À l’issue d’un véritable combat de guerriers des parquets, l’Amicale rafle la première manche face à son rival dudelangeois.
L’Amicale, déjà vainqueur de la Coupe, n’est plus qu’à une marche de son premier titre de champion depuis 1981. Mais les hommes de Ken Diederich savent qu’ils auront fort à faire face à des Dudelangeois doubles champions en titre.
Il reste 5’47 » à jouer dans le 3e quart d’une finale jusque-là très accrochée. Âpre. Et physique entre l’Amicale, qui reçoit, et le T71. Alors qu’il a écopé très rapidement de deux fautes au premier quart, Nelly Stephens prend coup sur coup, sans qu’on comprenne vraiment trop pourquoi, ses troisième et quatrième fautes…
Le colosse dudelangeois se prend la tête à deux mains et doit abandonner ses coéquipiers. Un crève-cœur, alors que le T71 avait justement effectué un rapproché intéressant pour n’être plus mené que 44-40, dans une rencontre, jusque-là globalement dominée par les hommes de Ken Diederich. Même si leur avance n’aura jamais dépassé les 7 points.
Après un bon départ, les Dudelangeois vont trouver du répondant face à eux dans cette troisième finale de championnat consécutive entre les deux meilleures équipes de ces dernières années. Invaincus sur leur parquet, Christian Schartz, qui devra d’ailleurs quitter ses coéquipiers quelques minutes pour aller soigner une vilaine coupure après un choc contre Gilles Ruffato juste après la sortie de Stephens, et ses potes n’ont pas l’intention de galvauder leur chance.
Du sang, de la sueur et des larmes
Détenteurs de l’avantage du terrain, les Fraisiers savent que l’occasion est trop belle d’aller au bout. Et ils ne veulent pas la laisser passer. À commencer par John Reimold! Le meilleur ami de Ken Diederich est entré dans cette finale de la meilleure des manières : en force! En montrant ses muscles et en s’imposant physiquement, il fait, presque à lui seul, tanguer le bateau T71. Qui doit donc composer sans Stephens, son meilleur élément défensif.
Et même s’il se montre volontaire et n’hésite pas à faire don de son corps, Frank Muller, revenu pour cette fin de saison palpitante, n’a clairement pas la caisse actuellement pour tenir le choc face à des adversaires. À leur différence, lui n’a pas joué au basket pendant toute une saison.
Entre les deux cadors du championnat, on assiste donc à une véritable guerre de tranchées. Du sang, de la sueur, des larmes… mais aussi pas mal de basket, voici ce qui est proposé aux 1 276 spectateurs massés dans le hall Alain-Marchetti.
Melcher, en mode pistolero
Privés de Stephens pendant presque la moitié du match, les hommes de la Forge du Sud ne vont pas pour autant baisser les bras. À l’image d’un Ryan Sharry héroïque, qui se démultiplie pour pallier l’absence de son complice Stephens. Mais le géant américain ne peut pas tout faire tout seul.
Et malheureusement pour Dudelange, Tom Schumacher, bien pris en défense qui, par Samy Picard, qui, par Bobby Melcher, n’est pas dans son meilleur soir. Et comme cela arrive parfois dans de telles situations, la gâchette dudelangeoise prend parfois les mauvaises décisions, à l’image d’un entêtement à vouloir passer en force juste avant la pause. Résultat : un contre de Billy McDaniel et une conclusion de Bobby Melcher, pour offrir sept points d’avance à ses couleurs à la pause.
Tout au long du match, les Dudelangeois auront fait l’élastique. Mais les chiffres ne mentent pas : ils auront été devant au score pendant seulement 6’12 », dont les 5 premières du match.
On ne va pas pour autant dire que Steinsel s’est promené. Mais à chaque fois que le danger se rapprochait, un fait de jeu faisait pencher la balance du côté local : un mauvais choix dudelangeois, un tir qui fait mouche pour les Fraisiers, une décision arbitrale défavorable aux visiteurs…
Pendant quarante minutes, les deux formations se seront dépensées sans compter. Jetant toutes leurs forces dans la bataille et se ruant sur chaque ballon qui traînait.
Mais le dernier mot reviendra finalement à l’Amicale et à un Bobby Melcher en mode pistolero, quand, d’un maître trois points plein de sang-froid, il refait passer Steinsel devant au score, pour de bon : en plantant le 54-53, il mime le signe d’un cow-boy qui vient de faire feu en soufflant sur ses flingues!
Même si elle a été touchée en plein cœur, samedi, l’équipe de Dudelange, qui a contesté jusqu’au bout la domination steinseloise mais qui n’a jamais pu reprendre le dessus, a bien l’intention de se relever. De toute façon, elle sait qu’elle n’a pas le choix : le risque de terminer une saison sans trophée pour la première fois depuis 2008 n’a jamais été aussi fort.
Romain Haas