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Tour de Hongrie – Thill n’a rien laissé au hasard


Tom Thill peut avoir le sourire: il a bien mérité ce superbe maillot jaune, qu'il a porté jusqu'au bout. (Photo : DR)

Le coureur luxembourgeois de la formation Differdange-Losch remporte le classement général, à l’issue d’une course qu’il a parfaitement abordée.

En tête depuis la veille, le Differdangeois n’a eu qu’à gérer son effort lors de la dernière étape, hier. C’était mon objectif depuis un mois. Depuis que je savais que j’allais participer à cette course.»

À l’autre bout du fil, Tom Thill parle posément. Ce premier succès dans une course à étapes, même si c’est une «belle surprise», il ne doit rien au hasard. On peut même dire que Tom Thill est allée la chercher, cette victoire : «Alors qu’il y avait une étape de montagne samedi, tout s’est joué lors de la deuxième étape, sur du plat», rappelle-t-il.

Et d’expliquer : «Il y avait une échappée de sept coureurs dont trois d’Amplatz-BMC. J’ai essuyé une crevaison et quand je suis revenu dans le peloton, ils avaient pris une minute. Leur avance est même montée à 1’40 ». À ce moment-là, je me suis dit que ça risquait d’être foutu pour le général. Donc j’ai décidé de partir seul. Je pensais mettre 25 km pour les rattraper et, finalement, j’ai mis 40 km. Je savais que je serais trop juste pour viser la victoire d’étape, mais j’ai travaillé pour essayer de creuser le plus d’écart possible sur les autres, restés dans le peloton.» Deuxième de cette étape, qui menait le peloton de Balatonföldvar à Kecskemet sur 200 km, derrière le Slovaque Marek Canecky, Tom Thill se retrouvait alors deuxième au général, derrière le vainqueur du jour.

Samedi, l’étape reine conduisait les coureurs de Karcag à Kekestet, sur 146 km, avec une ascension finale qui allait condamner le leader au général. Là encore, Tom Thill et son équipe ont tout prévu : «On a envoyé Johan Coenen dans l’échappée du jour pour obliger les Amplatz à travailler. Et ça a bien fonctionné. Je savais que leur meilleur grimpeur avait une minute de retard sur moi. Donc, on l’a fait bosser pour que je perde le moins de temps possible sur lui. Quand on est revenus sur les échappés, j’étais encore assez frais et je n’ai pas perdu trop de temps sur lui.»

Gatti : «Le gamin le mérite»

Quatrième de cette étape avec seulement 11 secondes de retard, Tom Thill se retrouvait propulsé en tête au classement général avec 50 secondes d’avance sur son plus proche poursuivant, le Slovaque Andi Bajc, vainqueur de cette avant-dernière étape.

Pas de quoi perturber le très serein Tom Thill : «J’étais confiant. Je ne devais surveiller qu’un seul coureur, l’étape était courte et j’avais une belle avance.»

Lors de la dernière étape, tout s’est déroulé sans problème pour le Differdangeois. Qui savoure : «C’est une course UCI (NDLR : cat 2.2), une course par étapes et en plus un Tour national. C’est vraiment quelque chose de très spécial pour moi et pour l’équipe. En franchissant la ligne, je ne savais vraiment pas quoi dire.»

La victoire de Tom Thill fait bien sûr très plaisir à Gabriel Gatti, le boss de la formation differdangeoise : «Je suis très content pour le gamin, il le mérite. Je lui avais dit qu’il devait attaquer et c’est ce qu’il a fait. J’espère que ça va donner un coup de boost à toute l’équipe.»

Tom Thill, en grande forme actuellement, ne compte pas s’arrêter en si bon chemin, lui qui avait eu un début de déclic à l’occasion du Tour de Sibiu, en Roumanie, le mois dernier, dont il avait pris la 15e place. Le week-end était donc parfait… à un détail près : «Avant la dernière étape, on était en tête du classement par équipes. Et finalement, on s’incline pour une seconde.» Un tout petit nuage dans un ciel presque tout bleu pour Tom Thill.

Romain Haas