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Thomas Gilgemann (Progrès Niederkorn) : «On doit être dans le top 3»


«On n'est pas assez tueurs dans les deux rectangles. Il faudra absolument corriger cela pour ce week-end (face au F91), si on veut réussir quelque chose», déclare Thomas Gilgemann (écharpe jaune). (photo Gerry Schmit)

BGL LIGUE «C’est une interview sans langue de bois», nous a lancé Thomas Gilgemann, le directeur général du Progrès. L’occasion de parler du choc de samedi face à Dudelange mais aussi de pas mal d’autres choses…

Après la défaite de votre équipe à Mondorf, le week-end dernier, vous avez été clair : il faut rattraper les points que vous avez laissé échapper là-bas face à Dudelange, samedi…

Thomas Gilgemann : Tout à fait. Si on se permet un faux-pas, et au passage je constate que c’est chaque année le même, il faut pouvoir se reprendre juste derrière. On ne s’est plus imposés en terre mondorfoise depuis 2013. C’était en Coupe. Et j’étais encore sur le terrain. C’est dire si cela commence à dater… On s’entend très bien avec ce club, dont les magnifiques supporters sont déjà venus nous soutenir en Coupe d’Europe. Sentimentalement, quitte à perdre des points, autant que ce soit face à eux. Néanmoins, je préférais que cela n’arrive pas! D’autant plus que la manière est toujours la même, avec un but d’écart. Dimanche, on a maîtrisé la première période… en oubliant de marquer. Leur gardien, auteur d’un bon match, a tout de même relâché certains ballons, mais on n’a pas su en profiter. Par manque d’agressivité et d’envie. Ce n’est pas nouveau : on n’est pas assez tueurs dans les deux rectangles. Il faudra absolument corriger cela pour ce week-end, si on veut réussir quelque chose.

Certains de vos joueurs offensifs majeurs ne sont pas assez décisifs ou manquent de régularité à ce niveau-là. Les premiers noms qui viennent en tête sont ceux de Karapetian ou Françoise. Mais il y en a d’autres…

Oui. Si l’on excepte sans doute Mayron De Almeida, c’est décevant. Il ne faut pas se le cacher. Les prestations ne sont pas au niveau des qualités présentes. Vous citez « Kara » et Manu. Et c’est vrai qu’ils ne sont pas au niveau de ce qu’ils ont déjà montré. Ce sont deux garçons assez lucides et qui s’en rendent donc compte. Mais ils ne sont pas les seuls. Patrick (NDLR : Etshimi, l’attaquant débarqué au mercato) n’est qu’à un but et une passe depuis son arrivée. Séba (Thill), lui, n’a donné qu’une ou deux passes décisives sur la même période. Là non plus, ce n’est pas assez. Surtout quand on compare à l’an dernier. Une saison où on a véritablement marché sur l’eau, un peu à l’image de ce qui arrive à Strassen pour l’instant. Tout nous souriait. Aujourd’hui, ce n’est plus le cas. On est, à l’inverse, dans une spirale négative. Néanmoins, quand on regarde notre effectif, on DOIT être dans le top 3. Et pas quatrième, comme c’est le cas en ce moment, à se demander ce qu’il adviendra si on ne prend pas les trois points face au leader dudelangeois. Enfin si, on le sait : il faudra tout gagner derrière! Avec des matches couperets à Strassen, contre Pétange, au Racing et à la Jeunesse.

On attendait trop du Progrès en début de saison, en vous voyant rivaliser avec Dudelange, voire le Fola pour le titre?

Peut-être. Comme je viens de le dire, on a marché sur l’eau la saison dernière, surfant sur la vague de notre qualification face aux Rangers en Europa League. Réussir une saison pareille et ne pas être champion, c’est dur. Et ça l’est encore plus à réitérer juste après. Il ne faut pas oublier non plus que nos deux qualifications européennes précédentes l’avaient été via une quatrième place et donc, en partie, grâce au vainqueur de la Coupe. Pas plus. Après, on est ambitieux et on veut remporter le titre à terme. Mais on sait qu’à l’heure actuelle, il nous manque encore certains ingrédients pour y arriver. On avance « step by step ». Là, le projet, c’est de finir dans le top 3, comme on l’a déjà souvent déclaré. Et si on n’y arrive pas, ce sera un échec. Car le cadre est supérieur cette saison à celui de l’an dernier. Mais j’ai confiance en ces garçons. Ils ont montré l’été dernier en Europe et lors de la fin des matches aller qu’ils en étaient capables. Aujourd’hui, on doit retrouver la mentalité qu’il faut, bousculer l’adversaire. Aller chercher les derniers pour cent qui nous manquent pour réussir de belles choses. Tu ne peux pas te contenter d’être à 70 ou 80% si tu veux prétendre à être le Progrès, un club du top 3 luxembourgeois! (…)

Pour en revenir à la rencontre de samedi face à Dudelange, on note que jusqu’à présent, cette saison, dans les matches au sommet, si l’on excepte une belle victoire face à la Jeunesse, vous n’avez pris qu’un point sur six face au Fola et avez été battu par le F91 à l’aller…

On a également battu Strassen et le RFCU 2-0 mais aussi gagné 1-5 à Pétange… L’an passé, on en a pris trois à chaque match face au F91, mais en réussissant à les éliminer de la Coupe. Cette année, on a perdu 4-1 au Jos-Nosbaum. Un score qui ne reflétait pas tout à fait le match. On avait aussi été battus 2-1 au Fola… juste avant notre changement d’entraîneur. Le match retour face aux Eschois, disputé voici quelques jours, nous devions le gagner. Cette rencontre, comme le quart de finale de la Coupe à Mühlenbach, ce sont les deux rendez-vous où le contenu m’a le plus plu. Pour l’heure, nous sommes toujours invaincus à domicile en championnat et on veut le rester! Et pour cela, il faudra afficher de l’agressivité, dans le bon sens du terme, samedi. On doit montrer à notre adversaire qu’on est encore là. On devra lui marcher dessus! Cette partie, c’est peut-être un tournant dans cette saison. En tout cas, c’est un rendez-vous idéal pour qu’il en soit ainsi. Et c’est le meilleur moyen de prendre une revanche.

Entretien avec Julien Carette