La première étape de montagne de l’épreuve a permis à Alberto Contador de remporter son premier duel face à Chris Froome. Bob Jungels s’est très bien défendu.
Troisième jour de course et première victoire pour Alberto Contador, le leader de la Tinkoff. (Photos : AFP)
On a attaqué les choses très sérieuses, lors de ce Tour d’Andalousie, vendredi, à l’occasion de la première des deux étapes reines de l’épreuve. Après l’échappée matinale, reprise au pied de l’ultime ascension, Alberto Contador était sur la voie royale. Un bon travail de son coéquipier de la Tinkoff Ivan Basso pour faire le ménage dans les premières pentes de l’Alto de Hazallanas, redoutable pente dont les pourcentages atteignaient parfois les 18 %, et voilà le Pistolero parti pour un de ces numéros dont il s’est fait une spécialité. Parti seul à un peu plus de 7 km du but, Contador n’a plus été revu avant la ligne d’arrivée.
Derrière, la résistance s’est organisée tant bien que mal, mais Christopher Froome, un temps distancé, a dû puiser au fond de ses réserves pour revenir sur les poursuivants de Contador. Un effort violent qui s’est poursuivi par une belle démonstration du leader de la Sky, qui a par la suite décramponné un à un les derniers rescapés, parmi lesquels un excellent Romain Bardet, troisième de l’étape et du général en ce samedi matin.
> Sur une autre planète
Alors que l’avance de Contador oscillait régulièrement entre 25 et 30 secondes, il s’est retrouvé avec « seulement » 19 secondes sur le Britannique, désormais son seul rival pour le classement général final, avec un retard de 27 secondes. Contador n’a pas vraiment faibli, mais son grand rival de la Sky a montré de belles dispositions, qui promettent encore une savoureuse explication lors de l’autre juge de paix, samedi, entre Maracena et Alto de Allanadas.
En tout cas, le Madrilène était très satisfait à l’arrivée : « C’était une étape importante et je ne voulais pas la laisser passer sans tenter de l’emporter. L’équipe, avec Ivan Basso à sa tête, a été phénoménale et nous nous sommes entendus à la perfection. »
Même s’il reconnaissait la supériorité de son adversaire, Chris Froome se montrait plutôt positif également : « Évidemment, il est difficile d’être battu et d’arriver deuxième derrière Alberto. Le programme d’Alberto est en avance sur le mien parce que le Giro est son premier objectif de l’année. Mais je suis heureux d’être là où j’en suis, c’est une belle place pour commencer la saison. »
Les deux ténors étaient clairement au-dessus du lot. Pour preuve, Romain Bardet termine lui à 1’39 » du vainqueur du jour. Mais ensuite, il faut remonter à 1’58 » pour trouver trace de Benat Intxausti. Alors, quand on voit que Bob Jungels pointe 24e de cette étape à seulement 3’42 » de Contador, il y a des raisons de sourire pour la formation Trek, qui a perdu le matin même son autre leader. En effet, après Frank Schleck victime d’une chute, c’est le Néerlandais Bauke Mollema, victime de maux d’estomac, qui a quitté la course en étant non-partant pour cette redoutable étape.
Voilà donc Bob Jungels propulsé comme le seul leader de l’équipe, qui peut toutefois encore compter sur l’expérience de Haimar Zubeldia, arrivé quant à lui quelques secondes plus tard, 29e à 4’10 », pour le protéger dans les ascensions. Au général, le jeune Luxembourgeois remonte à la 13e place à 4’28 ».
Le top 10 est désormais l’objectif affiché par les dirigeants de Trek : « La montée était vraiment, vraiment raide et donc je ne m’attendais pas à grand-chose », commente Kim Andersen sur le site de la formation américaine. « À la fin, il y avait deux coureurs qui sont pour le moment sur une autre planète et Bob s’est vraiment bien débrouillé. Il n’est pas très loin de la dixième place (NDLR : 13″) et peut-être qu’il y a moyen de le faire encore grimper au général. »
> Seul leader de l’équipe Trek
Même son de cloche auprès de Josu Larrazabal, le second directeur sportif de l’équipe : « La dernière ascension était vraiment faite pour les purs grimpeurs, pour des mecs très légers, ce que ne sont pas Bob ou Haimar. Bob a perdu trois minutes, mais la quatrième place n’était qu’à deux minutes derrière, ce qui signifie qu’il a vraiment fait une belle montée. »
Après avoir remporté l’Étoile de Bessèges, Bob Jungels confirme qu’il est en pleine forme actuellement. De bon augure alors qu’on est à deux petites semaines du début de Paris-Nice, son premier gros objectif de la saison.
De notre journaliste Romain Haas