Du haut de ses 17 ans, Yanis Schmit (Rumelange) a eu l’honneur de défier samedi un certain Gilles Muller, le 27e joueur mondial, lors des Interclubs – Weabe League. Le genre de souvenir qu’on n’oublie pas…
Yanis Schmit, 36e joueur du pays, a réalisé ce dont rêvent tous les joueurs de tennis luxembourgeois : il a défié «Mulles» samedi lors de la rencontre entre le Spora et Rumelange à l’occasion de la première journée des Interclubs. S’il a été battu assez sèchement (6-0, 6-1), l’important était évidemment ailleurs.
Et quand on monte sur le terrain pour disputer une telle rencontre, on se dit quoi? Qu’on a peut-être une chance sur un malentendu?
On sait d’avance qu’on ne gagnera pas cette partie et qu’on va essayer de tout faire pour éviter de ne pas encaisser deux 6-0. L’objectif, c’est donc de prendre un jeu, puis davantage si c’est possible.
Et vous avez réussi à remporter ce jeu dans le deuxième set…
Oui, j’étais content. Je pense même que j’ai mené 1-0 en début de la deuxième manche. Et globalement, je trouve que j’ai très bien joué, même si au niveau du score, cela ne se voit pas forcément. Il y a notamment eu quelques beaux points. Cela m’a donné confiance. J’ai pu me confronter à lui et avoir la confirmation que c’était un autre monde.
Et Gilles Muller, il en disait quoi après la rencontre?
On a discuté un peu et il m’a glissé que j’avais livré un bon match. Il m’a aussi donné un polo qu’il a dédicacé, en guise de souvenir.
Vous vous dites qu’il a joué à fond et que vous avez servi dans un sens de sparring-partner dans sa préparation au prochain Roland-Garros qui débute dimanche?
Il n’a peut-être pas joué au maximum de ses possibilités, mais on sentait tout de même qu’il était vraiment dedans. Après, il y a certainement d’autres joueurs au Luxembourg qui peuvent lui donner une meilleure réplique que moi. Mais j’ai essayé de donner le change.
Comment avez-vous appris que vous alliez l’affronter?
La veille, vendredi, mon entraîneur au TC Rumelange, Christophe Plique, m’a envoyé un message pour me demander si je voulais le défier. J’ai dit oui directement. Je ne pensais pas qu’il allait jouer cette rencontre d’Interclubs. En règle générale, il ne joue qu’une fois par an cette compétition, je pense. Et tout le monde aurait voulu être à ma place. On me l’a sans doute proposé parce que je suis le plus jeune et que c’était une récompense par rapport aux bons résultats que j’ai obtenus dernièrement.
Quelles sont vos ambitions avec le TC Rumelange dans ces Interclubs?
Simplement se maintenir en Nationale 1. C’est-à-dire avant tout, éviter la dernière place, celle du descendant direct. Des formations comme Diekirch et Steinfort doivent être à notre portée. Le reste est vraiment plus fort.
Et vous, à 17 ans, de quoi rêvez-vous?
Plus de devenir pro. Il faut être réaliste, ce n’est pas possible. Après, je vais vous sortir un cliché : donner mon maximum et aller le plus haut possible au niveau du tennis. Tout en faisant des études. Là, je suis au « Sportlycée », mais je me vois bien me lancer dans l’informatique.
Julien Carette
Il est dans le top 3 de sa catégorie d’âge
« Yanis est un garçon en pleine progression », explique Nicolas Perrein, entraîneur national à la FLT, au sujet de celui qui affrontait Gilles Muller ce week-end. « C’est un attaquant de fond de court, qui est en pleine construction à ce niveau-là, vers un côté de plus en plus agressif. Comme le demande le tennis moderne. Sa mentalité de travailleur, sa manière d’être très mature font qu’on peut être optimiste pour la suite. Il va devenir un des meilleurs joueurs luxembourgeois. »
À l’heure actuelle, Yanis Schmit se situe dans le top 3 de sa catégorie au niveau national. À l’international, c’est évidemment autre chose, puisqu’il n’est pas classé au classement ITF…