Le numéro 1 luxembourgeois (37e mondial) affrontera ce jeudi en début d’après-midi Florian Mayer (55e), au deuxième tour du tournoi de Bâle (ATP 500), le joueur qui a réalisé cette saison le come-back de l’année.
Repéré après avoir atteint les quarts de finale du tournoi de Wimbledon 2004, Florian Mayer (33 ans) avait été élu, quelques mois plus tard, «Révélation de l’année» par l’ATP. Malheureusement pour lui, il a, par la suite, plus collectionné les blessures que les titres. Le joueur allemand est ce qu’on peut appeler un revenant sur le circuit. En exagérant à peine, on peut même dire qu’il est un récidiviste en la matière.
Il a tout d’abord connu un souci à un doigt en 2008 qui l’a écarté des courts suffisamment longtemps pour qu’il retombe au-delà de la 400e place mondiale. Mais il en revient plus fort que jamais. Il réincorpore tout d’abord le top 100 fin 2009, avant de passer près de quatre ans parmi les 50 meilleurs joueurs du monde, se situant le plus souvent entre la 20e et la 30e places mondiales, avec une pointe au 18e rang en juin 2011 et un premier titre ATP remporté à la même époque du côté de Bucarest.
Puis en 2014, un souci à l’aine l’éloigne à nouveau des terrains pendant… plus d’un an. «Durant cette période, je n’ai pas pensé à arrêter le tennis. Évidemment, cela n’a pas toujours été simple d’avoir la patience nécessaire. Mais j’ai toujours été optimiste, les médecins m’ayant dit dès le départ que je pourrais récupérer complètement», expliquait-il au moment de son retour en mars 2015, après une opération liée cette fois à une hernie.
L’exploit de Halle
Alors qu’il navigue au-delà du 600e rang à l’ATP, il se fixe comme objectif de «retrouver le top 100 avant la fin de l’année». Mais rien n’est simple, surtout quand on affiche déjà 32 ans au compteur et que son adducteur droit fait des siennes.
Mais il ne perd pas courage et après un nouveau break de quelques mois, en avril dernier, il parvient à aligner trois succès de rang (sur la terre battue de Munich) pour la première fois depuis plus de deux ans. La machine semble relancée. Quelques semaines plus tard, il atteint les quarts de finale à Stuttgart, battu sur un double 7-6 par un certain Roger Federer. Puis arrive l’exploit. Son exploit. Sur l’herbe qu’il adore, à Halle, il remporte son deuxième titre ATP en sortant l’Autrichien Dominic Thiem (ATP 7) en demies puis en finale, le grand espoir allemand de 19 ans Alex Zverev. 192e mondial, il devient le vainqueur le moins bien classé d’un tournoi ATP depuis le Français Nicolas Mahut (ATP 240) en 2013. «Voici six mois, je n’étais pas sûr de rejouer au tennis. Je suis incapable de décrire ce que je ressens en ce moment, c’est juste incroyable. Ce sont les plus belles sensations que je n’ai jamais ressenties sur un terrain. Quand vous voyez la liste des lauréats qui m’ont précédé ici (Federer, Haas, Hewitt…)», glisse-t-il alors.
Un succès qui lui ouvre les portes d’un top 100 dans lequel il s’est depuis maintenu, notamment grâce à des bons résultats en Challenger. Au niveau des tournois ATP, c’est un peu plus compliqué (éliminations au 1er tour à l’US Open, au Masters 1000 de Shanghai, à Pékin…), même s’il occupe aujourd’hui son meilleur classement depuis son come-back : 55e.
Julien Carette