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[Tour de France] Ben Gastauer : « Tout se présente bien »


Ben Gastauer est prêt à en découdre. Et à aider au mieux Romain Bardet. (photo Julien Garroy)

Ben Gastauer tient à revenir sur le Tour dans les meilleures dispositions et à effacer de sa mémoire son abandon douloureux de 2015. À entendre le Schifflangeois de l’équipe AG2R la Mondiale, Romain Bardet, leader de la formation française, a les moyens de briller.

Le Quotidien : Est-ce que Romain Bardet a les épaules pour remporter le Tour de France?

Ben Gastauer  : Je pense bien, oui. Il dispose des capacités physiques qu’il convient. Et il a son tempérament offensif qui le pousse à attaquer, à tenter des choses. C’est important. Il n’a pas peur des autres. Et désormais, il me semble bien plus serein qu’auparavant, je pense qu’il a le mental qu’il faut. Il ne stresse plus pour des petits problèmes. Son objectif de départ est le top 10 et non le podium. Il ne veut pas se mettre trop de pression, mais je pense qu’il est très bien.

Et vous-même, vous vous sentez plus fort qu’en 2014?

C’était une grande année 2014, mais avant de prendre le départ de cette édition, je ne savais pas que le Tour allait si bien se dérouler. Je pense que je suis plus régulier qu’à cette époque sur une saison. Je pense avoir progressé dans la gestion de l’effort également. Je place mes leaders avec plus d’efficacité. C’est d’ailleurs un domaine où toute notre équipe a progressé par rapport à 2014. On savait faire ces mouvements de courses, mais on n’avait pas beaucoup d’occasions pour mettre cela en pratique. Cela met tout le monde en confiance. Il n’y a plus de mouvement de panique chez nous.

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Le souvenir de 2015 et de votre abandon pour cause de maladie, vous hante-t-il ?

Ce n’est pas un bon souvenir, évidemment. Et la fin de saison fut très dure, puisque j’ai dû stopper rapidement ma saison. Déjà, le fait d’abandonner un Tour de France, ce n’est pas facile. Ce n’est jamais une option et dans un coin de ma tête j’avais l’idée de finir, durant ma carrière, tous les grands Tours auxquels je participerais. Mais un jour ou l’autre, je savais bien que ça risquerait de coincer. Quand on tombe malade comme je l’ai été, on ne peut pas faire grand-chose. Ce n’était plus possible de le finir, ce Tour 2015 et cela a été dur pour moi. D’autant plus dur que je ne suis plus revenu au niveau en fin de saison, donc. J’ai même eu des doutes sur mes capacités à retrouver le niveau qui avait été le mien. Mais finalement, c’est revenu. Tout s’est bien passé.

Vous avez donc beaucoup appris…

Tout à fait, cela m’a permis de mieux me connaître. Je dois accepter que parfois mon corps puisse défaillir, ce genre de situations, moins confortables que d’ordinaire. À moi de trouver les bonnes solutions et surtout à moins de ne plus insister, sinon, on tombe de plus en plus bas. Oui, cela m’a appris des choses sur moi.

Rappelez-nous quels seront vos objectifs sur cette édition 2016?

Comme les autres années, je tiens à donner le meilleur de moi-même dans mon travail d’équipier. L’équipe est plus forte que par le passé, Romain (Bardet) fait partie des coureurs de premier plan, tel qu’on a pu le voir en juin sur le Dauphiné (NDLR  : le Français avait terminé deuxième derrière Chris Froome). Tout se présente bien, à nous de rouler trois semaines en équipe pour notre leader. Bien sûr, si je peux faire quelque chose sur l’une ou l’autre étape, je ne serai pas contre, mais ce ne sera pas du tout la priorité.

À quel moment interviendrez-vous?

A priori ce sera davantage dans les étapes de plaine, puisque l’équipe a recruté des grimpeurs, mais lors de mon premier Tour, cela devait être le cas et finalement j’avais souvent été désigné troisième homme de l’équipe.

Entretien avec notre envoyé spécial au Mont-Saint-Michel, Denis Bastien