Victime d’une crevaison dans le final, le jeune espoir luxembourgeois a dû laisser filer le peloton réglé à Lucena par l’Espagnol Lobato.
Juan José Lobato s’est payé le pourtant très rapide Jogn Degenkolb, hier à l’arrivée de la deuxième étape. (Photo : AFP)
Forcément, il y avait de quoi se montrer déçu. C’est le vélo s’est sûrement dit Bob Jungels hier soir au moment d’éteindre la lumière de sa chambre d’hôtel que son habituel voisin et compatriote, Frank Schleck, avait déserté depuis le matin, pour un retour attendu au Grand-Duché. Le premier jour, une chute assez vacharde pour que le champion national, meurtri au plus profond de sa chair, jette l’éponge.
Le deuxième jour, une crevaison survenue au plus mauvais moment pour Bob Jungels. « Pas de chance aujourd’hui, les jambes étaient bonnes mais j’ai essuyé une crevaison dans la dernière descente, à sept kilomètres de l’arrivée », tweeta par après le jeune rouleur luxembourgeois, tout en remerciant son équipe de l’avoir escorté en tête de peloton durant toute l’étape. Et d’avoir essayé, avec la personne de Jesse Sergent de le ramener, en vain, aux premières loges.
Finalement, tout était bien résumé dans ces quelques mots. Durant tout le final, on avait vu Bob Jungels idéalement placé dans les moments chauds et au fil des difficultés. Et il y en a eu, un peu contre attente car initialement, on ne s’attendait pas forcément à voir Alberto Contador lancer des banderilles dont il a pourtant le secret pour peu que la pente s’incline brutalement dans le bon sens. C’était très rassurant sur l’état d’esprit du rouleur luxembourgeois, mais surtout sur ses propres capacités à suivre le mouvement alors que le peloton connaissait à l’occasion ses premiers hoquets et les cassures qui vont avec.
> Impossible de recoller
Et oui, on se disait que Bob Jungels tenait parfaitement le coup et n’avait absolument rien à envier à ses adversaires. On se disait que ça promettait beaucoup pour les deux étapes de montagne qui s’annoncent, aujourd’hui et demain.
Rassurez-vous, il sera là et au pire il aidera Bauke Mollema à aller le plus loin possible aux côtés des Chris Froome et autres Alberto Contador. Au mieux, on le verra repousser ses propres limites. Mais admettez que cela aura été nettement préférable de le voir à l’œuvre avec sa deuxième place du général à défendre. Ce ne sera pas le cas et on doit s’en accommoder. Lui le premier. Quoi qu’il advienne ces prochains jours, on soulignera que le jeune Luxembourgeois a manqué de chance dans cette descente de la Primera Crux où il eut le déplaisir de voir l’une de ses roues se dégonfler brutalement. Une double malchance car un barrage des commissaires (barrage logique dans une situation qui voit le peloton exploser au fil des difficultés), retarda l’arrivée de sa voiture suiveuse pour le dépanner. Impossible dans ces conditions de recoller au peloton !
« Il avait déjà perdu beaucoup de temps au moment où on lui a remis une roue. Même si Jesse (Sergent) a roulé plein gaz, ça n’a pas suffi », commentera après coup Josu Larrazabal. Le directeur sportif des Trek poursuivait : « Nous avons perdu Frank le premier jour sur chute. Cette fois, Bob perd sa 2e place sur crevaison. Il nous reste Haimar (Zubeldia) pour aider Bob et Bauke (Mollema) en montagne. »
De notre journaliste Denis Bastien
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