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[Tennis] Minella : «Si ça continue, je vais me retrouver au chômage…»


«Je ne m'attendais pas du tout à ce qu'Indian Wells soit annulé car ils n'ont pas encore beaucoup de cas en Californie», condie Mandy Minella. (Photo : Marcel Nickels/Editpress)

Mandy Minella réagit à l’annulation d’Indian Wells. Même si elle n’est pas directement concernée, la n° 1 luxembourgeoise s’attend à voir d’autres répercussions.

On a appris l’annulation du tournoi d’Indian Wells à cause de l’épidémie de coronarivus. Quelle est votre réaction ?
Mandy Minella : Je ne suis pas inscrite à Indian Wells. En revanche, je planifie Miami et Charleston. J’ai déjà mes billets d’avion et d’hôtel mais tout ça, ça peut s’annuler. On ne peut qu’attendre et voir comment ça va évoluer mais c’est sûr que sur le plan économique, ce coronavirus n’aide pas. Je ne m’attendais pas du tout à ce qu’Indian Wells soit annulé car ils n’ont pas encore beaucoup de cas en Californie. Maintenant, c’est l’État qui prend les décisions et à partir de là, il n’y a pas grand-chose qu’on puisse faire.

Quel est votre regard par rapport à la situation ?
Je pense qu’il faut prendre des mesures de sécurité pour ralentir le virus le plus possible. Maintenant, quelles sont les bonnes mesures à prendre ? Personne ne le sait vraiment. Ce qui est sûr, c’est qu’il y aura des dégâts !

Vous-même, vous avez modifié votre comportement, vos habitudes dans la vie de tous les jours ?
On est prudents oui. On suit ce qu’on nous demande de faire : plus de bises ni de poignées de main et on évite la foule et les gens si ce n’est pas nécessaire. Tout le monde devrait coopérer du mieux qu’il peut et penser aux personnes proches qui sont âgées ou plus faibles.

Vous parlez de la situation avec vos copines sur le circuit ?
Oui, bien sûr on en parle. Mais on n’aurait jamais pensé que le tournoi aurait pu être annulé. Maintenant, ça a un impact économique énorme quand de gros événements comme cela sont annulés. Personnellement, je ne comprends pas vraiment pourquoi ils n’ont pas pris la décision de jouer le tournoi, même sans public. On verra bien comment ça va continuer et si je vais me retrouver au chômage.

Je suis curieuse de voir ce que vont faire la WTA et l’ATP avec les classements et les entrées de tournois dans quelques mois

Pour une dernière saison, on peut dire que vous êtes servie. D’abord c’était les incendies en Australie, maintenant le coronavirus…
Mais oui, c’est fou ! Ce qui se passe dans le monde, ça fait peur. Le tennis, à la limite, on s’en fiche. Bref, on verra bien comment ça va évoluer. Ce qui est sûr, c’est que je n’ai pas envie de finir comme cela.

Pour revenir au tennis. Vous évoquiez les tournois de Miami et Charleston. Votre souhait, c’est qu’ils puissent se tenir, même si ça devait être à huis clos ?
Je n’ai jamais joué à huis clos jusqu’à présent mais je pense que c’est une bonne mesure pour limiter les dégâts. Mais comme je l’ai déjà dit, aux États-Unis ce sont les États qui décident, donc ça peut varier d’un état à l’autre. Pour moi, le huis clos permet quand même de faire en sorte qu’on puisse continuer le classement et que toutes les personnes autour gardent leurs salaires. Les droits télé rapportent quand même de l’argent et les gens n’ont pas à rester à la maison et s’embêter devant la télé ! Je suis curieuse de voir ce que vont faire la WTA et l’ATP avec les classements et les entrées de tournois dans quelques mois.

Vous craignez que de telles décisions puissent affecter des tournois comme Roland-Garros ou Wimbledon ?
Après ce qu’il s’est passé avec Indian Wells, je crains effectivement le même genre de décision. Mais encore une fois, il faut voir comment tout cela va évoluer à l’avenir. D’une certaine manière, avec toutes ces catastrophes, peut-être est-on en train de nous envoyer des signaux pour que chacun remette son style de vie en question. Ça ne sert à rien de pleurer. Il faut agir !

Vous croyez à une sorte de karma ?
On peut dire cela. Bien sûr, chacun peut agir à son échelle. Maintenant, on sait bien ce qu’on doit faire pour améliorer l’état de notre planète. Il faut être beaucoup moins égoïste si on veut avoir des résultats. Après, je pense que les gros changements viendront des politiques des gouvernements. Mais là, on part dans un tout autre débat.

Entretien avec Romain Haas