Les archers luxembourgeois ont reçu la première médaille du fair-play depuis 2011 pour avoir prêté leur arc à leurs rivaux allemands lors des Jeux européens de Minsk, l’année dernière.
Ils étaient tout sourire. Et on les comprend. Samedi, les archers luxembourgeois ont, en effet, été mis à l’honneur lors de cette assemblée générale du COSL. Trois sur quatre (Joe Klein ne pouvait être présent) se sont vu remettre la médaille du fair-play.
Jeff Henckels, l’un des récipiendaires, raconte : «On nous a remis ce prix pour ce qu’on a fait à Minsk, aux Jeux européens. J’avoue que quand j’ai lu ça sur l’invitation à l’AG du COSL, je me suis demandé ce qu’on avait bien pu faire.»
Pit Klein, autre lauréat, revient sur les circonstances de l’acte de fair-play : «Un de mes coéquipiers en Bundesliga m’a appelé depuis l’aéroport pour me dire qu’ils n’avaient pas reçu leur matériel et me demander si je pouvais lui en prêter un. On n’a pas hésité.»
Confirmation auprès du spécialiste en compound, le toujours très souriant Gilles Seywert : «Ils n’avaient pas d’arc pour tirer la qualification. Et comme au tir à l’arc, on est tous comme une grande famille, on a tout de suite proposé de leur prêter notre équipement de réserve. Mais je suis quand même content de ne pas m’être fait sortir des finales contre mon propre arc», sourit-il.
Famille, c’est également le terme employé par Jeff Henckels, qui n’a clairement pas le sentiment d’avoir réalisé quelque chose d’extraordinaire : «Ce qu’on a fait est tout à fait normal. Et s’il fallait le refaire, on n’hésiterait pas une seule seconde. Ne pas recevoir ses arcs, ça peut arriver. Si ça m’arrivait à moi, je serais heureux qu’on m’en prête un.»
Même s’il a un peu de mal à voir le côté hors norme de son acte, le vétéran de la discipline au Luxembourg ne boude pas son plaisir : «C’est cool d’avoir un prix. Mais on ne l’a pas fait pour cela. Ça a été une grande surprise de voir qu’on en avait un.»
«Un geste hautement exemplaire»
Mais Daniel Dax ne voit pas la chose du même œil : «Il faut bien réaliser que cette récompense est très rare. La dernière fois, c’était en 2011 quand André Urbing, l’arbitre de foot, avait reversé ses primes à une association (NDLR : en 2015, il avait même reçu un prix mondial de fair-play pour avoir versé ses primes à Médecins sans frontières). Là, quelqu’un a constaté ce qui s’était passé à Minsk, ça lui a sauté aux yeux. Les faits ont été analysés au sein de la commission et on a validé cette remise de prix en début d’année. Il s’agit d’un geste hautement exemplaire et très apprécié qui mérite incontestablement cette médaille. Un geste fort qui permet de mettre en valeur ces sportifs.»
R. H.