Le Quotidien Indépendant Luxembourgeois
Si Chris Froome est parvenu samedi à renverser la vapeur dans son duel avant l’heure avec Alberto Contador, Bob Jungels, lui, a suivi les grimpeurs.
Très belle course de Bob Jungels, qui s’est fait peur, samedi après sa chute… (Photo : Trek)
Alors que Frank Schleck et Bauke Mollema, les deux leaders initiaux de l’équipe Trek, ont dû quitter la course, Bob Jungels, dixième du classement général final, repart d’Andalousie avec un surplus de confiance sur ses capacités en montagne, car ce qu’il a montré est digne d’intérêt pour l’avenir. Forcément, le duel palpitant entre Alberto Contador et Chris Froome a largement éclipsé la course pour les places d’honneur. Dans ce registre, côté luxembourgeois, c’était vite vu, puisque seul Bob Jungels restait en course. Du treizième rang vendredi, le jeune Luxembourgeois est reparti d’Andalousie hier soir avec une dixième place dans ses bagages.
Ce qui est fort honorable si on se repasse le film des deux grandes étapes de montagne. Car le Tour d’Andalousie avait proposé des étapes assez inhabituelles pour la saison.
Après son honnête résistance vendredi sur les pentes de l’Alto de Hazallanas (23e à 3’42 » de Contador), Bob Jungels voulait de nouveau réaliser un test grandeur nature samedi au sommet de l’Alto de las Allanadas et ses passages renversants à 20 %. Convenons-en tout de suite, Bob Jungels a semblé encore mieux que la veille, quand bien même le mauvais sort ne l’avait pas épargné dans la mesure où il fut pris dans une chute sans gravité qu’il a racontée ainsi : « Il faisait froid, il gelait presque et dans la première heure, l’allure avait été vive. Dans le peloton, on a abordé un virage en descente avec beaucoup de vitesse, à environ 60 km/h. Sans que je ne freine, ma roue arrière a dérapé, je ne pouvais rien faire. Je suis tombé du côté droit. Mais heureusement, je n’avais que des égratignures, rien de méchant. »
> Une étape dantesque
Finalement, jusqu’au bout et cette ascension finale assez ahurissante, où pour renverser Alberto Contador, Chris Froome avait choisi d’attendre les 800 derniers mètres après un travail préparatoire assez extraordinaire des boys de la Sky, Bob Jungels a tenu un rôle très encourageant pour la suite de sa carrière. Il suivait, alors que les meilleurs grimpeurs de ce Tour d’Andalousie, ne pouvaient même pas placer une attaque tant la pente semblait rude et le rythme élevé. Dans ce contexte très élitiste, la sortie de Bob Jungels est évidemment porteuse de bien des espoirs. Car il s’agissait ici de haute montagne. Il est à noter qu’il était, et de loin, le plus jeune coureur d’un groupe qui n’a pas tardé à s’effilocher. « Le rythme était très rapide sur cette dernière montée, mais plus c’est dur et mieux je me sens, car ma condition est vraiment bonne en ce moment. À la fin, beaucoup de coureurs étaient à leurs limites et je sentais que j’avais encore quelques réserves. Encore une fois, c’était une montée très difficile, mais j’ai réussi à m’accrocher pendant quelques kilomètres et puis j’ai juste continué mon rythme jusqu’au sommet. Je suis vraiment satisfait », expliquait Bob Jungels pour qui la remontée finale au classement général n’était pas encore terminée.
> Il grignote une place
En effet, hier, il eut de nouveau le bon goût de suivre les meilleurs dans le final débridé de la dernière étape, où Juan José Lobato alla chercher son deuxième bouquet. Et puisque le Colombien Sergio Pardilla, jusqu’alors dixième, traînait à l’arrière, Bob Jungels, 13e de l’étape, remontait à la dixième place finale. « Je suis satisfait de ma course, ce Tour d’Andalousie s’est relativement bien passé pour moi », notait-il sans rappeler l’incident de la deuxième étape. Le jour où il essuya une crevaison et perdit alors sa deuxième place au général, mais aussi la bagatelle de 46 secondes… Sans cela, Bob Jungels aurait terminé à la septième place ce très dur Tour d’Andalousie. Oui, ça classe un homme et ça en dit long sur son avenir !
De notre journaliste Denis Bastien
> Lire aussi :
Tour d’Andalousie – Contador vainqueur, Jungels résiste bien (L’étape)
