Vainqueur autoritaire (6-4, 6-2) mercredi soir du Géorgien Nikoloz Basilashvili, le Schifflangeois défiera vendredi Dominic Thiem, le 10ejoueur mondial en quart de finale.
Ne cherchez pas plus loin la tête d’affiche des quarts de finale du tournoi messin : ce sera Muller – Thiem.
Metz était donc luxembourgeois, mercredi soir. Pendant que le jeune (et très talentueux) Vincent Thill effectuait ses grands débuts en Ligue 1 à l’âge de 16 ans et 6 mois au stade Saint-Symphorien, Gilles Muller, lui, s’imposait sans trembler à quelques kilomètres de là au deuxième tour de Moselle Open face au Géorgien Nikoloz Basilashvili (24 ans, ATP 106). Le Schifflangeois semble prêt pour défier le numéro 10 mondial.
Il a parfaitement maîtrisé son adversaire
«Basilashvili est un gros frappeur, surtout en revers. Il est capable de coups incroyables sur n’importe quelle balle», expliquait avant la rencontre d’hier, Alex Lisiecki, l’entraîneur de Gilles Muller. Bref, c’est le genre de joueur face à qui il faut pouvoir laisser passer l’orage, en attendant le moment propice pour faire la différence. Et qu’il ne faut surtout pas laisser s’enflammer. Ce que le 37e joueur mondial a parfaitement réussi. «Au niveau du score, ce match peut paraître plus maîtrisé que le précédent, contre Zeballos au premier tour. Mais mon adversaire était quand même très dangereux. Il possède une qualité de frappe incroyable», expliquait Muller. «Durant les deux ou trois premiers jeux, j’ai quand même connu pas mal de difficultés à me placer. Il frappait tellement fort que je n’arrivais pas à le faire. Cela a demandé quelques points pour y remédier. Après, je pense avoir trouvé la bonne tactique, en cassant le rythme. Mais bon, il fallait quand même que j’arrive à remettre les deux ou trois premières balles. Et ça, ce n’était pas évident.» Mais au final, il a parfaitement maîtrisé les choses.
Il a été impeccable au service
S’il a réussi, hier, moins d’aces qu’au premier tour (9 pour 19 contre Horacio Zeballos lundi), «Mulles» a été redoutable d’efficacité sur ses mises en jeu. Les chiffres le montrent : 75 % de premières balles et 85 % de réussite sur celles-ci. Et puis surtout : zéro balle de break concédée (alors que l’Argentin en avait obtenues lundi)!
« Je suis content, j’ai très bien servi», souriait le Luxembourgeois. «Or, c’est le truc qui ne marchait pas très bien chez moi cet été. Depuis mon retour de l’US Open, j’ai bien bossé ce domaine. Et aujourd’hui, il est très agréable de voir que le travail paie.»
Il a bien géré les moments importants
Muller l’expliquait très bien en conférence de presse : «Il y a des jeux où je passais mon temps à regarder les balles passer, tellement mon adversaire frappait fort.» Mercredi, les jeux de service ont défilé à grande vitesse (le match a duré 58 minutes), une stat montrant même qu’en moyenne, ils ne dépassaient que rarement 1 minute 30, qu’importe le nom du serveur.
Mais dans ce contexte compliqué, le meilleur joueur luxembourgeois de tous les temps a parfaitement su saisir les opportunités qui se sont proposées à lui. Plongeant au fur et à mesure du match Basilashvili dans un état de frustration qui le poussa à balancer certains points.
Il est frais et bien physiquement
Certes, cela ne fait que deux matches que «Mulles» a repris, mais cela a suffi pour qu’il se sente bien. «Je monte en puissance», lâcha-t-il ainsi hier. «Mon jeu est bon et je suis bien physiquement. Et puis, je me sens frais. Je n’ai pas perdu inutilement de temps sur le terrain (NDLR : il a joué 2 h 35). Je ne peux pas me plaindre.»
Il paraît donc dans un état optimal pour défier le plus jeune membre du top 10 de l’ATP. «Si j’ai le jeu pour l’embêter? Je pense avoir le jeu pour ennuyer tout le monde. J’ai juste besoin de quelques facteurs favorables pour y arriver. Parfois, ce genre de match se joue sur une ou deux balles… Je devrai être super concentré, patient et parvenir à trouver le bon rythme dès l’entame de la partie. Cela va être un match très difficile, mais je suis heureux de le jouer.»
Julien Carette