fin du mois.

On vous verrait d’ailleurs bien avec le tricot de champion…

Oh, cela reste souvent une loterie, même si cette année les forces seront davantage équilibrées, je pense.

Entretien avec Denis Bastien