Bob Jungels savourait hier soir sa belle performance dans le chrono qui lui vaut ce matin d’être classé dans le même temps que le leader, un certain Alberto Contador.
Bob Jungels dans ses œuvres. Le rouleur luxembourgeois a encore fait fort hier en Andalousie. (Photo : AFP)
> Vous avez terminé dans le même temps qu’Alberto Contador. On imagine que vous êtes satisfait…
Bob Jungels : Tout à fait, le parcours n’était pas facile, c’était très technique et piégeux mais j’étais bien. Il y avait beaucoup de relances. À la fin du parcours, dans les trois derniers kilomètres, j’ai senti qu’il me manquait de la force. C’était un chrono pour puncheur plus que pour rouleur.
> C’était un peu trop court pour vous ?
Un peu, oui, sans doute. J’avais pris un très bon départ mais j’ai vite senti que je serais trop court pour réaliser le meilleur temps. En fait, ces derniers temps, après l’Étoile de Bessèges et le mauvais temps, j’ai réalisé de nombreuses séances sur rouleaux et ce n’est pas l’idéal. Je l’ai senti.
> Vous vous retrouvez deuxième du général, puisque Contador vous a battu de 18 centièmes sur le chrono. Vous vous retrouvez avec les coureurs de grand tour…
C’est vrai, je me suis retrouvé à six secondes de Moreno et j’ai fait presque le même temps que Contador. J’ai fait de mon mieux et je n’ai aucun regret, même si je ne suis pas passé loin du maillot rouge de leader! Mais ce n’est que ma deuxième course depuis le début de la saison.
> Dans l’étape du matin, vous avez pu éviter la chute où malheureusement Frank (Schleck) est tombé. Racontez…
Il y avait beaucoup de vent et de nervosité. Nous étions à quatre kilomètres de l’arrivée. Je me trouvais devant en septième position quand, pas loin devant moi, un coureur d’AG2R la Mondiale est tombé. Quand je me suis retourné, j’ai vu que la moitié du peloton était tombée. Pour Frank, j’espère que ça ira ces prochains jours. Mais il avait tellement mal qu’il ne pouvait pas prendre le départ du chrono. Il avait du mal à marcher…
> Comment voyez-vous la suite de ce Tour d’Andalousie pour vous ?
En étant deuxième, à égalité de temps avec Contador, je suis bien placé évidemment, mais on sait que les 3e et 4e étapes seront capitales pour le classement final. Les pentes que nous escaladerons seront très dures et je pense que je ne pourrai pas rivaliser avec les meilleurs. Je suis réaliste. Je ne peux pas me comparer à des coureurs comme Chris Froome ou Alberto Contador.
> Allez-vous tout de même essayer, juste pour voir ?
On verra. Je voudrais bien mais je ne pense pas que ce soit dans l’intérêt de l’équipe, car notre leader ici est Bauke Mollema. On verra bien.
> Et dans la deuxième étape, tenterez-vous quelque chose pour endosser le maillot rouge de leader ?
Cette étape est promise aux sprinteurs, donc je ne pense pas que ce soit réalisable. Le plus important pour moi est réalisé avec mon bon chrono. J’ai donné tout ce que j’avais. Après, il faudra voir mon rôle ces prochains jours. Peut-être qu’on visera une étape et peut-être que j’essaierai de me glisser dans une échappée.
Entretien avec notre journaliste Denis Bastien