Le lanceur de poids se présente aujourd’hui pour les qualifications. Pour aller en finale, il devra lancer 21,20 m. Pas facile. Mais pas impossible non plus.
C’est le grand jour pour Bob Bertemes ! C’est ce mardi soir, 20h40 heure de Tokyo que le lanceur prendra part aux qualifications. Le premier Luxembourgeois à se qualifier pour ces JO de Tokyo, dès le mois de juin 2019 grâce à un jet à 21,29 m est donc le dernier à entrer en piste : «Avec Charel (Grethen), on a un peu l’impression d’être les seuls à avoir raté un examen alors que tous les autres ont réussi et sont partis», sourit-il. En effet, tous les autres sont déjà rentrés à la maison, la dernière étant Julie Meynen, qui était lundi dans l’avion.
Si, pour valider son billet pour Tokyo, il avait dû envoyer son poids à 21,10 m, il lui sera demandé de faire encore mieux pour être assuré de disputer la finale olympique. Inscrit dans le groupe B, le même que le monstre Ryan Crouser, le colosse de Mannheim aura une marque en tête : 21,20 m. Rien d’insurmontable, sur le papier en tout cas, pour le colosse de Mannheim, qui se présente en étant le 10e meilleur performeur de la saison, avec un record cette saison à 21,71 m, dès sa première sortie estivale, du côté de Rehlingen, au mois de mai dernier. Depuis, il n’a pas fait mieux et a terminé ses compétitions de préparation à Mannheim, le 15 juillet, avec une victoire en 21,15 m : «Globalement, la saison s’est bien passée. Hormis en République tchèque (NDLR : 20,56 m à Prague en juin), sinon j’ai réussi à stabiliser tous mes jets. Je ne veux plus faire des concours où je lance une fois à 21 m, une autre fois 20,50 m…»
On l’aura compris, il va devoir faire mieux pour espérer faire partie des 12 concurrents qui auront le droit de lancer à nouveau deux jours plus tard, en finale. Pour le protégé de Khalid Alqawati, la donne est quelque peu différente par rapport à celle des Mondiaux de Doha, il y a deux ans. À cette époque, l’homme de Belvaux arrivait au Qatar avec des performances ronflantes et notamment un fantastique record national à 22,22 m. Pour beaucoup, les qualifications ne devaient être qu’une formalité et on se prenait à rêver tout haut de bien plus. Mais le jour J, tous ses espoirs se sont envolés avec 19,89 m, son pire résultat de la saison.
J’ai envie de lancer. Je sais quoi faire. Je veux bien faire
Désormais, il a décidé de ne plus se prendre la tête : «Parfois, quand tu as des ambitions trop élevées, tu repars les mains vides. Peut-être qu’on en voulait un peu trop», résume Bob Bertemes. C’est donc avec une approche bien différente et, de toute façon, des résultats pas aussi impressionnants, qu’il aborde sa première aventure olympique : «Tout va bien. J’ai bien récupéré du jetlag, on peut dire que je suis japonais», sourit-il. Et d’ajouter : «Tout se passe comme prévu. Il n’y a pas de stress. Le but, c’est de faire de son mieux en qualifs, si ça passe, ça passe, sinon tant pis», philosophe-t-il.
Le Luxembourgeois évoque le plateau : «La norme a été fixée à 21,10 m pour se qualifier. Je pense que World Athletics espérait que certains passeraient au world ranking mais il se trouve que les 32 concurrents présents ici ont fait la norme. Il y a eu une véritable explosion de la discipline.» Concernant ses ambitions, il évite de vendre la peau de l’ours avant de l’avoir tué : «J’espère déjà ne pas être en dessous de mon niveau. Je ne veux pas lancer 19,80 m ou un truc dans le genre. Je veux bien lancer. Si j’atteins les 20,70 m, ce serait déjà pas mal. Le problème pour moi n’est pas la distance, je sais que je peux le faire, mais c’est la technique. Il y a un ou deux éléments sur lesquels je dois m’améliorer pour parvenir à lancer loin.»
Il ne veut pas se voir trop beau. Mais ne veut pas se brader pour autant : «Normalement, je suis dans la meilleure forme de la saison. Donc oui, c’est possible de se qualifier. Le seul truc à faire c’est rester cool, ne pas se prendre la tête et ne pas tenter des trucs qu’on n’a jamais faits. Même si je ne suis pas en forme, je dois être capable de lancer au moins 21 m.» Et de conclure : «Cela fait longtemps que je n’ai pas lancé. J’ai envie de lancer. Je sais quoi faire. Je veux bien faire.»
À lui de jouer !
Romain Haas