[Tir à l’arc] Jeff Henckels ira à Tokyo !

Le meilleur archer luxembourgeois de l’histoire a hérité d’une place quota par la fédération internationale. Il participera à ses troisièmes JO après Athènes et Londres.

«Je fais une pause entre chaque olympiade», souriait Jeff Henckels en évoquant Tokyo. L’archer, présent à Athènes et Londres avait encore une fois raison. S’il n’y avait pas eu la pandémie, Jeff Henckels n’aurait pas pu participer aux Jeux de Tokyo. En effet, au printemps 2020, une terrible chute à vélo lui a fracassé le coude, le laissant sur le flanc pendant de longs mois. Mais le covid a bouleversé le calendrier sportif mondial. Les JO ont été reportés d’un an… et du coup, Jeff Henckels a pu espérer. Au bout de longs mois, il reprend timidement le chemin de l’entraînement. Sa condition physique et son coude ne lui permettent pas d’appliquer la même pression qu’auparavant. Et c’est même avec un arc de débutant qu’il recommencera à tirer.

Pour son retour sur le circuit international, Jeff Henckels s’est adapté. Et s’il ne prend plus un arc de débutant, il dispose désormais d’un avec une tension bien moins forte : «six livres de moins», soit environ trois kilos. Du coup, il peut être plus précis mais beaucoup moins puissant, ce qui a des avantages et des inconvénients. Et on va rapidement comprendre que cette nouvelle situation lui réussit plutôt bien. Après une première apparition à Porec, en mars, pour une prise de marque, le Luxembourgeois va démontrer que malgré ses 36 ans, il reste un redoutable compétiteur. Dès sa deuxième compétition de l’année, au Grand Prix d’Antalya en avril, il parvient à monter sur le podium avec une superbe troisième place. De quoi lui donner pas mal d’espoirs pour le premier énorme rendez-vous de la saison, quelques semaines plus tard au même endroit : le tournoi européen de qualification olympique, qui se tenait dans le cadre des championnats d’Europe de la discipline.

Passé tout près à Antalya

Pour obtenir directement un billet pour le Japon, il devait terminer à l’une des quatre premières places, à raison d’un archer par nation. Henckels va atteindre les quarts de finale, où il s’incline face à un Allemand. Finalement, il fallait prendre l’une des cinq premières places et le Luxembourgeois prendra la… sixième : «Même si je sais qu’il y a encore une chance, j’ai l’impression que c’était LA chance», commentera-t-il.

En effet, il restait encore une dernière chance, à l’occasion du tournoi mondial de qualification olympique, qui se déroulait à la mi-juin, du côté de Paris avec sept tickets pour le Japon.  Un tournoi qui débute comme dans un rêve pour Henckels, qui survole les qualifications en pulvérisant son record national vieux de 20 ans. La nouvelle marque de référence est donc de 682. Une performance qui l’exemptait des deux premiers tours par élimination. Mais deux jours plus tard, il s’inclinera d’entrée face à un Moldave qui atteindra la finale et se qualifiera pour Tokyo.

À l’issue de la compétition, Jeff Henckels était forcément déçu. Mais il savait qu’il lui restait une toute dernière chance. En effet, un quota attribué à un archer tchadien devait être validé par ce dernier uniquement s’il réussissait un score de 640. Comme ce dernier n’y est pas parvenu, cette place revenait du coup au premier non qualifié au world ranking. Mais finalement, il n’y pas eu besoin de passer par ce biais. En effet, les Fidji, qui avaient également une place, ont annoncé très tardivement qu’ils n’enverraient finalement personne. Ce lundi, la fédération internationale a informé son homologue luxembourgeoise que Jeff Henckels, qui figure au 33e rang mondial alors qu’il a débuté la saison au 93e rang, héritait donc de cette fameuse place quota. Il sera accompagné au Japon de l’entraîneur national Luc Schuler.

Ils devraient donc être douze à Tokyo, sous réserve que Charel Grethen et Julie Meynen soient confirmés par leurs fédérations internationales respectives.

Romain Haas