Eléonora Molinaro fait partie des joueuses nommées pour un Fed Cup Heart Award. Elle doit cette nomination à ses performances avec l’équipe nationale, en février dernier.
Actuellement confinée chez elle, chez ses parents, cela fait pratiquement deux mois qu’Eléonora Molinaro n’a plus touché une raquette. Mais même si elle ne peut plus s’entraîner au tennis, la n° 2 luxembourgeoise continue, en plus d’étudier, de s’entretenir et de garder la forme : «Je me suis fait mon petit programme. Je vais courir dans les bois tous les jours, j’ai un tapis et un peu de matériel de muscu», confie la jeune femme de 19 ans.
En attendant de pouvoir prochainement, elle l’espère, reprendre le chemin des courts et de l’entraînement, elle a reçu un coup de fil de la FLT, jeudi : «On m’a téléphoné pour me dire que je faisais partie des nommées pour le Fed Cup Award. J’étais à la fois étonnée et fière.»
Pour elle, il s’agit là d’une forme de reconnaissance de tout le travail accompli : «On est un petit pays, mais l’ITF voit qu’on arrive à faire des résultats», explique-t-elle.
Si la joueuse des Arquebusiers se retrouve sur le devant de la scène, c’est parce qu’elle s’est montrée particulièrement à son avantage lors de ses dernières sorties avec l’équipe nationale.
Deux performances retentissantes
Flash-back. Il y a un peu moins de deux mois de cela, à Esch, le Luxembourg était malheureusement relégué en Groupe II (Zone Europe Afrique) de Fed Cup. Mais au-delà de la légitime déception de redescendre d’un échelon sur le plan international, on retiendra surtout que lors de cette semaine de compétition Eléonora Molinaro a endossé le costume de leader.
Pour pallier l’absence, pour raisons médicales, de Mandy Minella, la 254e joueuse mondiale avait dû prendre ses responsabilités. Et avec beaucoup de caractère, elle avait signé notamment deux performances retentissantes.
Face à la Suédoise Johanna Larsson, d’abord, vieille habituée du top 100 mondial avant de connaître une saison noire en 2019 qui l’a fait retomber au-delà de la 200e place mondiale, la jeune Luxembourgeoise avait su réagir parfaitement après avoir encaissé un cinglant 0-6 au premier set, pour finalement s’imposer en trois manches (0-6, 6-3, 6-1) : «J’ai certainement livré un autre match que ne l’aurait fait Mandy. Je n’ai pas son expérience, mais j’ai essayé de faire au mieux», confiait-elle modestement à l’issue de sa première grosse perf de la semaine.
Et dès le lendemain, elle allait montrer qu’elle avait clairement franchi un nouveau cap. Face à la Serbie, la joueuse des Arquebusiers avait l’occasion de prendre sa revanche sur Nina Stojanovic, 23 ans, qui l’avait dominée à Poitiers en deux manches au mois d’octobre dernier. Et elle y parviendra avec autorité grâce à une démonstration cinq étoiles et un succès qui ne souffre aucune contestation, en deux petits sets (6-3, 6-3) : «J’ai su lui mettre la pression d’entrée et ne pas lui laisser la moindre chance. C’était moi la plus forte sur le terrain. C’était un bon match», indiquait-elle.
À la hauteur des attentes placées en elle
Et surtout, elle venait, à cette occasion, de s’offrir tout simplement sa première top 100 en carrière, puisque la Serbe pointait, au moment de leur affrontement, au 82e rang mondial.
Si l’histoire s’est mal terminée par une défaite face à la Turquie et une relégation inévitable en l’absence de Mandy Minella, la prestation de la joueuse grand-ducale n’était donc pas passée inaperçue avec cette nomination de la part de l’ITF.
Il faut dire que malgré son jeune âge, «Elé» s’est en effet montrée à la hauteur des attentes placées en elle : «On est une grande famille, j’avais Anne (NDLR : Kremer, la capitaine) à mes côtés. Les filles me connaissent et savent me booster. Ce n’était pas prévu que Mandy ne soit pas là, mais j’ai essayé de la remplacer du mieux possible, même si je n’ai que 19 ans. C’est une bonne expérience pour la suite.»
Avec une Mandy Minella qui arrive en fin de carrière, la jeune Luxembourgeoise, qui compte déjà 15 succès en simple en Fed Cup, a prouvé qu’elle était prête à prendre le relais. En signant ce qui reste, à l’heure actuelle, deux de ses meilleurs matches sur le circuit. En en attendant beaucoup d’autres à l’avenir!
Romain Haas
Cela fait désormais 11 ans que la fédération internationale (ITF) a mis en place ce trophée, destiné à récompenser des joueuses qui ont brillé en Fed Cup et fait montre «de courage exceptionnel sur le court, d’un engagement incroyable pour l’équipe lors de la Fed Cup», comme on peut le lire sur le site de la fédération.
Chaque année, une joueuse de chaque zone est choisie par les internautes et se verra remettre une somme qu’elle pourra reverser à l’association caritative de son choix. L’an passé, l’Australienne Ashley Barty, la Roumaine Simona Halep ou encore la Britannique Johanna Konta, dans la zone des Luxembourgeoises, avaient été élues.
Les votes seront clos le 8 mai. Même si elle espère l’emporter, Eléonora Molinaro se réjouit déjà d’avoir été choisie : «C’est un honneur. En plus, ce qui me plaît, c’est que si on gagne, c’est pour une charity, pour soutenir des personnes qui en ont besoin. Ce n’est pas forcément le but de gagner, mais j’espère que les gens qui me connaissent voteront pour moi pour m’encourager.» Il lui reste désormais une petite semaine pour choisir à quelle association irait le chèque.
Les lauréates seront annoncées le 11 mai.
Pour voter, rendez-vous sur le site du Fed Cup Heart Awards.
R. H.