[Tir à l’arc] Du très lourd à Strassen

10e GT OPEN INDOOR WORLD SERIES Le plus grand rendez-vous international du calendrier au Luxembourg promet encore une fois d’être très spectaculaire.

C’est devenu une tradition : chaque année, quand le triste mois de novembre pointe le bout de son nez, certains des meilleurs archers mondiaux se rassemblent à Strassen, du côté du hall Marcel-Balthasar, à l’occasion de la seule étape luxembourgeoise des Indoor World Series, le grand circuit international en salle.

Et l’édition 2024 ne fait pas exception à la règle. C’est même encore plus impressionnant que d’habitude, comme le confirme le président du GT Strassen, un certain Jeff Henckels : «C’est de très, très loin la plus grosse compétition au Luxembourg. Cette année, on aura 450 tireurs venus de 37 pays différents. Je pense qu’en Europe, le GT Open doit être troisième ou quatrième en termes de taille.»

Et s’il y a la quantité, il y a surtout la qualité : «Le niveau est complètement dingue», ajoute encore le spécialiste du recurve, qui fera quant à lui l’impasse sur la compétition : «Pour le moment, je fais une pause.» En effet, en recurve, deux médaillés olympiques seront présents, à savoir l’Allemand Florian Unruh, argenté à Paris en équipe mixte, et l’Italien Mauro Nespoli, médaillé d’or par équipe à Londres et d’argent en individuel à Tokyo.

Mais c’est surtout en compound que le niveau atteint des sommets. Chez les dames, on annonce cinq des dix meilleures mondiales, à commencer par la Britannique Ella Gibson, n° 1 mondiale et qui avait battu à l’époque le record du monde à… Strassen, en 2019, avec 596 points, depuis dépassée par la Belge Sarah Prieels (597), également présente cette saison, même si, depuis, elle n’est plus détentrice du record du monde, désormais propriété de la Turque Hazal Burun (598) qui, elle, n’est en revanche pas au Luxembourg en cette fin de semaine. Sont également annoncées à Strassen l’Indienne Jyothi Surekha Vennam (4^e), l’Italienne Elisa Roner (5^e), l’Estonienne Meeri-Marita Paas (7^e) et la Croate Amanda Mlinaric (9^e).

Chez les messieurs, le niveau est également stratosphérique, puisque pas moins de six des dix meilleurs mondiaux seront sur le pas de tir strassenois. À commencer par un vieil habitué et fidèle de la compétition, le Néerlandais Mike Schloesser, multiple champion du monde et n° 1 mondial. Il n’aura pas la partie facile, puisqu’il retrouvera face à lui le Danois Mathias Fullerton (2^e), l’Américain James Lutz (3^e), le Slovaque Jozef Bosansky (5^e), l’Israélien Shamai Yamrom (8^e) ou encore l’Indien Abishek Verma (9^e).

On l’aura compris, les places seront chères. Notamment pour les 28 Luxembourgeois qui seront alignés. On l’a dit, pas de Jeff Henckels, en tout cas pas en tenue, mais pas non plus de Pit Klein. Après les JO, il est parti pour la Belgique afin de suivre une formation et a mis le tir à l’arc de côté.

Mais la famille Klein sera bien présente, puisque sa femme Mariya, actuelle 12^e mondiale, tirera bien à Strassen. Sans toutefois se faire trop d’illusions : «Les sentiments sont mêlés. Pour le moment, je profite encore d’un entraînement léger et de la pause d’après-saison. Mes objectifs ne sont que pour mars. Je viens ici pour profiter et tester mon nouvel équipement. Donc, pas d’attente particulière. Mais une bonne expérience et des notes à prendre pour le travail nécessaire sur les prochaines semaines.»

Elle suivra également de près les deux jeunes pépites luxembourgeoises Kenza Pop et Lea Tonus, qu’elle entraîne. Et qui reviennent tout juste d’une campagne plus que réussie aux Universiades à Bahrein, où elles ont décroché l’or par équipe mixte et le bronze en individuel pour la première et l’argent par équipe mixte pour la seconde : «Le GT Open est une compétition importante pour elles et pour leur ranking juniors dans les World Series.»

Chez les messieurs, même s’il n’est pas en pleine forme, Gilles Seywert sera bien évidemment de la partie : «J’ai eu pas mal de travail ces dernières semaines, alors je suis déjà content de pouvoir participer. Pour l’instant, j’ai aussi un peu mal à l’épaule gauche. Et vu le niveau qui a augmenté, comme il y a de plus en plus de pros ou de semi-pros, jouer avec ces gars en tant qu’amateur n’est pas évident. Je serais déjà content si je pouvais passer le cut.»

En effet, si en plein air, ils sont 64 à pouvoir sortir des qualifications, en salle, ils ne sont que 32. Les places seront chères. Très chères. Les qualifications se déroulent aujourd’hui et demain matin. Les choses sérieuses se poursuivront à partir de samedi matin.