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[Tour de Luxembourg] Andy Schleck : «On se bat pour venir ici…»


«Tous les coureurs qui viennent ici sont en forme et chauds!», explique Andy Schleck.

Andy Schleck, le patron du Skoda Tour de Luxembourg, fait le point avant le départ.

Comment êtes-vous parvenu à attirer autant de grands noms sur le Skoda Tour de Luxembourg ?

Andy Schleck : Les coureurs seront les acteurs du film. Si on a des stars dans un film, il y a des gens qui viennent voir. Et c’est de la bonne publicité. Pas seulement pour nous, mais aussi pour nos partenaires et surtout le pays. Car la course sera encore plus diffusée dans le monde. C’est vrai qu’on peut être satisfait de l’affiche.

Tous les ans, on essaie d’améliorer le niveau de la course. On récolte les fruits de notre travail. Des équipes prestigieuses s’inscrivent et les coureurs choisissent les courses qui leur plaisent. Mais la réussite viendra si tout se passe bien durant les cinq jours de course, sans incident majeur. Je rappelle qu’on roule sur des routes fermées, mais on n’est pas dans un stade non plus. On fera le bilan dimanche, même si c’est vrai que le plateau est encore plus important que les années précédentes.

Comment avez-vous fait pour attirer Mathieu Van der Poel ?

Mon travail en tant qu’ambassadeur Skoda sur le Tour de France ne m’empêche pas de travailler en tant que directeur de course du Skoda Tour de Luxembourg. Donc, je vais parler aux équipes et je fais mon rôle de lobbyiste. Au moment du Tour de France, on connaît déjà le programme de fin de saison des grandes équipes. J’essaie de faire en sorte qu’ils viennent avec des équipes fortes.

Pour en revenir à Mathieu Van der Poel, il était très content de venir. Il m’a dit qu’il n’était jamais venu faire de courses sur route au Luxembourg (NDLR : sur route et en juniors, Mathieu Van der Poel avait néanmoins terminé deuxième du Grand Prix Patton 2014 derrière le Danois Christoffer Lisson, qui a depuis arrêté sa carrière.

En cyclo-cross, il avait terminé deuxième des Mondiaux à Belvaux en 2017). Il n’habite pas loin, donc cela ne lui fait pas un grand trajet pour venir ici. C’est ce qu’il m’a dit. Les coureurs sont toujours bien logés ici. D’ailleurs, les dirigeants de Visma-Lease a Bike m’ont avoué que, dans leur staff, on se bat pour venir faire cette course.

Mathieu Van der Poel, c’est le Lionel Messi du cyclisme

Cela correspond aussi à votre initiative de déplacer l’épreuve de juin à septembre avec cet espoir de voir des coureurs venir préparer le championnat du monde. Ce qui se confirme ici avec Mathieu Van der Poel ou Marc Hirschi…

Du moment où le Skoda Tour n’était plus la priorité des coureurs préparant le Tour de France et qu’il ne pouvait pas être un objectif en soi pour la plupart des coureurs, il fallait se poser la question de savoir ce que le marché demandait. J’ai toujours pensé qu’entre le Tour d’Espagne et le championnat du monde, il y avait une phase moins dense pour les coureurs, comme pour le public.

Certes, il y a les courses au Canada, mais à un horaire différent. Ce sont des éléments qu’on a pris en compte. Mais ce n’était pas facile de déplacer notre course dans le calendrier. En 2020, la première année, c’était compliqué de se retrouver en concurrence avec le Tour de France déplacé à cause du covid. Mais maintenant, on est bien placé avec cette date.

Au niveau sportif, vous attendez quoi ?

Tous les coureurs qui viennent ici sont en forme et chauds ! On a de grosses équipes comme Lidl-Trek. (Mads) Pedersen est en forme, il veut gagner des courses et se préparer pour les Mondiaux, lui aussi. (Mattias) Skjelmose, ancien vainqueur, sort très en forme du Tour d’Espagne. Ils voudront gagner. On a le vainqueur sortant, le Suisse Marc Hirschi, qui marche très bien. Entre autres.

Et on a surtout neuf Luxembourgeois. Je suis très fier de ça et de la présence de l’équipe nationale avec Bob Jungels à sa tête. On a vu Alex Kirsch et Arthur Kluckers sur les derniers championnats d’Europe. C’était super de voir Arthur dans l’échappée, pas dans l’échappée bidon, hein, avec les grands coureurs ! Avec les espoirs qui poussent, on revoit le Luxembourg.

Pour finir sur Mathieu Van der Poel, qu’aimez-vous chez lui ?

Quand on le voit rouler, on a l’impression qu’il n’a jamais rien fait d’autre de sa vie. C’est le Lionel Messi du cyclisme. Il fait corps avec son vélo. Aucun autre coureur n’a autant de classe. Il est issu d’une famille de cyclistes, donc je peux m’identifier avec lui. Il fait ce qu’il veut faire. Ce n’est pas un coureur qui ne pense qu’à l’argent. Il court pour gagner et se faire plaisir. C’est un vrai cinq étoiles !