Le Quotidien Indépendant Luxembourgeois
Très impressionnant au service lors de son succès (7-6, 6-1) face à Tursunov (ATP 426) au tournoi de Toronto (Masters 1000), le Luxembourgeois, 37e mondial, a rendez-vous dans la nuit de mercredi à jeudi avec le numéro 1 mondial, Novak Djokovic.
UNE VICTOIRE SANS TROP DE DIFFICULTÉS
Le Schifflangeois a vraiment géré ce premier tour de main de maître, faisant la différence quand il le fallait, c’est-à-dire dans le tie-break du premier set, puis dès l’entame du second en réalisant le break d’entrée, avant de contrôler sans trop de souci face à un adversaire qui n’y croyait plus guère. Voilà comment on peut résumer en quelques mots la rencontre remportée lundi soir par Gilles Muller 7-6(5), 6-1 face à l’ex-top 20 mondial (c’était en 2006) Dmitry Tursunov (ATP 426).
Un Tursunov qui n’est plus que l’ombre du joueur qu’il a été. Et ce depuis l’US Open 2014, où il se blessa à la voûte plantaire. Une inflammation qui l’écarta des terrains quasi durant un an. Aujourd’hui, le Russe « sert, puis se contente de frapper de toutes ses forces », comme le résumait à merveille Alexandre Lisiecki, l’entraîneur de Gilles Muller. Ce qui a donné une rencontre manquant clairement de rythme, où les échanges se limitaient le plus souvent à une, deux, voire trois frappes.
C’est bien simple, selon les stats officielles, il n’y a eu que onze points ayant duré plus de quatre échanges durant tout la première manche (qui a tout de même duré douze jeux, plus un tie-break). Mais tout cela n’enlève rien au mérite d’un Luxembourgeois qui a parfaitement maîtrisé ce qui ressemblait au match-piège par excellence. Il a fait son job et plutôt très bien. « Il a aussi prouvé qu’il a digéré les défaites difficiles encourues ces derniers jours face à Benoît Paire (à Washington) et Ivo Karlovic (en finale à Newport) », se réjouissait son entraîneur.
MULLER EST LE DEUXIÈME MEILLEUR SERVEUR DU CIRCUIT
Avant l’entame de ce Master 1000 de Toronto, «Mulles» en était à 642 aces plantés depuis l’entame de cette saison 2016. Un total qui le place deuxième au classement des meilleurs serveurs de la planète, derrière l’Américain John Isner (729 aces), mais devant des références comme le Croate Ivo Karlovic (631) ou Milos Raonic (565) .
On peut désormais ajouter 21 aces au compteur du 37 e joueur mondial, car c’est le total qu’il a infligé hier à Tursunov. On retiendra surtout les 15 réussis durant le seul premier set, dont quatre qui ont été décisifs dans un tie-break gagné 7-5. Puis, les deux qui ont permis d’empêcher le «débreak» par le joueur russe, alors que «Mulles» menait 1-0 dans la deuxième manche.
« Gilles a livré une belle partie au service. Il faut relativiser son taux de premières balles (58 %) par le fait qu’il a beaucoup cherché l’ace », souriait Lisiecki. « Même si c’est sa meilleure arme, nous continuons à la travailler pour être encore meilleur. » Et cela continue à payer donc.
LE TROISIÈME FACE-À-FACE CONTRE «DJOKO»
Grâce à cette victoire, le gaucher du Spora aura donc le droit de se confronter mercredi sur le coup de 19h au maître actuel du tennis mondial : Novak Djokovic. Ce sera leur troisième affrontement, après l’Open d’Australie 2015 (victoire du Serbe 6-4, 7-5, 7-5) et Roland-Garros de la même année (nouveau revers de «Mulles» 6-1, 6-4, 6-4).
«Djoko», qui est exempté de premier tour en raison de son statut de première tête de série à Toronto, effectuera son retour sur les courts après plus de trois semaines de repos. Et, il se montre très ambitieux au Canada, comme pour les autres échéances prévues cet été. « Mais c’est le genre de match où Gilles n’a rien à perdre, tout l’inverse de celui face à Tursunov », concluait hier son coach. Et même tout à gagner aurait-on envie d’ajouter.
Julien Carette
